PARIS - Le procès contre plusieurs anciens hauts gradés du régime dictatorial d'Augusto Pinochet s'est ouvert mercredi, à Paris, en l'absence des 14 accusés. Les suspects sont accusés d'avoir participé aux enlèvements de quatre citoyens français entre les années 1973 et 1975, alors que Pinochet dirigeait le Chili d'une main de fer.
La majorité des 14 hommes étaient des officiers militaires hauts gradés. Ils font face à des chefs d'accusation de torture et sont sous le coup d'un mandat d'arrêt international. S'ils sont reconnus coupables des gestes qui leur sont reprochés, ils pourraient écoper une peine d'emprisonnement à perpétuité.
Les familles des victimes espèrent que le procès leur permettra de faire la lumière sur les événements, survenus il y a plus de 30 ans, et d'obtenir justice. Le procès s'ouvre quatre ans après la mort de Pinochet. Accusé de violation des droits de la personne, l'ancien homme fort du Chili a toujours réussi à échapper aux cours de justice internationales et chiliennes.
L'ancien médecin du président chilien Salvador Allende, George Klein, fait partie des disparus. M. Allende avait été renversé par un coup d'État sanglant mené par Augusto Pinochet en 1973.
Les 14 accusés ont refusé d'envoyer des avocats pour les défendre au procès. L'ambassade du Chili à Paris a déclaré que le gouvernement chilien n'avait pas envoyé de représentant puisqu'il n'est pas impliqué dans le procès.
L'avocate Sophie Thonon, qui représente la famille du disparu Jean-Yves Claudet, a déclaré qu'elle regrettait que les 14 accusés ne se soient pas présentés au tribunal pour «expliquer, ou écouter les témoignages des gens qu'ils ont torturés».
«Ils savaient que le procès s'ouvrait aujourd'hui (mercredi) à Paris», a-t-elle ajouté.
Selon un rapport officiel préparé par le Chili, 3065 présumés gauchistes ont été assassinés pour des raisons politiques avant qu'Augusto Pinochet ne quitte le pouvoir, en 1990. Plusieurs ont été déclarés «disparus» — probablement enlevés et tués avant d'être enterrés dans des tombeaux non identifiés.
Le procès devrait se poursuivre jusqu'au 17 décembre.