Citation du jour:

N'oubliez pas de faire un don. Nous avons besoin de votre aide en ces temps difficiles.Faire un don.

Personnalité - Gilles Robichaud répond aux questions de Justin Dupuis

Source: Capacadie.com
Gilles Robichaud œuvre dans le monde de la recherche depuis 1995 alors qu'il entamait son baccalauréat en biochimie à l'Université de Moncton. Après avoir effectué des études de maîtrise et de doctorat à l'Université Laval, M. Robichaud a effectué deux postdoctorats. En 2006, il boucle la boucle et réintègre le département de l'Université de Moncton qui a lancé sa carrière scientifique, cette fois en tant que professeur et chercheur.

Aujourd'hui, ses recherches portent principalement sur le cancer du sein. De manière plus précise, il travaille à l'identification et la caractérisation de molécules impliquées dans la signalisation cellulaire et la régulation de processus biologiques qui, lorsque dérégulés, peuvent mener à une prolifération anarchique des cellules, soit le cancer. L'objectif ultime de ses recherches étant d'être en mesure de développer une thérapie taillée sur mesure pour chacun des patients afin que les traitements soient plus efficaces.

Récemment, le jeune chercheur de 37 ans s'est vu octroyer une bourse salariale de 300 000 $ étalée sur une période de cinq ans, une somme qui permettra à l'Université de Moncton d'embaucher une personne qui accomplira les tâches professorales de M. Robichaud, question qu'il puisse se consacrer à la recherche à temps plein.

1. Vous baignez dans le monde de la recherche depuis bientôt 15 ans, qu'est-ce qui vous a incité à vous lancer en sciences?

«J'ai toujours su que les sciences me passionnaient, j'ai eu mon premier microscope à 12 ans et mes premières expériences scientifiques ont eu lieu alors que j'arrachai des pattes de mouche ou que je jouais avec des lucioles. De plus, j'ai toujours été intéressé par la manière dont fonctionnent les choses et les sciences en général, mais je n'avais jamais rêvé que mon parcours me mènerait à des études supérieures afin de devenir chercheur.»

2. Lorsqu'on regarde les grandes découvertes scientifiques, ces belles histoires peuvent avoir mis toute une vie à écrire. Est-ce frustrant de voir son travail avancer aussi lentement et comment faire pour rester motivé?

PUBLICITÉ
Kim - Âge: 22 - Pas d'enfants
Célibataire et disponible. Écrivez-moi

«Je pense qu'il faut être vraiment passionné, tout étant énormément patient. Si vous n'avez ni l'un ni l'autre, la recherche n'est pas pour vous. Ce domaine, c'est finalement la découverte de l'inconnu et je dirais même qu'il y a une grande partie de chance dans nos découvertes puisque la majorité d'entre elles se font de manière fortuite.»

3. Qu'y a-t-il de plus gratifiant dans le milieu de la recherche scientifique?

«Pour moi, c'est d'avoir la chance de travailler sur quelque chose qui n'est toujours pas écrit dans les livres de référence, de pouvoir potentiellement participer à l'écriture des prochains chapitres. Je trouve ça noble d'avoir l'occasion de contribuer à la science et d'avoir un gros impact sur la médecine. Lorsque je me déplace dans des colloques internationaux et que mes collègues connaissent mon travail, d'avoir une reconnaissance de ses pairs et savoir que sa recherche a un impact d'envergure internationale, c'est très gratifiant.»

4. Bien que vous ayez l'occasion d'avoir un impact sur la vie des malades, est-ce que la recherche biomédicale portant sur le cancer peut devenir lourde, voire déprimante?

«C'est vrai que c'est triste, mais je n'ai pas souvent à travailler avec les patients, nous travaillons surtout avec des échantillons de tissus afin d'y faire des analyses. Je suis moins exposé au côté triste, la famille et les aspects sociaux de la maladie. De plus, c'est plutôt motivant de savoir que je pourrai peut-être contribuer à améliorer le sort des malades à l'avenir.»

5. Bien que l'Université de Moncton soit là depuis les années 1960, est-ce que vous avez l'impression d'être en quelque sorte des pionniers de la recherche faite en Acadie ou est-ce que nous vivons un renouveau de ce côté?

«L'Université de Moncton commence à prendre sa place et des prix comme celui que je viens de recevoir est en quelque sorte une validation que nous sommes désormais des joueurs nationaux. Cela démontre bien qu'il y a vraiment un nouvel élan du côté de la recherche. L'acquisition de différentes technologies dans la région et le recrutement de personnes clés a créé un phénomène boule-de-neige qui mènera au recrutement de plus de chercheurs. Nous avons réussi à construire la Faculté de médecine, le Centre hospitalier universitaire arrive bientôt et il y aura aussi un nouveau programme de doctorat en sciences de la vie. Nous avons presque tous les morceaux du casse-tête pour avoir une recette gagnante pour la recherche. Ainsi, je suis peut-être le premier à mériter cette bourse salariale ici, mais je ne serai certainement pas le dernier.»