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Philanthropie - L'aide internationale mal utilisée en Éthiopie? Par Mike Blanchfield

OTTAWA - Le Canada et ses pays alliés auraient fermé l'oeil devant des agissements présumés de l'Éthiopie, qui se serviraient d'importantes sommes d'argent issues de l'aide internationale pour étouffer la démocratie dans son pays.

C'est du moins ce que soutient un rapport de Human Rights Watch, un groupe de revendication des droits de la personne établi à New York.

Selon l'organisme, le gouvernement éthiopien utilise un montant de 3 milliards $ — incluant 150 millions $ octroyés par le Canada — pour consolider son emprise sur le pouvoir et punir ses rivaux politiques.

Le rapport presse le Canada et les autres donateurs à exiger de l'Éthiopie de mettre un terme à de telles mesures. On demande aussi de mieux superviser l'utilisation de l'argent des contribuables des pays occidentaux dans cette nation de la Corne de l'Afrique.

En entrevue à La Presse Canadienne, Ben Rawlence, auteur principal du rapport, a indiqué qu'il était essentiel, à tout le moins, de mettre en place des mesures de contrôle indépendant de la gestion de cet argent, ce que les donateurs occidentaux ne font pas, à l'heure actuelle.

Selon M. Rawlence, il existe des mesures de contrôles, menées conjointement avec le gouvernement éthiopien, mais celui-ci décide où les donateurs occidentaux peuvent aller et qui ils peuvent interroger.

Ce rapport a d'importantes implications pour le Canada, puisque la transparence et la reddition de comptes en lien avec l'aide financière internationale étaient deux éléments-clés de la politique du gouvernement Harper à titre de pays hôte du sommet du G8 tenu en juin dernier à Muskoka, en Ontario.

Selon le rapport, l'aide financière en provenance des pays occidentaux ne serait réservée qu'aux membres du Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien, qui dirige le pays après avoir mérité 99,6 pour cent des sièges parlementaires lors des élections tenues il y a cinq mois.

M. Rawlence est d'avis que Stephen Harper n'aurait jamais dû inviter le premier ministre éthiopien Meles Zenawi au sommet du G8, parce qu'il dirige, a-t-il affirmé, l'un des gouvernements les plus répressifs au monde et qu'il n'est nullement un exemple de démocratie.