Source: leparisien.fr
Le Brésil se mue en puissance militaire à la hauteur de son rôle mondial
Pour être à la hauteur du rôle qu'il veut désormais jouer sur la scène internationale, le Brésil s'est lancé dans l'acquisition de technologies militaires de pointe, avec l'objectif d'obtenir le savoir-faire pour développer sa propre industrie de défense.
Au cours des huit dernières années, le géant sud-américain (193 millions d'habitants) a acquis une visibilité internationale sans précédent, amplifiée par le charisme de son président Luiz Inacio Lula da Silva, dont le successeur sera élu dimanche.
"La transformation du Brésil en une puissance militaire est un fait nouveau dans le pays, y compris pour les militaires", a déclaré à l'AFP Nelson During.
Pour cet expert en défense, l'objectif du Brésil est de se renforcer "comme une puissance indépendante".
En dirigeant la force de paix de l'ONU à Haïti, le Brésil a cherché à montrer sa capacité à assumer un rôle international, avec en ligne de mire l'ambition d'occuper un fauteuil permanent au Conseil de sécurité de l'ONU.
L'experte en relations internationales Sabrina Medeiros estime que le Brésil "doit consolider son pouvoir de dissuasion pour être à la hauteur de son nouveau rôle" international.
"Aucune menace classique ou conventionnelle" ne pèse sur le Brésil qui "n'a aucun contentieux frontalier" avec ses dix voisins tout au long de ses 17.000 km de frontières terrestres, souligne pour sa part Carlos Alberto Teixeira, professeur à l'Ecole de guerre navale.
"Cela exige la définition d'une stratégie nouvelle" dont le premier pas a été la Stratégie nationale de défense adoptée en 2008, ajoute-t-il.
La clé de cette politique est la décision de fonder les bases d'une industrie de défense, avec la perspective de faire du Brésil un exportateur majeur de matériel de haute technologie militaire.
Toutefois, pour Nelson During, "le marché sera un frein naturel" au développement national de cette industrie. "Le Brésil aura beaucoup de mal à se faire de la place sur le marché des technologies de défense, où il y a déjà des acteurs très forts".
Ce processus de modernisation est symbolisé par la volonté du Brésil d'acheter 36 avions de chasse de dernière génération.
Les candidats pour ce marché de plusieurs milliards de dollars sont le Rafale du français Dassault, qui est le favori du gouvernement, le F-18 Super Hornet de l'américain Boeing et le Grippen NG du suédois Saab.
L'annonce du nom du vainqueur, plusieurs fois reportée, sera faite d'ici à la fin du mandat du président Lula, le 1er janvier.
Dans ce contrat, comme dans tous les autres en matière de défense, le gouvernement met une condition majeure : obtenir un transfert total de technologie.
Le Brésil a déjà acheté l'an dernier à la France quatre sous-marins d'attaque Scorpène et la coque d'un cinquième qui sera équipé d'un moteur à propulsion nucléaire, développé par les ingénieurs brésiliens.
Ils sont destinés, selon le gouvernement, à protéger ses immenses gisements de pétrole découverts en haute mer.
Le pays sud-américain a aussi acheté 50 hélicoptères de transport EC-725 français qui seront assemblés au Brésil et 24 hélicoptères de combat Mi-35M russes.
De même, en juin, il a signé avec l'Italie un accord portant sur 20 ans pour fabriquer sur le sol brésilien plus de 2.000 transports de troupes blindés.
De son côté, l'avionneur brésilien Embraer a développé l'avion de transport KC-390, destiné à remplacer l'Hercule C-130 américain. Le troisième constructeur aéronautique mondial prévoit de vendre 700 appareils de ce type, dont une centaine en....Lire la suite sur leparisien.fr >>>