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L'Être Humain - Quand L'humain, le sport et la santé se raccordent selon John Lavigne

Source: La Voix du Nord
Entraîneur, éducateur sportif, coach sport-santé. Des casquettes, John Lavigne en a plein l'armoire. Pourvu qu'elles aient trait à l'humain. Qu'il lance, marche ou coure, qu'il soit jeune ou âgé, souffrant ou en forme, ce Béthunois de 39 ans ne lui souhaite qu'une chose : l'épanouissement par le sport. Qu'il veut accessible à tous, comme la santé.

John Lavigne


Au parc de la Loisne, à Olhain ou à la gare d'eau, l'homme, grand et costaud, tient souvent deux bâtons. Il marche, tel un fondeur, qui n'a de scandinave que le blond du cheveu. Parfois, on le retrouve aux mêmes endroits, un appareil photo autour du cou. John Lavigne n'est pourtant pas un touriste, lui natif de Béthune. C'est qu'on le croise rarement seul dans les bois. Il vient accompagné et prend les membres du groupe, tous bâtons en mains, en photo.
Des mamies, des mamans, des jeunes femmes. Des hommes parfois. Ceux là, à chaque séance de marche nordique, se comptent sur les doigts d'une main. Ils se cachent sur le running et la remise en forme. Trois activités qui sont celles de son association Coaching sport santé. Hier matin, sous l'averse, on a changé les rôles. Lui devant l'objectif, toujours avec ses bâtons. Et même d'un naturel discret, il a bien fallu qu'il se raconte.
Trois jours plus tôt, on est au chaud. John Lavigne vient dans nos murs. Et un peu en Auvergne. Parce que le sport, il le découvre là-bas, alors qu'ado, il suit sa famille près de Clermont-Ferrand. Il s'initie à l'athlétisme « un peu par hasard », par un prof de sports, de ces enseignants qui comptent. Le voilà avec un marteau et un javelot dans les mains. Le voilà sur la piste, à courir. L'adolescent auvergnat est aussi basketteur. Mais les paniers ne passeront pas sa majorité. « À 18 ans, je reviens dans le coin. » Fini le basket quand l'athlé ne le quittera plus.
La santé, la deuxième corde à son arc. C'est au centre hospitalier de Beuvry qu'il la tend. « J'ai travaillé en tant qu'aide-soignant, brancardier ou dans l'administration. On m'avait toujours dit de passer le diplôme d'infirmier. » Il n'en fait qu'à sa tête. Sa place est ailleurs. À l'extérieur. « À 28 ans, j'ai décidé d'arrêter le milieu hospitalier pour reprendre mes études. » Parallèlement, l'homme est déjà bénévole au sein d'Artois Athlétisme. Le club réputé du territoire pour lequel il s'occupe des 7-10 ans. « J'avais une quarantaine de gosses. » Il leur apprend à « courir, lancer, sauter ». « J'ai arrêté cette tranche d'âge, il y a 4 ans. » Faute de temps. « Quelque part, ça me manque. » Les gamins de l'époque, il les suit encore, les voit évoluer, s'attache. À l'humain plus qu'au sportif. Educateur plus qu'entraîneur.

Les JO en vue

De ce côté-là, John Lavigne est pourtant gâté, coach de Lucie Catouillart, 8e au disque lors des championnats du monde juniors, sélectionnable pour les JO. En réussite, il l'est aussi avec Edouard Queste, demi-finaliste du 200 m national. Le plaisir, il l'éprouve avec tout son groupe d'athlètes, une quinzaine, de 13 à 28 ans. Qu'il mélange. Ça le conforte dans son choix de l'époque lorsque lâchant l'hôpital, il passe ses brevets d'état d'éducateur sportif pour l'athlé et d'activité physique pour tous. Diplômes qui l'amènent dans différentes structures du Pas-de-Calais. À la recherche d'un emploi, il intègre « Profession sport 62 » à Angres, y reste 2-3 ans, intervenant dans les écoles, les associations ou même la maison d'arrêt de Béthune. « Formateur. Humainement, je me suis enrichi. » Une aventure qu'il quitte avec l'idée de se lancer en indépendant. « J'ai toujours voulu l'être. » Il attendra un peu. Que la Fédération française d'athlétisme mette en place les coachs sport-santé au sein des clubs. « J'étais en plein dedans. » Il lance ce concept au sein d'Artois Athlétisme, « plus simple administrativement » que seul. Après un an, « le club n'a pas voulu suivre ». « Pas grave, je suis revenu à ma première idée. » L'indépendance. Elle a pour nom Coaching sport santé. Le même concept, mais dans sa propre asso. Elle existe depuis septembre 2009. Ça marche, dans tous les sens du terme. Tout sauf une surprise. « Il faut regarder la société. Le stress qu'il y a. Aller dehors, avec les éléments, les quatre saisons, ça change de l'ordinaire. » Et ça soigne. « Ça soulage les articulations, augmente le volume de la cage thoracique de 30 %. C'est bon pour le cardio, la perte de poids, la tonicité musculaire, le redressement corporel, le psychisme. Les gens viennent évacuer leur boulot, leur quotidien. » Intarissable sur la chose scandinave, John Lavigne. Parce que là aussi, on est dans le principe du « sport pour tous », de l'émulation, de la mise en valeur. Valoriser en tenant à jour son petit site internet avec les photos des adhérents. « Ils ont autant de mérite que ceux que l'on voit tous les jours. » Le public ? Des jeunes à la vingtaine, une mamie de 83 ans ou cette mère de 4 enfants qui veut reprendre la course à pied. « Ça fait deux mois. Elle a fait les 5 km de Béthune en 32 minutes. », Presque une victoire.
La sienne est toujours celle des autres. •