Citation du jour:

N'oubliez pas de faire un don. Nous avons besoin de votre aide en ces temps difficiles.Faire un don.

Les États généraux du christianisme : "Notre époque a-t-elle besoin de Dieu ?"

À l'initiative de l'hebdomadaire La Vie, les premiers "États généraux du christianisme" se dérouleront à l'Université catholique de Lille du 23 au 25 septembre 2010. La manifestation, ouverte à tous, s'articule entre temps de forum, de débat et de prière. Une grande diversité de personnalités d'Église et de la société civile interviendront.

Rencontre avec Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Lille, qui accueille cet évènement dans son diocèse.

Jean-Pierre Denis [directeur de la rédaction de La Vie] m'a présenté ce projet qui devait se tenir dans mon diocèse. Dans sa présentation, trois points m'ont semblé particulièrement intéressants. Tout d'abord, le temps est venu, selon lui, de faire se parler des chrétiens d'horizons différents, des personnes vivant dans des circuits de l'Église qui ne sont pas forcément en communication les uns avec les autres. Il a détaillé quelques expériences et il m'a convaincu. Ensuite, par rapport au choix de Lille, il a exprimé son sentiment d'une église diocésaine ouverte et curieuse de ces problématiques. Je crois effectivement que l'Église du Nord de la France est capable d'accueillir ce type de projet et que cela peut la stimuler. Enfin, le titre de ces États généraux, "Notre époque a-t-elle besoin de Dieu ?" est une belle interpellation, qui me semble nécessaire en ce moment.

Peuple chrétien confié à un évêque.
Que cache, selon vous, ce titre un brin provocateur ?

Notre époque n'a pas plus besoin de Dieu que les époques précédentes ou les suivantes, mais il y a une espèce d'opportunité, aujourd'hui, d'en parler. Nous sommes marqués par une forme d'indifférence, qui ne satisfait personne. Et un certain nombre de nos contemporains portent le désir de remettre de l'intériorité dans leurs vies. Des chrétiens sont prêts à dire les raisons profondes qui les attachent à la foi et à en rendre témoignage. Notre société, libérale, n'interdit pas d'en parler, mais ses intérêts sont ailleurs : dans l'immédiateté, dans le matériel, le court-terme. Le court-terme est le maître-mot de l'économie moderne. Mais il ne remplit pas suffisamment nos vies. Il est envahissant, fait beaucoup de bruit, le tout sans nous faire vivre. Les gens ont besoin de retrouver des repères de valeurs. Je constate que de nombreuses personnes sont touchées par l'accroche de ces États généraux. J'espère que la manifestation atteindra réellement son objectif : permettre un dialogue.

Le forum du samedi après-midi s'intitule "Évangéliser, est-ce provoquer ?". Qu'en pensez-vous ?

Je sais que de nombreux chrétiens sont très présents et engagés dans la vie sociale. Ils font tout ce qu'ils peuvent. : Mais si la raison de l'engagement est l'attachement au Christ, il paraît clair aujourd'hui que c'est difficile de le dire, voire même impossible d'être entendu vraiment. Des personnes poursuivent leur service mais restent sur la réserve quant à leur témoignage de foi. Peut-on dire quelque chose de son engagement en parlant de sa foi, peut-on vraiment parler de la foi qui provoque cet engagement ? Parler de cette amitié pour le monde tel qu'il est, ce monde où nous vivons, cette amitié pour nos frères et soeurs...mais une amitié qui dépend d'une amitié primordiale, l'amitié avec le Seigneur. Est-ce qu'évangéliser, provoquer, dit quelque chose de ce qui me fait vivre ? Le cadre de la question est là.

Quelle dynamique, en cette période de rentrée, les États généraux du christianisme vont-ils impulser dans votre diocèse ?

Les États généraux du christianisme arrivent plutôt bien ! Ils vont être une façon d'ouvrir notre année diocésaine. Nous lançons courant septembre un cycle de trois années pour préparer le centenaire du diocèse. Le thème de cette première année s'intéresse au soutien à l'engagement des chrétiens dans la société, et en particulier à l'engagement des jeunes de 25-40 ans. Comment peuvent-ils entrer au service de l'Église, alors qu'ils sont de moins en moins nombreux dans notre société ? Quelle formation l'Église est-elle capable de proposer pour les aider et les encourager ? Nous devons les accompagner pour qu'ils fondent un chemin non seulement basé sur une générosité, mais sur générosité raisonnée en fonction de la foi. Il y a toute une richesse à exploiter avec des apports du côté de la doctrine sociale de l'Église, et de sa tradition multiséculaire. J'espère une bonne interaction et une bonne réflexion entre ces deux évènements pour qu'ils nous apportent une ouverture