Mots-clés: effets tabac, corps humain, coeur, poumon
A) Les effets sur l'appareil respiratoire
A) Les effets sur l'appareil respiratoire
a - Action du tabac sur le revêtement bronchique
Fumer est nocif pour la santé |
L'irritation par le tabac de la muqueuse bronchique agit sur les cellules ciliées de la muqueuse bronchique :
. elles se paralysent dès les premières bouffées de tabac,
. elles ne remplissent plus leur fonction d'épuration par l'escalator muco-ciliaire,
. elles disparaissent progressivement.
- Les cellules glandulaires et les glandes bronchiques :
. elles sécrètent de plus en plus de mucus, de viscosité élevée.
En conséquence de cette altération de la muqueuse :
- la stagnation des sécrétions durant la nuit oblige le fumeur à tousser durant quelques temps pour une toilette bronchique matinale.
- La toux devient le seul recours pour épurer mucus et particules.
- Quand la toux et l'expectoration durent au moins 3 mois par an depuis plus de 2 ans, le fumeur est atteint de "bronchite chronique".
Dès ce stade il faut informer un malade qu'il n'est pas seulement atteint d'une "toux du fumeur" mais d'une "bronchite chronique", maladie grave tuant deux fois plus que les accidents de la route.
Une transformation métaplasique de la muqueuse :
- va survenir avec la poursuite de l'irritation tabagique,
- fait le lit des cancers du poumon,
- met plus d'un an pour disparaître après l'arrêt total du tabac,
- Les rétinoïdes à fortes doses peuvent accélérer cette réparation.
b - Action du tabac sur la fonction respiratoire
Les dix ou quinze premières années du tabagisme :
- la fonction respiratoire reste proche de la normale,
- seuls des tests fins, comme l'étude de la partie terminale de la courbe débit/volume (figure), peuvent déceler les premières anomalies.
- L'arrêt du tabagisme même pour une période courte de 48 heures :
. diminue parfois très rapidement et de façon importante ces sécrétions,
. laisse une fonction respiratoire normale.
- Cette diminution des sécrétions est facilement observable en endoscopie bronchique, même après 24 heures seulement de sevrage en tabac.
- Cette hypersécrétion traduit une atteinte des grosses bronches.
La bronchite chronique obstructive :
- s'installe après une dizaine d'années de tabagisme,
- traduit une atteinte plus importante des petites bronches,
- peut être décelée par simple spiromètre (baisse du VEMS),
- provoque une dyspnée perçue par le fumeur à l'effort.
L'atteinte des petites bronches :
- est responsable de la perte de la fonction respiratoire.
- est parfois non parallèle à l'atteinte des grosses bronches ( et de l'augmentation des secrétions bronchiques qui l'accompagne),
- est ainsi souvent révélatrice,
- est responsable d'une perte non réversible de la fonction respiratoire
- est plus réversible mais l'arrêt du tabagisme la stabilise.
L'emphysème centro-lobulaire
- traduit un stade de plus de la BPCO.
- les centres des lobules pulmonaires sont soufflés.
- Les parois des alvéoles disparaissent, diminuant d'autant la capacité vitale au profit d'une augmentation du volume résiduel.
- La dyspnée va devenir de plus en plus intense, gênant le moindre effort,
- puis vont apparaître les signes de coeur pulmonaire chronique.
c - Action du tabac sur les macrophages alvéolaires pulmonaires
Les macrophages alvéolaires pulmonaires assurent normalement l'épuration des particules de petites tailles (<1 alv="" arrivent="" aux="" br="" jusqu="" micron="" oles="" pulmonaires.="" qui="">
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Chez les fumeurs, il existe :
- une augmentation du nombre de macrophages alvéolaires,
- une diminution de leur pourcentage au lavage alvéolaire (< 90 %).
- les macrophages sont incapables d'assurer correctement leur fonction,
- les tests d'adhérence et de phagocytose sont perturbés.
La fumée du tabac est :
- toxique pour les macrophages alvéolaires,
- rend de ce fait le poumon plus sensible à d'autres polluants,
- car les macrophages ne peuvent pas jouer leur rôle normal dans l'épuration.
* B) Les effets du tabac sur le coeur et les vaisseaux
Le tabac agit par 3 mécanismes sur les vaisseaux :
- par facilitation de l'atteinte de la paroi artérielle par athérosclérose,
- par facilitation des spasmes artériels,
- par facilitation des phénomènes de thrombose.
Le tabac accélère le rythme cardiaque, cet effet est mesurable.
Un fumeur peut constater une accélération du pouls au repos après avoir fumé 2 cigarettes.
Le tabac augmente la pression artérielle systémique par l'intermédiaire d'une libération de catécholamines, mais également par action directe sur les parois des artères. (l'athérosclérose favorise également l'HTA et les cardiopathies hypertensives)
Les atteintes vasculaires, et en particulier l'artérite des membres inférieurs sont aussi très liées au tabagisme : en cas de sevrage l'artérite s'arrête d'évoluer, en cas de poursuite de l'intoxication, la maladie continue d'évoluer conduisant à des pontages ou des amputations successives.
Le tabac agit sur les artères coronaires par dépôt d'athérome, par action sur la musculature artérielle coronaire. Les spasmes coronaires sont bien visibles en coronarographie lors de la consommation d'une cigarette ou l'absorption de nicotine (test de détection) .
* C) Les effets du tabac sur les autres organes
a - Sphère OR
La combustion du tabac produit des effets toxiques maximum sur les organes les plus proches de l'origine de la fumée.
Les lèvres et la langue, surtout chez le fumeur de pipe sont soumises à des températures très élevées. Elles souffrent de brûlures chroniques.
La chaleur participe également à l'altération des muqueuses qui entraîne :
- une destruction des papilles gustatives,
- une altération des lobules olfactifs contribuant à diminuer le goût,
- une moindre possibilité de défense contre les infections microbiennes,
- une altération des cordes vocales : la voix devient rauque et désagréable,
- une toux d'irritation chronique.
- des lésions pré-cancéreuses et cancéreuses.
Les cancers du larynx comme tous les autres cancers de la gorge et de la bouche sont fréquents. La relation du tabac à ce type de cancer est forte et existe même en l'absence d'intoxication alcoolique pourtant souvent associée chez ces malades.
b - Action sur le système digestif
L'oesophage est en première ligne de l'atteinte par les goudrons lourds et les autres produits de la combustion du tabac. Il est soumis par le tabac à un risque accru de cancer,
Les fumeurs de pipe sont plus exposés que les fumeurs de cigarettes au cancer de l'oesophage alors que dans l'ensemble, le fait de fumer la pipe à quantité de tabac fumé égal, provoque un risque pour la santé moins important que la cigarette.
L'ulcère gastrique est plus fréquent et plus tenace chez les fumeurs.
c - Action sur le cerveau
Un certain nombre de substances présentes ou produites secondairement par la combustion du tabac sont capables de passer à travers la membrane qui sépare le sang et le liquide céphalo-rachidien qui baigne le cerveau.
A court terme, le tabac provoque :
- une certaine excitation et parfois des céphalées.
- coupe partiellement l'appétit.
- cet effet anorexigène du tabac explique en partie la prise de poids qui survient fréquemment quand on cesse l'intoxication tabagique. L'appétit redevenant normal, la tendance est de manger plus.
- des nausées (en particulier en début de tabagisme).
A long terme, ce sont les artères du cerveau qui s'altèrent et s'obstruent progressivement. Ces altérations sont source d'accidents vasculaires cérébraux.
- Ces accidents se caractérisent par :
. des troubles de conscience,
. des vertiges,
. des troubles de la parole,
. des troubles des sens,
. des paralysies diverses.
Ils peuvent ou non régresser en quelques jours ou quelques mois.
d - Action sur la vessie
Les produits toxiques du tabac qui passent dans le sang sont en grande partie filtrés et concentrés par le rein. L'urine chargée de ces produits toxiques concentrés stagnant dans la vessie entre 2 mictions a le temps d'y exercer ses effets toxiques.
e - Action sur la peau
Le tabac joue un rôle néfaste sur la peau, par effet externe de la fumée et interne sur la vascularisation de la peau et sur les phanères (ongles et cheveux
f - Une exposition prénatale au tabac pourrait influencer le risque de dépendance future
La question du rôle de l'exposition pré- ou périnatale au tabac dans le risque de dépendance ultérieure au tabac se pose pour les raisons suivantes : des données expérimentales suggèrent qu'une exposition prénatale à la nicotine pourrait entraîner une vulnérabilité ultérieure à la dépendance à la nicotine ; la nicotine et d'autres composants de la fumée de tabac traversent la barrière placentaire, et le tabac a des effets démontrés sur différents aspects du développement fœtal, ainsi que des effets très probables sur le développement du cerveau.
L'exposition prénatale pourrait donc aussi intervenir dans le risque de dépendance ; actuellement en France, 25 % des femmes enceintes sont fumeuses. Avec une fréquence aussi élevée, si l'exposition prénatale au tabac entraîne effectivement un risque de dépendance ultérieure, l'impact pourrait être important en termes de santé publique, même si le niveau de risque est relativement faible.
Les risques d'une augmentation de l'usage du tabac chez les enfants de mère fumeuse pendant la grossesse, est réelle et c'est l'augmentation que l'équipe considère plus nette chez les filles que chez les garçons. Une étude récente provenant d'une autre équipe américaine porte sur la dépendance au tabac chez les jeunes adultes (17 à 39 ans) ; elle montre une augmentation du risque de dépendance au tabac uniquement chez ceux dont la mère fumait au moins un paquet par jour pendant la grossesse, et ce indépendamment du sexe.