Source: Football.fr
En observant les équipes de ligue 1 et en analysant les taux de chômage des villes représentées par ces équipes, on s'aperçoit qu'une relation directe ou indirecte existe entre taux de chômage et taux de remplissage des stades de football.
A Lens, chômage et football
L'exemple le plus flagrant est celui de Lens, car la ville du Pas-de-Calais est l'une des métropoles françaises les plus touchées par le chômage de masse. Une telle situation n'empêche pas des affluences record chaque jour de match. La ville compte en effet 40 000 habitants et un stade de 42 000 places qui trouvent preneur à chaque fois que le RCL joue à domicile. Une telle situation contraste avec les 20% de chômage que connaît la ville. Les stades de foot sont-ils remplis de chômeurs? Ou alors les chômeurs dépensent-ils inutilement leurs argents dans des billets de stade (pour finalement voir des matchs de qualité médiocre)?
La question peut être sérieusement posée pour mieux comprendre ce monde tellement paradigmatique et tellement énigmatique qu'est le football. Commençons d'ailleurs par regarder ce qui se passe dans les stades. Quand on rentre dans une enceinte de football, il est très rare de se contenter de messages positifs et d'encouragements pacifiques. Au contraire, les insultes fusent de tout bord et les sangs chauds se déchainent à chaque faute, action ratée ou but de l'adversaire. Il est donc facile d'imaginer que le "niveau intellectuel" des supporters n'est pas très élevé. De plus, le football étant un sport populaire, il est inaccoutumé de voir une majorité de cadres assister aux matchs de football.
Où est la morale dans tout ça?
Par ailleurs, la classe populaire est aussi la cible préférée du monde économique du football. Les équipes, les sponsors, les équipementiers, les sociétés de paris sportifs et même les médias axent aujourd'hui leurs stratégies sur ce groupe social. Tout l'argent que brassé enrichit les acteurs de ce monde grâce aux dépenses des classes moyennes et populaires et les salaires mirobolants des footballeurs sont financés par ces pauvres supporters. Or, le salaire moyen d'un footballeur est équivalent à 50 fois le salaire moyen d'un supporter. Cette situation ne semble pas gêner certains journalistes qui s'offusquent pourtant des salaires et des parachutes dorés de certains dirigeants d'entreprises qui créent beaucoup plus de valeur ajoutée que l'ensemble des footballeurs professionnels en France.
Aujourd'hui, le foot est devenu un monde sacralisé de telle façon qu'on ne se pose parfois plus les questions liées à son financement ou à sa moralité. Cette situation n'est pas en mesure d'évoluer et encore moins de changer tant que les médias traditionnels, pourvoyeurs de fonds et sponsors du football, sont jugés et partis dans ce sujet. Heureusement que des médias plus indépendants, comme Football.fr permettent aujourd'hui aux blogueurs et aux internautes d'exprimer cette idée et de défendre cette thèse qui permettra, je l'espère, d'injecter une dose de moralité dans un monde capitalistiquement inéquitable.