La boue toxique caractérisée par sa couleur rouge qui recouvre une partie de la Hongrie, est composée de différentes substances chimiques toxiques. De lourdes conséquences sont à prévoir à court mais peut-être aussi à long terme.
Chrome, plomb ou encore arsenic sont quelques-unes des substances contenues dans les millions de mètres cubes de boues rouges qui ravagent tout sur leur passage dans la région de Kolontar au le nord-ouest de la Hongrie. Ces boues éminemment toxiques sont composées de résidus très corrosifs, comme souvent dans l'industrie d'extraction ou de raffinage.
Marc Degrez, ingénieur chimiste à l'ULB précise que "contrairement à ce qui a été dit, ces substances ne sont pas acides mais très basiques, et font donc beaucoup plus rapidement mal à l'être humain. Comme point de comparaison, on pourrait dire que si on touche cette boue, l'effet sera semblable au toucher d'un produit ménager, (soit de la soude concentrée) ; ou encore par exemple de la lessive Saint-Marc. En réalité, ce sont des décapants".
Les effets sont donc dévastateurs pour l'homme, uniquement si on touche la boue sous forme liquide. "Dans cet état", ajoute-t-il, "on ne peut pas la respirer car il n'y a pas de poussière. Le produit sous forme de solution est très basique et par conséquent très agressif".
Il y a donc "agression" pour l'homme mais aussi pour l' environnement : pour les rivières qui atteignent des taux alcalins anormalement élevés, mais aussi pour les sols.
"Les boues", dit Marc Degrez, "c'est ce qui n'est pas dissout, c'est-à-dire essentiellement des oxydes de fer, (c'est ce qui est rejeté), mais avec à peu près tout le reste du tableau de Mendeleiev", ajoute-t-il avec une pointe d'ironie. "On parle de restes de soude, de chrome, peut-être un peu d'arsenic, du cuivre, etc., tout ce qu'on peut imaginer comme métaux lourds"
Il s'agit à présent d'une véritable course contre la montre pour les autorités hongroises. Il faut à tout prix empêcher que les boues ne s'infiltrent dans les nappes phréatiques ou qu'elles ne sèchent, au risque d'allonger la liste des dégâts.
Petite lueur d'espoir
Interrogé sur les risques à long terme provoqués par future la poussière de ces boues, le professeur Benoït Nemery, toxicologue à la KUL, dédramatise un rien : "Tant qu'on n'a pas la quantité de métaux lourds contenus dans les boues rouges, on ne peut pas se prononcer sur les conséquences à long terme. La quantité de ces métaux lourds varie selon la provenance du beauxite d'aluminium utilisé par l'usine hongroise". Selon lui, cette quantité serait infime. Inhaler ou ingérer les résidus de cette poussière serait donc peut-être moins dangereuse que prévu.
I.L. avec Natalie Massart
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Chrome, plomb ou encore arsenic sont quelques-unes des substances contenues dans les millions de mètres cubes de boues rouges qui ravagent tout sur leur passage dans la région de Kolontar au le nord-ouest de la Hongrie. Ces boues éminemment toxiques sont composées de résidus très corrosifs, comme souvent dans l'industrie d'extraction ou de raffinage.
Marc Degrez, ingénieur chimiste à l'ULB précise que "contrairement à ce qui a été dit, ces substances ne sont pas acides mais très basiques, et font donc beaucoup plus rapidement mal à l'être humain. Comme point de comparaison, on pourrait dire que si on touche cette boue, l'effet sera semblable au toucher d'un produit ménager, (soit de la soude concentrée) ; ou encore par exemple de la lessive Saint-Marc. En réalité, ce sont des décapants".
Les effets sont donc dévastateurs pour l'homme, uniquement si on touche la boue sous forme liquide. "Dans cet état", ajoute-t-il, "on ne peut pas la respirer car il n'y a pas de poussière. Le produit sous forme de solution est très basique et par conséquent très agressif".
Il y a donc "agression" pour l'homme mais aussi pour l' environnement : pour les rivières qui atteignent des taux alcalins anormalement élevés, mais aussi pour les sols.
"Les boues", dit Marc Degrez, "c'est ce qui n'est pas dissout, c'est-à-dire essentiellement des oxydes de fer, (c'est ce qui est rejeté), mais avec à peu près tout le reste du tableau de Mendeleiev", ajoute-t-il avec une pointe d'ironie. "On parle de restes de soude, de chrome, peut-être un peu d'arsenic, du cuivre, etc., tout ce qu'on peut imaginer comme métaux lourds"
Il s'agit à présent d'une véritable course contre la montre pour les autorités hongroises. Il faut à tout prix empêcher que les boues ne s'infiltrent dans les nappes phréatiques ou qu'elles ne sèchent, au risque d'allonger la liste des dégâts.
Petite lueur d'espoir
Interrogé sur les risques à long terme provoqués par future la poussière de ces boues, le professeur Benoït Nemery, toxicologue à la KUL, dédramatise un rien : "Tant qu'on n'a pas la quantité de métaux lourds contenus dans les boues rouges, on ne peut pas se prononcer sur les conséquences à long terme. La quantité de ces métaux lourds varie selon la provenance du beauxite d'aluminium utilisé par l'usine hongroise". Selon lui, cette quantité serait infime. Inhaler ou ingérer les résidus de cette poussière serait donc peut-être moins dangereuse que prévu.
I.L. avec Natalie Massart
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