Pascal et Bute demeurent au sommet
Agence QMI
Mathieu Boulay
26/12/2010 16h3
La boxe n’a jamais été aussi vivante au Québec qu’en 2010. Alors que Lucian Bute a poursuivi sa marche pour devenir le meilleur boxeur chez les super-moyens de la planète, Jean Pascal a fait beaucoup de bruit dans la catégorie supérieure au cours des 12 derniers mois.
Jean Pascal et Lucian Bute ont défendu leur ceinture avec succès en 2010. © Agence QMI |
Champion du monde des mi-lourds du WBC et de l’IBO, Pascal (26-1-1, 16 K.-O.) a marqué la dernière année avec des affrontements contre Chad Dawson et, plus récemment, Bernard Hopkins.
Après avoir surpris le monde de la boxe en battant Dawson par knock-out technique le 14 août à Montréal, il a fait match nul contre Hopkins, le 18 décembre, devant plus de 16 000 personnes entassées au Colisée Pepsi, à Québec.
Lors de ce dernier affrontement, Pascal en a eu plein les bras contre le boxeur de 45 ans, même s’il a réussi à l’envoyer au tapis à deux occasions.
Champion du monde à plusieurs reprises, Hopkins a flanqué une bonne frousse à Pascal. Comme il l’a fait quelques secondes après le résultat final, l’Américain n’a cessé de répéter, dans les jours suivants, à quel point il s’était fait voler au Québec.
Que ce soit Dawson ou Hopkins, les deux veulent avoir un match revanche contre le Québécois au cours de la prochaine année. À l’instar de 2010, le champion aura du pain sur la planche en 2011.
Pendant ce temps, le champion du monde de l’IBF des super-moyens, Lucian Bute (27-0, 22 K.-O.), a connu une année un peu frustrante, car la majorité de ses adversaires potentiels participaient au tournoi «Super Six».
Malgré tout, il est parvenu à conserver sa ceinture en battant de façon percutante Edison Miranda et Jesse Brinkley. À la fin du combat contre Miranda, remporté par knock-out avec un uppercut, l’entraîneur de Bute, Stéphan Larouche, a fait rire les journalistes montréalais en disant que son athlète avait «connu l’orgasme d’un boxeur».
Il ne faut pas oublier que Bute a paraphé un contrat de trois combats et 6 millions $ avec le réseau Showtime. Bute aura une année 2011 passablement chargée, lui aussi, car il affrontera l’Irlandais Brian Magee le 19 mars. Toutefois, sa patience devrait être récompensée, car il pourrait se mesurer au champion du tournoi «Super Six» vers la fin de l’année.
Autres Québécois
Plusieurs autres événements d’importance sont survenus sur la scène de la boxe québécoise.
David Lemieux (25-0, 24 K.-O.) a poursuivi son ascension vers un combat de championnat du monde chez les poids moyens en continuant de détruire ses adversaires.
D’ailleurs, un journaliste a comparé la force de frappe du Montréalais à celle de Mike Tyson, comparaison flatteuse s’il en est une. Il ne serait pas surprenant qu’il soit champion du monde à son tour, mais il a encore un peu de chemin à faire.
Quelques boxeurs québécois ont eu la chance de se battre sur la scène mondiale. Antonin Décarie (24-1, 7 K.-O.) a encaissé son premier revers en carrière, alors qu’il a perdu par décision unanime contre le Français Souleymane M’baye pour le championnat mondial intérimaire des poids mi-moyens de la WBA, le 28 mai.
Pour sa part, Joachim Alcine (32-2, 19 K.-O.) a tenté de reconquérir le premier rang mondial des super-mi-moyens, mais son rêve s’est transformé en cauchemar contre Alfredo Angulo, qui l’a mis K.-O. au premier assaut, le 17 juillet.
Au cours des derniers mois, il s’est également séparé de son promoteur Yvon Michel, avec qui il était associé depuis le début de sa carrière. Cette rupture a été accompagnée de propos accusateurs, de la part d’Alcine, envers son ancien mentor.
«Plus jamais je ne boxerai pour le groupe GYM. Ils m’ont mis des bâtons dans les roues et ils ont tout fait pour ternir ma réputation à la fin», déclarait-il le 17 décembre, à l’hebdomadaire «Le Journal de Joliette», alors qu’il confirmait son association avec Stéphane Payette, un nouveau promoteur de la région de Lanaudière.
Parmi les autres résultats, Olivier Lontchi (18-2, 8 K.-O.) a perdu par knock-out au cinquième round contre Miguel Angel Garcia à Anaheim. De son côté, Herman Ngoudjo (18-4, 10 K.-O.) a vu sa quête d’un titre mondial ralentie par un revers contre Julio Diaz par décision unanime au Nevada.
Sur la scène locale, le combat qui a retenu passablement l’attention est celui opposant Renan St-Juste et Sébastien Demers, le 3 décembre, dans la série «Rapides et Dangereux».
Cependant, l’affrontement tant attendu s’est terminé de façon abrupte, alors que St-Juste a envoyé son rival au pays des rêves dès le deuxième round. Si St-Juste a des chances d’avoir un combat de championnat du monde au cours des prochains mois, Demers aura une sérieuse réflexion à faire sur sa carrière.
Il faut noter également le retour sur le ring d’Adrian Diaconu après ses deux revers contre Jean Pascal en 2009. Le boxeur d’origine roumaine l’a réussi en remportant une bataille de rue contre Omar Sheika, le 15 octobre.
Pacquiao domine
Sur la scène mondiale, l’action n’a pas manqué, mais 2010 fut surtout l’année de Manny Pacquiao (52-3, 38 K.-O.).
Celui qui évolue chez les mi-moyens a fait la démonstration qu’il est un des meilleurs boxeurs de tous les temps en donnant des leçons de boxe à Antonio Margarito et Joshua Clottey.
Même s’il n’a pas remporté ses deux affrontements par knock-out, il a servi deux corrections à ses adversaires, particulièrement avec la rapidité et la précision de ses coups.
Durant les derniers mois, il a beaucoup été question d’un affrontement entre Pacquiao et Floyd Mayweather fils, mais les deux clans n’ont jamais trouvé d’entente pour que le combat ait lieu.
Le tournoi «Super Six» a donné droit à des affrontements intéressants dans la catégorie des super-moyens. Les demi-finales de ce tournoi seront présentées au cours des prochains mois. Avec ses trois victoires en autant de combats, Andre Ward est considéré comme le favori pour remporter les grands honneurs.
Chez les poids lourds, le champion WBO et IBF, Wladimir Klitschko, a poursuivi sa domination avec deux victoires par knock-out contre Eddie Chambers et Samuel Peter au cours de la dernière année. Qui arrêtera le mastodonte ukrainien?