Source: Canoe.ca
L'Impact en demi-teinte
Agence QMI
Jessica Lapinski
23/12/2010 17h21
À deux ans ou presque de l’entrée fort attendue de l’Impact de Montréal dans la Major League Soccer (MLS), l’équipe a peiné à répondre aux espoirs placés en elle. Portrait d’une saison 2010 en dents de scie.
Cette année avait pourtant commencé sous le signe de l’espoir, grâce à ce championnat conquis en grandes pompes l’automne précédent. Des réjouissances aussi, car ce qui était devenu un secret de polichinelle s’est confirmé en mai, lorsque le passage vers la puissante Major League Soccer (MLS) a enfin été annoncé.
L’inconstance de la troupe de Marc Dos Santos, jumelée aux insuccès en championnat canadien, a toutefois vite estompé la belle assurance des amateurs.
Étaient-ce les nombreux matchs internationaux disputés par l’équipe, dont l’incroyable passage de l’A.C. Milan et de son populaire Ronaldhino en juin au Stade olympique, devant quelque 47 000 personnes?
Toujours est-il que le onze montréalais n’a retrouvé ses marques de formation championne que très tard en saison. Une qualification tardive pour les séries éliminatoires aura finalement tempéré l’insatisfaction des amateurs, qui se sont montrés moins présents que l’année précédente au stade Saputo.
Cette qualification «in extremis», elle est sans doute liée à cette colère très médiatisée du propriétaire Joey Saputo.
«Les joueurs doivent se regarder dans le miroir et se demander s'ils auraient pu en faire davantage», a vilipendé le maître du navire au cours de l’été, allant même jusqu’à questionner le retour de certains vétérans au sein de l’équipe pour le passage en MLS.
Mais s’il est vrai que certains joueurs quitteront l’Impact avant 2012, un fait demeure : Ali Gerba, l’éternel revenant, devrait être celui qui assumera le rôle de meneur.
Le prolifique buteur a transporté l’équipe du bout de son pied en cette seconde portion de saison. Rapatrié par l’Impact après avoir été libéré par le FC Toronto, le Camerounais naturalisé Canadien a fait trembler les filets adversaires 13 fois en 17 parties seulement, galvanisant une foule désespérément à la recherche d’un héros.
Le pied de Gerba aura toutefois échoué dans son ultime quête, celle de procurer un deuxième championnat consécutif à la troupe montréalaise.
Après une qualification facile au premier tour contre l’Aztex d’Austin, et une première victoire aisée face aux RailHawks de la Caroline, c’est dans le chaos que s’est conclu le match retour à Cary.
Volé deux fois plutôt qu’une par un arbitrage déficient, le onze montréalais a tourné la page sur cette saison 2010 par une disgracieuse mêlée générale, qui a valu de sévères sanctions à quelques membres de l’équipe.
Cet Impact en deux temps n’aura jamais trouvé le rythme nécessairement pour conserver son statut de champion.
L’Afrique au son des vuvuzelas
La déchéance des vieux champions, la résurgence de l’Amérique du Sud, avec, au «finish», une finale inédite. Le tout au son des vuvuzelas de cette Afrique redécouverte. Voilà l’histoire de la Coupe du monde 2010.
Car pendant que France, Italie et Angleterre s’enlisaient, éliminés dès le premier tour, l’Espagne et les Pays-Bas confirmaient enfin les attentes historiquement placées en eux.
Cette prévisible victoire espagnole a même été prédite par celui qui est devenu la vedette involontaire de ce Mondial, Paul le Poulpe. Le céphalopode effectuait ses prédictions avec une exactitude incroyable, depuis son aquarium d’Oberhausen, en Allemagne. Hormis cette anecdote savoureuse, l’histoire de cette Coupe du monde aura été le fléau du mauvais arbitrage.
Les quarts de finale, particulièrement, auront été marqués par ces lacunes d’importance. La main de Luis Suarez, entre autres, qui a privé le Ghana d’une historique qualification, et ce but refusé à Frank Lampard, qui a propulsé l’Allemagne dans le carré d’as.
Des bourdes qui ont ramené à l’ordre du jour la question des reprises vidéos, un dossier sans dénouement jusqu'à présent.
Mais la controverse avait débuté avant même le premier coup de sifflet. Le «jabulani», ballon officiel du tournoi, aura fait les manchettes en raison de ses trajectoires flottantes, qui trompaient les gardiens. Il y a eu aussi l’incessant son des vuvuzelas, ces trompettes sud-africaines décriées par les joueurs.
Parmi les autres ratées de ce Mondial, on note l’insuccès de Diego Maradona et la bisbille au sein de l’équipe française. Nommé sélectionneur de la formation argentine deux ans auparavant, l’ancien «Pibe de oro» s’est montré piètre dirigeant. Il perdra finalement son poste quelque temps après le tournoi.
Quant à la déchéance française, elle avait commencé avant même que le premier ballon soit en jeu, avec cette qualification arrachée par une main de Thierry Henry aux dépens de l’Irlande. Une présence volée que n’auront même pas honorée les Bleus et leur sélectionneur honni, Raymond Domenech.
«Le cauchemar est enfin terminé», titrait «Le Figaro», au lendemain de l’élimination. Un tournoi à oublier pour la France et surtout, une réputation à reconstruire.
Quand on parle de corruption...
Après cette escapade en Afrique, la FIFA a décidé d’explorer de nouveaux territoires pour les prochains Mondiaux. Ainsi, à la stupéfaction des Britanniques et Américains, ce sont la Russie et le Qatar qui accueilleront les Coupes du monde 2018 et 2022, respectivement.
Des choix qui ne se sont pas faits sans heurts. Le quotidien britannique «Sunday Time» a effectivement repéré des tentatives de corruption dans l’attribution du Mondial 2018 à six semaines du dévoilement...
2011 devrait être l’année de la rédemption.