Le réchauffement climatique pourrait coûter cher : sur la base d'une hausse des températures comprises entre 2,5 °C et 5,4 °C, les pays de l'Union européenne «devraient faire face à une baisse annuelle de 20 à 65 milliards d'euros de PIB», explique une étude du centre de recherche de la Commission européenne publié mercredi. Les contrées du sud de l'Europe (Espagne, Grèce, Italie, Bulgarie, Portugal) seraient les plus affectées. Celles du Nord s'en sortiraient mieux.
Toujours selon les chercheurs, les rendements agricoles reculeraient de 10 % par an et les inondations seraient plus nombreuses. «Le tourisme serait l'un des seuls secteurs à enregistrer un impact quasiment neutre», avec néanmoins de grandes différences entre les régions.
Des prévisions qui pourraient se réaliser si l'on en croit le récent communiqué de l'OMM (Organisation météorologique mondiale) et la publication d'un rapport d'une soixantaine de pages recensant les publications parues depuis le dernier rapport du Giec (groupe intergouvernemental d'experts sur le climat). «Les nouvelles ne sont vraiment pas bonnes : la concentration de gaz à effet de serre continue d'augmenter», a expliqué il y a peu Michel Jarraud, le secrétaire général de l'OMM, qui ajoutait : «Nous sommes plus près du scénario pessimiste du Giec.» «En termes d'émissions de CO2, on est au-delà du pire scénario», confirme Hervé Le Treut, membre du Giec, qui vient de publier un livre consacré au climat (1).
De leur côté, les 26 chercheurs qui, pour la plupart, ont participé à la dernière rédaction du groupe d'experts sur le climat mettent en avant des études souvent pessimistes. Parmi les découvertes publiées depuis 2007, les chercheurs mettent en avant les études soulignant la perte de masse des calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique.
«La fonte des glaces en été du Groenland s'est accélérée de 30 % depuis 1979», précise le document. Cette fonte contribue à une accélération du niveau des mers. Le niveau des océans a monté de plus de 5 centimètres au cours des quinze dernières années, et «si l'on tient compte des calottes glaciaires et des glaciers, la montée du niveau des mers pourrait excéder un mètre en 2100, voire deux mètres». Une autre étude citée par le rapport souligne que la température à la surface des océans a battu des records durant les trois mois de l'été 2009. Toutes ces données sont opportunément publiées à la veille du sommet de Copenhague où plus de 60 chefs d'État, dont le président Barack Obama, ont annoncé leur venue pour des négociations placées sous l'égide de l'ONU qui réunissent 192 pays. De leur côté, les climato-sceptiques font entendre leur voix et envahissent le Net, persuadés qu'on les trompe sur le réchauffement et surtout sur les conséquences à long terme.
«Jusqu'à présent, personne ni aucune expérience n'a permis de contredire la responsabilité des gaz à effet de serre dans la hausse des températures», rappelle Nathalie de Noblet, directrice de recherche au Laboratoire des sciences du climat, qui a participé à la recension des nouvelles études.
(1) Nouveau Climat sur la Terre, Éd. Flammarion
Source: Lefigaro