Source: Haiti Press Network
Le pari de faire rire en ces temps troublés, c’est celui que veulent tenir les comédiens de KAAJ en présentant « Les Rats Peurs au camp d'été », un mélange de théâtre et de stand-up, les 17 et 18 novembre prochains à Le Villate, Pétion-ville.
« Les Rats Peurs au camp d'été » est le nouveau spectacle anti-stress qui sera présenté par KAAJ, le « laboratoire du rire », les 17 et 18 novembre à Le Villate, Pétion-ville.
KAAJ n’est autre que le sigle pour Kako, Ashley, Afistol et Jorj, les quatre comédiens composant cette compagnie qui déride Port-au-Prince depuis les années 2000.
« Cette année, nous ne serons que trois car Afistol a pris des vacances mais l’humour sera toujours au rendez-vous », assure Kako Bourjolly contacté par HPN.
« Après une très longue période qui ne nous a apporté que des larmes, nous avons tous besoins de rêve. Une bonne dose d’antistress pour nous soulager et nous armer à affronter les jours à venir », peut-on lire sur la page de Kako Bourjolly introduisant le spectacle« Anti-stress ».
« Les Rats Peurs au camp d'été » est une nouvelle parodie de la société haïtienne après « Maudit Glason ! » (2007) et « Meda’m mesye yo ! » (2008).
Le spectacle se définit comme un « mélange audacieux de théâtre et de stand-up comedy ». Une sorte de revue de presse humoristique des grands moments de l’actualité au cours de l’année.
En 2007, le commissaire du gouvernement Claudy Gassant fait la pluie et le beau temps et hop ! KAAJ offre « Maudit Glason ». L’année 2008 est marquée par la difficile accession à la primature d’une Première ministre. L’événement tient l’actualité et « Meda’m mesye yo ! » est concocté « pour le bonheur des dames ».
L’année 2009 est un passage à vide. « On allait présenter le spectacle en janvier, mais le séisme est passé par là », indique Bourjolly.
Pour l’édition de 2010 du spectacle anti-stress, ce ne sont pas les sujets qui manquent: séisme, intempéries, choléra, élections. Tout y passe, soutient le comédien.
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« Les Rats Peurs au camp d'été » est l’histoire de deux hommes habitant dans un camp en face du Palais national et qui débattent de leurs problèmes. Les acteurs ont puisé leur inspiration dans la réalité des camps d’hébergement et ont emprunté le visage des victimes pour tenter de comprendre les motivations réelles des décideurs, lit-on sur Facebook.
Mais n’est-il pas risqué de faire rire en ces temps troublés ? s’interroge-t-on. « C’est surtout difficile pour nous les comédiens de trouver comment faire rire de choses graves», répond Kako qui déclare fait rire depuis 19 ans.
"En fait, plus le pays est stressant plus les gens veulent se dérider, mais ce n’est pas notre intention de choquer. Au-delà du rire, nous apportons un message", explique l’humoriste.
Jonel Juste