Benoît XVI a reçu ce vendredi 10 septembre les évêques brésiliens de la région Nord-Est . A cette occasion, il a, à nouveau, dressé un constat sans concessions des défis posés à l’Église, et proposé une vision précise des remèdes possibles, tant du côté de la nouvelle évangélisation, que du côté de l’oecuménisme.
Ses propos dépassent largement le contexte brésilien. Ils devraient se retrouver dans la trame des discours prononcés la semaine prochaine durant sa visite au Royaume-Uni. Et nourrir la lettre de mission qui devrait être prochainement remise à Mgr Fisichella, président du nouveau conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation.
Le constat : le pape a constaté une « influence croissante de nouveaux éléments dans la société » brésilienne, qui a conduit un nombre important de catholiques à abandonner l’Église, probablement victime d’une évangélisation « parfois superficielle ». Il a noté en particulier « la rapide expansion » de communautés évangéliques et issues du néo-pentecôtisme.
La nouvelle évangélisation : pour le pape, cette proclamation du message chrétien « est peut-être aujourd’hui encore plus nécessaire » que par le passé à cause « de la croissante influence négative du relativisme intellectuel et moral dans la vie des personnes ». L’enjeu est clair : « Le grand domaine commun de collaboration devrait être la défense des valeurs morales fondamentales, transmises par la tradition biblique, contre leur destruction dans une culture relativiste et de consommation ; ainsi que la foi en Dieu créateur et en Jésus Christ, son Fils incarné »
L’œcuménisme : pour le pape, il est de plus en plus « impératif », « de la part des pasteurs catholiques », de « créer des ponts pour établir des contacts à travers un sain dialogue œcuménique dans la vérité ». Pour autant, a-t-il poursuivi, « il faut rejeter une vision erronée de l’oecuménisme » qui vise à mettre toutes les « opinions » sur le même plan, « dans une sorte de relativisme ecclésiologique ». Le pape a cité « le défi de la multiplication incessante de nouveaux groupes chrétiens, dont certains font preuve d’un prosélytisme agressif », qui montre « combien le paysage de l’oecuménisme est encore très varié et confus ». Pour cela, Benoît XVI insiste sur l’importance d’une « bonne formation historique et doctrinale, qui permette le discernement nécessaire et aide à comprendre l’identité spécifique de chacune des communautés, les éléments qui divisent et ceux qui rassemblent sur le chemin vers la construction de l’unité ».