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Équitation: L'auxois

Mots-clés: auxois

L'auxois est une race de cheval de trait français à la robe généralement baie ou rouanne, parfois considérée comme une variété de l'ardennais et du trait du Nord. Il est créé pour les travaux agricoles par croisement entre la jumenterie locale de l'Yonne, de la Saône-et-Loire et du Nord de la Nièvre avec des étalons de ces deux races.


Traditionnellement élevé dans la région de Bourgogne, ce cheval de traction lourde devient l'auxiliaire des agriculteurs pour les travaux des champs au début du xxe siècle, avant la généralisation de la motorisation. Devenu un animal de boucherie et alourdi pour la production de viande à l'instar des autres races de trait, il échappe de justesse à la disparition dans les années 1970.

Des initiatives se mettent en place pour lui trouver d'autres débouchés depuis les années 1990, et l'auxois retrouve une certaine place dans les activités écologiques et de loisir, comme la culture de la vigne, le débardage et l'attelage de loisir, ou même la production de lait de jument. Il demeure néanmoins l'une des races de trait françaises aux plus faibles effectifs, avec le poitevin mulassier et le trait du Nord, et l'une des plus menacées de consanguinité.

Histoire

L'histoire du cheval de trait auxois est intimement liée à sa région d'origine, l'Auxois, comprenant toute la partie sud-ouest de la Côte d'Or, le sud-ouest de l'Yonne, le nord-ouest de la Saône-et-Loire et le nord-est de la Nièvre. Cette région, particulièrement fertile et pourvue de pâturages riches, est propice à l'élevage d'un cheval de grande taille. La race est relativement récente puisque son développement et sa reconnaissance datent du début du xxe siècle.

Origines

Le cheval de trait auxois est un lointain descendant du cheval bourguignon du Moyen Âge petit cheval robuste et endurant utilisé tant sous la selle que comme carrossier. Une théorie obsolète voyait dans son plus lointain ancêtre le cheval de Solutré, dont les ossements ont été retrouvés non loin de son berceau d'origine.

Originellement, le cheval du Morvan était élevé sur les terres auxoises, mais a complètement disparu à la suite d'absorptions et des croisements. Durant les années 1840, des chevaux percherons sont introduits, suivis de boulonnais vers 1860, et d'ardennais (ou de nivernais) à la fin du xixe siècle, mais sans volonté de fixer une race, si bien que le cheptel est très hétérogène.

Les éleveurs introduisent de bons étalons étrangers avant de sélectionner des reproducteurs sur place et de revendiquer la création d'une race locale, à l'exemple de ce qui s'est passé pour le trait nivernais quelques années plus tôt. La race prend le nom de la « riche vallée de l'Auxois », où ont eu lieu les croisements et les sélections. La race du trait auxois naît donc du croisement entre la jumenterie locale de chevaux bourguignons et les étalons ardennais et trait du Nord, recherchés pour leur puissance et leur grande taille qui en font de précieux auxiliaires agricoles. L'ardennais transmet sa puissance de traction et le trait du Nord sa haute taille. Une première tentative de reconnaissance d'un syndicat de race échoue en 1903 et 1904. En 1912, le syndicat du cheval de trait de l'Auxois ouvre à Dijon et n'autorise plus que les étalons ardennais (et donc aussi des traits du Nord puisque les deux races sont encore confondues à cette époque) à la reproduction.

Son berceau d'élevage se situe autour du haras de Cluny1, l'auxois est apparenté au trait ardennais dont il forme une variété. En 1913, le « stud-book du cheval de trait de l'Auxois » est ouvert. Quatre ans plus tard, le type des chevaux est encore peu fixé et suscite l'étonnement puis les critiques d'officiers des haras, qui se demandent si l'auxois est une race à part entière ou une branche du trait ardennais, et s'il est bon d'accepter la reconnaissance d'une race régionale supplémentaire.

La Première Guerre mondiale interrompt les efforts de fixation d'un standard de race, les essais reprennent en 1920. Quelques années plus tard, le type du cheval est fixé à une taille d'environ 1,60 m, son élevage se répand dans toute la région de l'Auxois, voire les régions avoisinantes.