Citation du jour:

N'oubliez pas de faire un don. Nous avons besoin de votre aide en ces temps difficiles.Faire un don.

L'Affaire Iran-Contra

L’affaire Iran-Contra (ou Irangate, nommée ainsi en souvenir du scandale du Watergate) est un scandale politique survenu aux États-Unis dans les années 1980.
L'affaire est toujours voilée de secrets et il est difficile de découvrir les faits. Plusieurs membres de l'administration Reagan ont vendu illégalement des armes à l'Iran, qui était un ennemi avoué des États-Unis, utilisant les profits pour financer secrètement, et malgré l'opposition du Congrès des États-Unis1,2, les Contras, un mouvement contre-révolutionnaire nicaraguayen de lutte armée regroupant les opposants au gouvernement marxiste-léniniste de Daniel Ortega. Dans le cadre de la Guerre froide, il s'agit pour l'administration Reagan de renverser un régime considéré comme communiste3 et situé dans ce que les États-Unis considèrent comme leur zone d'influence.
Après la révélation de la vente d'armes en novembre 1986, le président Reagan est apparu à la télévision américaine et a nié les faits4. Toutefois, une semaine plus tard, le 13 novembre, il est retourné sur les ondes pour affirmer que les armes étaient effectivement transférées à l’Iran. Reagan a en revanche démenti que cette vente faisait partie d’un échange d'otages (plusieurs Américains sont à l'époque otages au Liban) 5.
L’affaire met en lien deux sujets disparates : la vente d’armes à l’Iran et le financement de militants Contra au Nicaragua. Le financement direct a été rendu illégal par l’amendement Boland. L’affaire émerge après la publication le 3 novembre 1986 du journal libanais Al-Shiraa qui démontre que les États-Unis ont vendu des armes à l’Iran en échange de la libération des otages du Hezbollah. Des lettres envoyées par Oliver North à John Poindexter appuient l’accusation6. Toutefois, l’ambassadeur israélien aux États-Unis déclare que l’objectif était d’établir des liens avec des éléments militaires en Iran. Un fait qui mérite d’être remarqué, c’est que l’origine du financement Contra ne provient pas seulement des ventes d’armes, mais aussi d'un trafic de drogue dont les États-Unis avaient connaissance.
À la fin des années 1970 et début 1980, le Moyen-Orient faisait face à de fréquentes prise d’otages d’organisations islamistes. En 1979, des étudiants Iraniens ont pris en otage 66 employés de l’ambassade des États-Unis à Téhéran.
Le 20 janvier 1981, le jour où Ronald Reagan est devenu Président, les otages ont été libérés suite aux accords d’Alger. Bani Sadr, alors président de la République islamique, et Gary Sick, alors membre du Conseil de sécurité nationale, parlent d'une « surprise d'octobre », c'est-à-dire d'un accord entre Reagan et Khomeiny pour retarder la libération des otages et ainsi désavantager Carter dans la présidentielle, en échange d'une livraison d'armes.
En 1983, des membres d'Al-Dawa, un parti politique irakien en exil devenu organisation militante, ont été emprisonnés pour avoir pris part dans une série d’attentats à la voiture piégée au Koweït le 12 décembre 1983 contre les ambassades françaises, américaines, l'aéroport et une raffinerie7. En réponse à cet emprisonnement, le Hezbollah, un allié de Al-Dawa, prennent en otage 30 occidentaux, dont six Américains8; par ailleurs, William Francis Buckley (en), chef de l'antenne de la CIA à Beyrouth, est kidnappé en 1984 par le Djihad islamique. Le Hezbollah demande la libération des prisonniers en échange des otages.
Les membres de l’administration Reagan déclarent qu’ils croyaient qu’en vendant des armes à l’Iran, l’Iran influencerait le Hezbollah libanais à les libérer. Trois otages sont libérés en réponse à la vente d'armes 9. Lire la suite »»»