Le débat sur l’immigration continue en Allemagne
C’est sur fond de débat sur l’immigration que le président allemand Wulff se rend en Turquie pour une visite officielle. La question épineuse de l’intégration sera sans aucun doute évoquée.
« Le christianisme fait partie de l’Allemagne, le judaïsme fait partie de l’Allemagne, mais mesdames et messieurs, l’islam fait entre temps également partie de l’Allemagne. »
Cette phrase sans équivoque du président allemand Christian Wulff devait mettre un terme au débat lancé par le pamphlet de Thilo Sarrazin, un ancien haut fonctionnaire de la banque centrale allemande, dans lequel il affirme que le pays « s’abrutit » sous le poids des immigrés musulmans. Mais au lieu de calmer les esprits, la déclaration du président a provoqué un tollé, du côté des plus conservateurs, mais pas seulement. 69% des Allemands ont déclaré ne pas soutenir les propos de Christian Wulff.
Le politologue Claus Leggewie revient sur la manière dont est mené le débat sur l’islam aujourd’hui :
« Je pense que les Européens développent de plus en plus une image caricaturale de l’islam. Il est surprenant de voir à quel point des gens qui ont beaucoup voyagé et qui parlent de manière différenciée d’un grand nombre de sujets défendent des positions peu nuancées sur cette religion. »
Fini le « Multikulti »
Face à la déclaration du président allemand, le ministre président de Bavière Horst Seehofer a répondu en déclarant qu’il fallait tout simplement mettre un terme à toute immigration arabe et turque vers l’Allemagne. Le chef de la CSU, le parti conservateur de Bavière, cherche à rassurer son électorat, mais depuis les déclarations se multiplient pour alimenter le débat.
Samedi la chancelière Angela Merkel a déclaré la mort du modèle multiculturel en Allemagne. Ce modèle consiste à ce que différents groupes ethniques et culturels vivent côte à côte sans aucune forme de pression par le pays d’accueil. D’après la chancelière, les immigrants doivent s’intégrer et adopter les valeurs ainsi que la culture allemande. Cette intégration passe avant tout par la maitrise de la langue allemande. Le président turc Abdullah Gül a d’ailleurs lui-même exhorté ses compatriotes à apprendre à parler l’allemand couramment et sans accent.
En effet, une étude a mis en évidence que ce sont les Turcs qui ont le plus de mal à s’intégrer en Allemagne. Un Turc sur cinq vivant en Allemagne parle mal ou pas du tout l’allemand. La chancelière a néanmoins souligné dans son discours le rôle essentiel que....Lire la suite sur afriquactu.net »»»