Source: Livetouch.fr
Les débuts d'une belle licence de course automobile
Apparu au mois de juin 2009 sur l'App Store, Real Racing n'a pas depuis lors mordu la poussière et ce, malgré son statut d'indépendant et l'absence de licence. Le jeu de course automobile de Firemint se place parmi les meilleurs de sa catégorie et a profité ces derniers mois de mises à jour et d'améliorations afin de s'adapter aux nouveautés disponibles sur les tactiles d'Apple. L'iPad a lui aussi accueilli le jeu, dans une version plus complète, mais ce sont les versions iPhone et iPod Touch qui nous intéressent aujourd'hui, d'autant plus qu'un multijoueur en ligne s'est ajouté au soft via Game Center, le propulsant enfin dans le lot des simulations de course jouables en ligne.
Des débuts prometteurs
Real Racing propose quatre modes de jeu, on ne peut plus classiques pour ce type de licence puisque l'on retrouve une carrière, des courses rapides, des contre-la-montre et un multijoueur en local ou en ligne.
La carrière s'avère limitée par rapport à la concurrence puisqu'aucune gestion financière n'y est mêlée. Il est donc impossible d'acheter de nouveaux véhicules ou même de les customiser, laissant un peu sur leur faim ceux qui aiment contrôler leur progression de A à Z. Heureusement, ce mode s'avère par ailleurs plaisant et bien équilibré, avec un soupçon de variété plutôt agréable. On participera ainsi à douze événements qui se débloquent au fur et à mesure des réussites, en laissant généralement le choix de conquérir dans deux nouvelles épreuves. Quelques courses contre-la-montre avec bolide imposé se sont glissées dans la liste des événements, mais l'on retiendra surtout les championnats qui offrent une variété réussie avec divers véhicules à essayer, un nombre variable d'adversaires et de tours, et plusieurs circuits différents dans un même événement, évitant la lassitude. En début de championnat, on choisira son véhicule parmi ceux qui ont déjà été débloqués, et dans une gamme de cylindrées dépendant de si l'on se trouve en début ou en fin de carrière. Les épreuves débutent ensuite et si l'on veut obtenir la coupe, il faut au minimum se classer en troisième position du podium final, ce qui donne donc la possibilité de rater une course, compensée par une autre parfaitement réussie, de manière plus souple que ce qui est proposé dans GT Racing. En cas d'échec, il vous faudra reprendre le championnat dans son ensemble, ce qui permet bien évidemment de faire monter d'un cran la production d'adrénaline quand on a été limite dans les courses précédentes et que l'on vient de se vautrer dans un virage de la dernière piste. Suivant les positions du joueur et des concurrents gérés par l'intelligence artificielle, un nombre de points est attribué à chacun. Le score final totalise les résultats des différentes courses et vous attribue une place. Si les coupes de bronze ou d'argent n'ont comme seul mérite que de permettre l'accès à un autre événement, l'or débloque de son côté la difficulté supérieure pour le championnat réussi. On a donc un système avec trois difficultés, notées de C à A, qui offrent une bonne rejouabilité et qui ont l'avantage d'être plutôt bien dosées, puisque dans la catégorie la plus basse, on arrivera à terminer la carrière sans avoir à recommencer fréquemment les différentes épreuves, tandis que mes autres offriront davantage de challenge.
Le mode course rapide invite à faire des tours de pistes, avec ou sans rivaux suivant votre préférence. Les courses y sont débloquées au fur et à mesure, mais si vous terminez la carrière avant de passer du temps sur les autres modes, tous les circuits seront disponibles. Ils sont au nombre de douze et offrent des tracés et environnements suffisamment variés pour éviter une trop grande monotonie. Dans ce mode, il vous est aussi possible de choisir le nombre de tours à effectuer, de un pour les plus pressés, à neuf pour ceux qui veulent tenter une épreuve d'endurance. On sélectionnera le véhicule de son choix parmi les quatre catégories disponibles, dans la limite des voitures débloquées tout au long du jeu, et l'on appréciera le fait que les statistiques de temps au tour soient précisées sur l'écran d'accueil des maps, pour chaque type d'engin, en tenant compte de vos résultats dans la carrière.
Le contre-la-montre reprend les mêmes circuits, avec là aussi la possibilité de sélectionner la voiture de son choix, mais sans adversaires et avec une distance limitée à un seul tour. Une fois la ligne d'arrivée franchie, vous pourrez synchroniser votre score avec les serveurs afin d'apparaitre dans le classement mondial.
Le mutlijoueur est depuis longtemps présent dans Real Racing grâce à son mode local, mais aussi grâce à la présence des tableaux de scores en ligne. Un véritable mode online a été ajouté à la dernière mise à jour et se joue grâce à Game Center, la plateforme sociale d'Apple. On pourra y inviter ses amis ou participer à des courses avec des inconnus, dans des parties jusqu'à quatre joueurs. Le mode est plutôt bien ficelé puisque l'on peut choisir son véhicule parmi ceux que l'on a débloqués, mais on a surtout la possibilité de sélectionner la piste et le nombre de tours imposés. Si les différents concurrents ne sont pas du même avis sur le circuit, le soft effectue un rapide tirage au sort et l'on découvre donc lequel a été adopté lors du lancement de la course. La victoire est attribuée en points et l'on peut ensuite relancer une compétition en choisissant là encore le véhicule et la piste, de quoi offir de longues parties très conviviales si on joue entre amis, d'autant plus que le multijoueur semble très stable.
Prenez de la vitesse
Le soft de Firemint se démarque de la concurrence par sa jouabilité bien calibrée, mais aussi et surtout par le fait que celle-ci laisse une bonne liberté au conducteur, suivant s'il veut être très assisté ou pas, sans toutefois proposer une gestion manuelle du changement de vitesses. On pourra choisir parmi des gameplays qui proposent une accélération automatique ou manuelle, tandis que le freinage restera quant à lui manuel, via une pédale tactile. Une assistance au freinage est par contre proposée pour chaque véhicule, à vous de la paramétrer au moment de la sélection, avant le début des courses, afin de décider si vous gérerez totalement la prise des virages ou si le soft vous donnera un coup de pouce dosé de manière suffisamment équilibrée pour empêcher que les adversaires profitent de l'occasion pour tous vous dépasser. Même si l'on favorisera l'un des trois contrôles à l'accéléromètre, puisqu'ils offrent un très bon confort de jeu, il sera aussi possible de piloter en tout tactile, soit avec des flèches à droite et à gauche en jouabilité débutant, soit avec un volant que l'on fera tourner du doigt, avec possibilité de choisir le type d'accélération de son choix. Le gameplay tactile ne s'en sort pas trop mal, mais il reste tout de même moins intéressant et immersif que l'accéléromètre que l'on peut calibrer si besoin. Si vous vous apercevez que les contrôles ne vous conviennent pas durant la course, vous pourrez en changer simplement via le bouton pause.
Les quatre catégories d'engins n'ont pas toutes la même tenue sur la route, allant d'une conduite tranquille avec une bonne adhérence, à quelque chose de plus sportif. L'impact du véhicule et de sa motorisation est bien présent lors des courses et si l'on maitrise bien les petites cylindrées, on pourra doubler les adversaires qui en ont de plus grosses, juste parce qu'ils ont davantage tendance à déraper ou à quitter la route. Il est donc agréable de changer d'engin, même si le choix reste très limité, car c'est une bonne occasion d'essayer de se surpasser pour maitriser les caractéristiques de chacun d'entre eux.
Real Racing s'avère une simulation de course relativement réaliste, surtout si l'on opte pour l'accélération manuelle. On pourra ainsi négocier les virages en levant juste le pied, de quoi grapiller quelques secondes et éviter d'abuser du frein. La décélération offre un bon confort de conduite et il en va de même pour l'accélération qui évite de s'endormir et de voir la concurrence rouler au loin sans jamais pouvoir la rattraper. Cette efficacité, associée aux divers bruitages du moteur, ainsi qu'à la rapidité qui accompagne le défilement des décors, procure une bonne sensation de vitesse quelque soit le type de caméra choisi. Il n'y en a ici que deux, en cockpit ou en vue du dessus, mais elles offrent un très bon confort de jeu, aussi bien sur le plan de la jouabilité qu'au niveau visuel, invitant à choisir l'ambiance que l'on préfère et non pas celle qui est réellement jouable. Si vous optez pour la vue externe, vous profiterez pleinement des accrochages avec les adversaires qui ne sont pas orientés arcade mais qui ont un réel impact sur la conduite. Ainsi, si un bolide vous rentre dedans, cela entrainera un ralentissement des deux voitures, voire déviera suffisamment les trajectoires pour les envoyer dans le décor, on est donc bien au-dessus des sensations fades en la matière que procure GT Racing. Beau bilan aussi du côté des dérapages puisque les sorties de piste seront potentiellement fatales à votre classement, tant votre engin s'envoie gaiment dans le décor, que cela soit dans l'herbe ou le sable, avec belles traces de pneus et poussière en prime, de quoi apprécier pleinement les moments où les véhicules adverses sortent de la route. Il faudra donc avoir une conduite exigeante, en limitant les sorties de piste, en slalomant avec souplesse entre les voitures bien équilibrées de l'intelligence artificielle, pour éviter de rayer la carrosserie de votre Volkswagen et de perdre du temps.
Comme tout ne peut être parfait et qu'il fallait laisser un peu de marge au second épisode de la licence, on se plaindra du peu d'informations présentes à l'écran, surtout si on est un habitué du genre et que l'on joue aussi sur les licences des autres éditeurs. En vue externe, on ne connait que sa position et l'on a des indications de chrono par rapport au temps mis à parcourir les tours. En cockpit, la vitesse apparait enfin miraculeusement, en plus des autres informations. Faite une croix sur tout ce qui concerne l'emplacement des voitures sur la piste, voire même le tracé du circuit, ce qui est tout de même dommage pour un jeu de course automobile, d'autant plus que l'on a l'habitude de ces petits conforts qui s'avèrent des aides précieuses et conviviales. Il n'y a pas ici non plus la possibilité d'activer le tracé de la trajectoire idéale au sol, il faudra donc que les débutants se débrouillent pour découvrir par eux-mêmes le chemin le plus impeccable. Il va par contre sans dire que ne pas connaitre la position des adversaires rajoute une pression bienvenue vu qu'on ne sait jamais s'ils sont près de nous doubler ou pas et, quant à la piste, on se montre alors plus attentif aux panneaux qui indiquent les virages dangereux, ce qui après tout, accentue l'immersion.
Avec Volkswagen, pas de problèmes
Agréable à l'oeil sur les anciennes générations de tactiles, sans être transcendant du fait de l'aliasing des décors, Real Racing se révèle un peu plus en graphismes Retina puisque les véhicules et surtout les environnements prennent un coup de lustre agréable. Le ciel, très travaillé, se reflètera à certains moments sur votre carrosserie, mais il vous arrivera aussi d'être ébloui par le soleil qui se trouve face à vous, vous empêchant ainsi quelque peu d'admirer les immeubles, les arbres, les montagnes et autres banderoles publicitaires. Même si la modélisation des décors n'est pas exceptionnelle par rapport à ce que peut proposer Gameloft par exemple, les jeux de lumière sont ici d'excellente qualité et tout est fait pour que le décor défile à vive allure, condition indispensable pour donner une impression de vitesse au jeu, bien réussie ici. Les véhicules sont malheureusement trop peu variés puisque l'on ne joue qu'avec des Volkswagen et qu'il n'y a réellement que quatre catégories de voitures, proposés en différents coloris et motorisation, mais elles sont très bien gérées sur le circuit et donnent de bonnes sensations lors de la conduite, notamment grâce à leur tenue sur la piste et aux bruitages qui accompagnent les sorties de route ou tout simplement les changements de vitesse du moteur. On appréciera les étincelles produites lorsque l'on raye la carrosserie adverse durant un bref instant, tout en regrettant l'absence d'impacts graphiques à long terme. Il en va de même avec les superbes dérapages qui laissent des traces de pneus sur la piste, le sable ou l'herbe, lors de l'action, puis disparaissent une fois que vous avez poursuivi votre route.
Côté caméra, le jeu propose seulement deux vues, ce qui s'avère léger par rapport à Need For Speed: Shift ou GT Racing, mais elles sont réussies et facilement interchangeables durant la course, grâce à l'icône située en haut d'écran. La première permet de jouer en cockpit, avec les informations essentielles sous forme de cadrans, de quoi apprécier en long, en large et en travers les différents habitacles, les coups de volant, mais aussi les changements de vitesses du pilote. La seconde donne tout le loisir d'admirer la carrosserie de la voiture et s'avère plus pratique lorsque l'on ne connait pas les pistes car elle est moins près du sol.
Si les différents circuits offrent une variété somme toute très sympathique, on regrettera l'absence chronique et pathologique de carte durant la course. Le tracé sera donc seulement visualisable dans les menus, très réussis pour leur part aussi bien par leur aspect épuré que par leur navigation aisée, et en début de course, si on laisse la caméra faire le tour du terrain avant que le départ soit donné. Les résultats sont eux aussi affichés de manière claire avec des learderboards in game clairs et détaillés comportant le meilleur temps au tour, le temps total, le nombre de points récoltés et bien évidemment, le classement des différents protagonistes.
Sur le plan sonore, la foule est présente pour acclamer votre progression, même si vous vous obstinez à racler les bordures, et l'on entend aussi à certains moment et de manière assez indistincte le commentateur, ce qui rend le jeu très vivant. L'immersion est complétée par les bruitages associés aux véhicules, simples mais réussis, ainsi que par les musiques dynamiques qui vous accompagnent tout au long de la route. Si la bande-son proposée n'est pas à votre goût, vous pourrez couper la musique en conservant les bruitages, mais vous aurez aussi la possibilité de concourir sur votre propre playlist.
Firemint n'a pas à rougir devant les gros éditeurs puisqu'il nous propose avec Real Racing, une nouvelle licence qui a su séduire les joueurs. Même si cette simulation de course automobile commence à avoir de la bouteille, elle a été remise au goût du jour avec Game Center et des graphismes Retina corrects, mais elle se démarque avant tout par les sensations de conduite et de vitesse qu'elle procure, au deçà de la concurrence et pour un prix bien moindre de seulement 3,99€. Si le contenu du jeu ne vous semble pas suffisant, vous pourrez vous jeter sans a priori sur Real Racing 2, suite très prometteuse de la licence.
Test iPod Touch 4 réalisé sur la version 1.25
Note finale
9 / 10
Grâce à sa jouabilité qui frôle la perfection et à la possibilité de choisir le type de contrôles parmi une liste attractive, Real Racing fait sans difficulté de l'ombre aux autres simulations de course. Les bolides Volkswagen répondent au doigt et à l'oeil, enfin surtout à l'accéléromètre, et l'on sent vraiment une différence de conduite lorsque l'on change de catégorie de véhicules ou de cylindrée. L'intelligence artificielle bien calibrée permet de progresser de manière agréable tout au long du mode carrière, mais l'on pourra aussi concourir en contre-la-montre via les leaderboards, faire des courses rapides, ou affronter amis et autres joueurs grâce au multi local et en ligne associé à Game Center. En mettant à jour régulièrement son titre, Firemint a su séduire les possesseurs des dernières générations de tactiles puisque le gyroscope et les graphismes Retina sont inclus dans le prix, mais on s'attristera tout de même de l'absence de customisation des véhicules et de la seule marque qui est représentée.
On a aimé
La sensation de vitesse
L'accéléromètre parfaitement calibré
Le mode carrière et ses circuits plutôt variés
L'intelligence artificielle équilibrée
Les collisions
La possibilité de faire des dérapages inutiles en bordure de piste
On n'a pas aimé
La faible variété de véhicules
Un seul constructeur
Pas de possibilité de customiser les voitures
Où sont les cartes ?
On s'en tape
Y'a pas que Volkswagen dans la vie
En français