Le sport amateur au Québec est en santé
Agence QMI
Yvan Martineau
23/12/2010 17h32
Erik Guay ou Alexandre Despatie? Marie-Pier Boudreau-Gagnon ou Dominique Maltais? L’aventurier diabétique Sébastien Sasseville ou des athlètes étudiants hyper performants?
Erik Guay © Agence QMI |
Si on fait exception du festival de réussites qu’ont été les Jeux olympiques de Vancouver, qui a retenu l’attention hors des sentiers professionnels en 2010?
En guise d’apéro pour ce banquet de succès, permettez cette mention plus qu’honorable à l’Ontarien Courtney Warner. Il a complété le fameux et impitoyable Ironman d’Hawaii après 15h20m16s d’efforts soutenus.
Pensez-y: 15h20m16s de lutte acharnée sur 4 km de natation dans l’océan, 180 km de vélo et 42 km de course à pied (un marathon!). Pas si mal pour… un grand-père de 70 ans!
Erik Guay a décroché rien de moins que le Globe de cristal du super-G, trophée récompensant le meilleur skieur de la planète en Coupe du monde. Il devenait le premier Canadien en près de 30 ans à signer pareil exploit. Le dernier avait été Steve Podborski, l’un des Crazy Canucks.
Pour parvenir à ses fins, Guay est monté sur le podium lors des trois dernières épreuves de la saison 2009-2010. Mieux, il a gagné les deux dernières, en Norvège et en Allemagne. Fier compétiteur, farouchement déterminé, Guay a surpris tout le monde.
«Je suis sur une autre planète! Je n’arrive pas à y croire», avait-il alors déclaré, visiblement étonné lui-même.
Lorsqu’appelé à identifier l’athlète québécois par excellence en 2010, l’un des plus grands Olympiens canadiens de l’histoire, Pierre Harvey, a répondu ceci : «Erik Guay est mon choix.»
Puisque papa a parlé, parlons de fiston. Le fondeur Alex Harvey n’a peut-être obtenu ni trophée, ni podium au terme d’une année entière de... prouesses.
Mais tout au long de la saison de Coupe du monde, il s’est aussi prouvé qu’il est apte à tenir tête aux meilleurs de sa profession. Le ski de fond requiert une condition physique, des dispositions physiologiques et mentales exceptionnelles.
Les accomplissements du jeune homme ne se mesurent pas en termes de classement ou de podiums. Nous avons en Alex Harvey un athlète d’exception.
Alexandre Despatie, lui, a signé un parcours parfait aux Jeux du Commonwealth à New Delhi: trois médailles d’or en autant d’épreuves. Deux en solo, une autre en synchro. Arrêtez-vous un instant: trois médailles d’or, c’est une de moins que la légende vivante qu’est le nageur australien Ian Thorpe.
Alexandre ne semble jamais connaître d’année creuse. Le célèbre plongeur lavallois totalise maintenant 11 médailles en carrière aux Jeux du Commonwealth. Chapeau, Despatie.
Toujours à la piscine, comment ne pas être ébloui par l'équipe canadienne de nage synchronisée? À New Delhi, Marie-Pier Boudreau-Gagnon a mérité les grands honneurs en solo d'abord et ensuite avec sa partenaire en duo, Chloé Isaac.
Depuis l’apparition de la spécialité aux Jeux du Commonwealth, soit en sept éditions et dans deux catégories, le Canada revendique 14 médailles d’or en 14 épreuves, rien de moins.
De retour sur la neige, Dominique Maltais revient de loin. Elle vient de terminer 2010 avec trois triomphes d’affilée en décembre, sur le circuit mondial de snowboard cross. Il fallait certes bien de la ténacité pour rebondir d’aussi éclatante façon après une décevante 20e place à Vancouver et quatre années d’insuccès.
Sébastien Sasseville est, pour la majorité d’entre vous, un inconnu. Malheureusement. Mais rappelons que le jeune homme était devenu le premier diabétique canadien à fouler le sommet du mont Everest, en 2008.
Après plusieurs autres faits d’armes, le résidant de Québec s’est attaqué au triathlon Ironman Canada, dans l’Ouest canadien, en mars dernier. Ce jour-là, il a fait froid et il est tombé de la grêle! Sasseville est le premier diabétique au monde, selon ce qu’il est permis de croire, qui a complété ce type de triathlon d’endurance.
Alors que toutes les facultés mentales sont requises pour chacun des participants, Sasseville, lui, a dû, de surcroît, s’astreindre à 16 tests de glycémie au cours de l'épreuve jumelant natation, vélo et course à pied.
Déjà que l’opiniâtreté est essentielle pour la réussite sportive, imaginez lorsqu’on marie sport et études. La Fondation de l’athlète d’excellence du Québec a honoré, à juste titre, Marie-Michelle Genois, joueuse de basket-ball de l’Université Laval.
Membre des équipes d’étoiles universitaires et joueuse de l’année de la Ligue universitaire québécoise, Genois a obtenu neuf crédits et une moyenne de 4.22 sur 4.3 en poursuivant ses recherches et son mémoire en biochimie.
Chez les hommes, la Fondation a mis en lumière les prouesses de Steven Bielby, un nageur de l’Université McGill. Il a été remporté deux fois l’or et deux fois le bronze au Championnat universitaire canadien. Et amassé 31 crédits, avec une moyenne académique de 3.86 sur 4 en génie électrique.
Maxime Joyal sera un leader en demande dans notre société. Joueur de hockey avec les Stingers de l’Université Concordia, Joyal a participé à la marche de Centraide, à la campagne de financement pour la leucémie et s’est impliqué avec l’organisme L’Abri en Ville en plus d’avoir organisé un omnium de golf pour la Fondation Rêves d’enfant.
Tout en obtenant 27 crédits et une moyenne académique de 3.19 sur 4.3. en économie.