Source: Haiti Progrès
dimanche 31 octobre 2010
Le bilan de l’épidémie de cholera qui s’abat depuis le mardi 19 octobre 2010 sur les départements de l’Artibonite et du Centre s’élève déjà à 292 morts et 4147 personnes hospitalisées.
Les rares hôpitaux à capacités réduites du bas Artibonite, ou l’épidémie tient son quartier général, sont pour l’instant débordés par l’affluence de malades qui arrivent des sections communales les plus affectées.
Comme c’est toujours le cas lorsqu’il s’agit de faire face à des catastrophes, les autorités haïtiennes sont incapables de contenir ce fléau qui arrive environ dix mois après le tremblement de terre du 12 janvier 2010. En effet, l’aide internationale s’organise déjà afin d’apporter de l’espoir aux populations victimes. L’agence de coopération internationale pour le développement (AEICD) a mis en place un fonds de 100,000 euros en vue de venir en aide au pays pour contrer l’épidémie. D’autres organisations non gouvernementales s’activent également dans les zones touchées pour fournir médicaments et eau traitée aux victimes et aux familles menacés. Il faut aussi savoir que ce fléau fait l’affaire de certaines ONG.
En attendant que le laboratoire national de la santé publique livre ses résultats concernant les études menées sur la provenance de la maladie le ministre de la santé publique et de la population (MSPP), Dr Alex Larsen, s’attache à l’hypothèse que le microbe responsable de la diarrhée aiguée provoquée par le cholera a été introduit au pays. « Il s’agit d’un microbe importé. Tous les techniciens affirment que le type de microbe pouvant provoquer cette diarrhée n’est pas endémique en Haïti », a fait savoir le Dr Larsen qui pointe du doigt le fleuve Artibonite qui abriterait les foyers de contamination de la maladie. Le titulaire du MSPP appelle toutefois la population à ne pas sombrer dans la panique. « Le cholera est une maladie extrêmement dangereuse, elle peut tuer facilement mais peut-être maitrisé aussi facilement dès que le malade obtient un traitement adéquat. Nous avons des médicaments et du sérum en quantité pour stopper la diarrhée », a assuré le Dr Larsen qui a informé que l‘état d’urgence sanitaire a été décrété par le gouvernement.
D’un autre coté, le responsable du MSPP a exhorté les candidats se trouvant dans les régions concernées par l’épidémie à ne pas réaliser des réunions publiques pour ne pas exposer la population davantage aux risques de contamination. « Je demanderais aux candidats d’éviter de rassembler des foules dans les localités ou sévit l’épidémie. Dans les foules, la maladie peut facilement se transmettre », a conseillé Alex Larsen, qui entretemps, appelle la population à respecter les consignes de propreté afin de se protéger de l’épidémie. Selon un invité à l’émission « Ranmase » de radio Caraïbe, le candidat Charles Henri Baker n’a pas trouvé mieux à faire, qu’à transporter des malades vers Port-au-Prince. (Radio Caraïbes, 23 octobre)
La direction nationale de l’eau potable et de l’assainissement DINEPA a annoncé la distribution massive de tablettes de chlore dans le bas Artibonite et le Plateau Central. Durant le week-end du 23 octobre, des rumeurs circulaient faisant croire que des cas de contamination et même des cas de décès ont été enregistres dans les départements de l’Ouest et du Sud-est du pays. Aucune précision officielle n’a été apportée à ces insinuations qui font craindre le pire aux populations se trouvant un peu partout, vivant dans les camps d’hébergements dans la promiscuité totale et très vulnérables à la propagation d’une telle maladie. En tout cas, « 5 suspects ont été recensés dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince dont un cas avéré de cholera. Le ministère de la Santé affirme avoir établi qu’il s’agit d’une personne issue de St marc (Artibonite) qui est venu à Matheux puis à la capitale. » (AlterPresse) Le docteur Georges Michel, qui n’a pas sa langue dans sa poche est quasiment catégorique. Ce microbe, particulier, du cholera a été introduit probablement par les Népalais. Car dans ce pays ainsi qu’en Inde et au Pakistan, le cholera est endémique. Bien entendu, la force d’occupation, la MINUSTAH nie toute responsabilité. « Alors, vous attendez que la Minustah vous informe sur ce sujet » a dit le docteur Michel au cours d’une interview sur radio Kiskeya le mardi 26 octobre.
A l’occasion d’une conférence de presse organisée le lundi 25 octobre 2010 au Ministère de la Culture et de la communication, Les autorités sanitaires du pays, ont laissé entendre que l’épidémie de choléra aurait considérablement diminué, il convient toutefois d’appeler la population à rester vigilent et à prendre toutes les précautions nécessaires pour éviter toute contamination. Les principaux conseils étant de se laver correctement les mains avant de se nourrir et en sortant des toilettes (après défécation), purifier à l’aide de chlore l’eau avant toute consommation, bien bouillir les aliments avant de les consommer et hydrater à l’aide de sérum oral toute personne souffrant de diarrhée et de vomissements au moment de la conduire à l’hôpital.