Nadal, comme Federer
Agence QMI
Jessica Lapinski
21/12/2010 19h53
Rafael Nadal. Ce nom suffit à résumer la saison 2010 au sein du circuit de l’ATP.
![]() |
Rafael Nadal © AFP |
L’Espagnol, dont plusieurs croyaient la carrière quasi terminée, n’a pas seulement fait taire ses détracteurs. Il leur a prouvé que c’était désormais lui, le meilleur joueur du circuit.
Nadal a plus que brillé; il a dominé.
Tout a commencé, évidemment, sur la terre battue. Après un inquiétant forfait en quart de finale des Internationaux d’Australie, Nadal a remporté, fidèle à son habitude, les titres à Monte-Carlo, Rome, Madrid et Roland-Garros.
Puis, il a reconquis le trône de Wimbledon, avant de s’adjuger, finalement, son premier sacre a New York. Des résultats qui lui ont permis de reprendre la place de numéro un mondial.
Federer, lui? Malgré tous les succès de Nadal, le Suisse n’est pas demeuré en reste. Il a ouvert la saison avec éclat en Australie, remportant son 16e titre du Grand Chelem. Il l’a conclue avec tout autant de prestance à Londres, en soulevant le trophée du Masters face à nul autre que Nadal.
Novak Djokovic a confirmé son statut de troisième favori. Finaliste à New York, c’est toutefois à Belgrade, devant les siens, qu’il a enfilé l’étoffe d’un champion, en procurant aux Serbes la première Coupe Davis de leur histoire.
Grandiose Wozniacki
On attendait les Justine Henin, Kim Clijsters et Serena Williams. On a finalement eu…Caroline Wozniacki.
S’inscrivant dans une tangente bien de son temps, la jeune Danoise s’est frayé un chemin vers les plus hauts sommets sans triompher dans les plus grands tournois.
Wozniacki a démontré toute l’étendue de son talent au cours de la saison. Elle n’a toutefois pas été capable de gagner quand cela comptait vraiment. Comme aux Internationaux des États-Unis, où, malgré ses allures de grande favorite, elle s’est sèchement inclinée face à Vera Zvonareva en demi-finale.
Pendant que Wozniacki se hissait vers la place de numéro un au monde, les principales têtes d’affiche du circuit peinaient à prouver leur suprématie.
Blessée au pied, Serena Williams a été contrainte au repos après Wimbledon. L’Américaine, qui dominait jusque-là ses rivales, a été sévèrement coupée par les éclats d’un verre alors qu’elle se trouvait dans un restaurant en Allemagne. Longtemps seule sur sa planète, la cadette des Williams a remporté les titres majeurs à Melbourne et à Londres avant de tirer un trait sur sa saison.
Quant à Henin, revenue au jeu après une retraite d’un an et demi, à l’image de sa compatriote Clijsters, elle n’a jamais été en mesure de reconquérir son trône.
Blessée à un coude à Wimbledon, la Belge aura tout de même conclu l’année avec deux titres à son palmarès, ceux de Stuttgart et 's-Hertogenbosch.
Et Clijsters? La jeune maman avait ouvert la porte à un retour en force, l’an dernier, en enlevant les grands honneurs à Flushing Meadows. En 2010, la Belge n’a pas été en mesure de maintenir la cadence… sans décevoir pour autant.
Avec un horaire minceur, allégé notamment du tournoi de Roland-Garros auquel elle a renoncé, blessée, Clijsters s’est illustrée, mais n’a dominé que tard dans l’année. Championne à New York puis au Qatar – dans le cadre du championnat de fin de saison —, la gentille Belge s’est tout de même vu décerner le prix d’athlète de l’année par la WTA.
Entre craintes et espoirs
Et ici? 2010 fut l’année de l’ascension de Rebecca Marino... et de la chute d’Aleksandra Wozniak.
Grande et puissante, Marino aura été, au Canada, l’histoire de la fin de saison. La joueuse de 20 ans a remporté trois titres consécutifs sur le circuit ITF, dont un à Saguenay.
C’est à New York que tout a commencé pour la joueuse originaire de Vancouver. Après s’être extirpée des qualifications d’un premier tournoi majeur, Marino a remporté son match de première ronde. Puis, ce fut le test.
Devant une Venus Williams menaçante, la jeune Canadienne n’a pas bronché, s’inclinant en deux manches serrées, 7-6(3) et 6-3.
Une performance qui a non seulement placé Marino sur la «mappe», mais qui a valu ces mots de la part de l’illustre Américaine : «Je sais ce que c’est maintenant de jouer contre moi. Elle a un brillant avenir devant elle.»
Pendant ce temps, à l’autre extrémité du spectre, Wozniak amorçait une imprévue descente aux enfers. Chancelante en début de saison, la Blainvilloise n’a jamais pu maintenir sa place parmi les 30 meilleures au monde.
Malgré quelques soubresauts d’orgueil – un quart de finale à Ponte Vedra Beach, une ronde des 16 à Charleston –, la Québécoise n’a pu retrouver sa touche. Finalement, c’est une tendinite au poignet droit qui l’aura forcée à faire une croix sur sa fin de saison.
Un choix inévitable pour la poursuite de sa carrière, mais coûteux au classement. Incapable de disputer les derniers tournois de la saison, Wozniak a conclu l’année en 125e place, perdant ainsi son titre de première Canadienne aux mains de Marino, 104e sur l’échiquier.
Puis, la semaine suivante, à Tokyo, il atteignait la ronde des 16, battu seulement par Nadal. Des faits d’armes qui lui ont permis de conclure l’année en tant que meilleur canadien au classement, fort d’une 156e place.
Daniel Nestor a été fidèle à lui-même, c’est-à-dire étincelant, a conclu l’année au troisième échelon du classement en double. À sa dernière saison aux côtés du Serbe Nenad Zimonjic, le vétéran a remporté sept titres, dont Roland-Garros et le Masters.