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Sexualité - Pourquoi la femme qui ovule tend à se tenir loin de son père? Par Jean-François Cliche

Source: Cyberpress.ca
(Québec) L'être humain est fondamentalement un animal, mais il faut parfois un téléphone cellulaire pour s'en rappeler... En fait foi cette étude américaine qui vient de démontrer, grâce à des relevés téléphoniques, que les femmes ont tendance à éviter les contacts avec leur père quand elles sont en période d'ovulation, un comportement qui n'avait jusque-là été observé que chez les animaux.

Dirigée par une chercheuse de l'Université de Miami, Debra Lieberman, l'expérience a consisté à examiner les appels faits par cellulaires par 48 femmes âgées de 18 à 22 ans, puis à mettre ces données en parallèle avec leur cycle de fertilité. Si étonnant que cela puisse paraître, les sujettes ont passé deux fois moins de temps à parler au téléphone avec leur paternel lorsqu'elles ovulaient que le reste du temps - soit environ 1 minute 40 par jour en moyenne contre 3 minutes 20.

Afin de voir si ce comportement d'évitement visait les deux parents sans distinction ou uniquement le père, Mme Lieberman et deux autres spécialistes américaines de la psychologie évolutive ont également jeté un oeil sur la fréquence et la longueur des discussions avec la mère. Résultat : au pic de leur fertilité, les 48 femmes observées ont logé quatre fois plus d'appels auprès de leur mère qu'en temps «normal», passant 4 minutes 40 par jour à lui parler plutôt que 4 minutes 10 habituellement.

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Les pères esseulés qui trouvent que leurs filles les ignorent n'ont donc peut-être pas tout à fait tort ou, du moins, pas tout le temps : lors de l'ovulation, il semble bel et bien que ce soit le père qui soit évité, et non la mère. Et c'est justement ce qui intéressait le trio de chercheuses.

«Un nombre grandissant d'études montrent que les préférences sexuelles des femmes changent pendant l'ovulation, les faisant pencher pour des caractéristiques associées à des avantages reproductifs. En période de haute fertilité, les femmes préfèrent les visages plus masculins, les voix plus viriles [...] et les hommes dont le comportement est plus dominant et plus compétitif», écrivent les chercheuses dans leur article, publié dans le dernier numéro de la revue savante Psychological Science.

Éviter la consanguinité

Or, chez les autres espèces animales, si les femelles adoptent des comportements qui favorisent l'accouplement pendant leur période de fertilité - nommée oestrus, ou plus vulgairement chaleur -, on observe qu'elles évitent aussi les mâles qui leur sont apparentés, un mécanisme qui est apparu au fil de l'évolution pour limiter la consanguinité.

«Chez les humains, écrit Mme Lieberman, des études ont établi que les femmes montrent un dégoût accru envers les comportements sexuels biologiquement risqués [comme l'inceste et la bestialité] pendant leur période de forte fertilité», mais on n'avait pas encore trouvé le moyen de vérifier si elles évitaient aussi leurs parents masculins.

C'est ce morceau du casse-tête que son étude vient apporter. Les conclusions ne sont pas coulées dans le béton, puisque les auteures n'ont pas eu accès au contenu des conversations. Il est donc difficile de savoir avec certitude pourquoi les 48 femmes étudiées appelaient (ou évitaient) leurs parents.

Mais quand même : il fallait bien inventer le....lire la suite sur cyberpress