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Éthique - Des cadavres à vendre sur un site web allemand

Après les expositions de cadavres, leur commerce. L'anatomiste allemand Gunther von Hagens, inventeur de la plastination des corps, vient de franchir un cap en se lançant dans la vente en ligne de dépouilles... à des prix extravagants.

Mondialement connu pour ses expositions « Body Worlds », l'intriguant millionnaire a établi un vrai business model et inspiré nombre de producteurs. Tel Pascal Bernardin, producteur de spectacles qui avait monté l'an dernier l'expo « Our Body » à Paris, frappée d'interdiction au nom d'une atteinte à la dignité humaine.
Depuis, l'affaire est allée, en France, jusqu'en cassation. La juridiction suprême, dans un arrêt rendu le 16 septembre, a estimé, notamment, que « le respect dû au corps humain ne cesse pas avec la mort » et qu'il doit rester hors commerce. (Télécharger l'arrêt)
Le doute sur la provenance des corps avait mobilisé des associations de défense des droits de l'homme, qui soupçonnaient un trafic de corps de condamnés à mort venus de Chine.
La plastination consiste à remplacer les différents liquides organiques du corps humain par de la silicone afin de préserver des tissus biologiques, ce qui permet d'exposer des cadavres comme s'ils étaient vivants, et dans toutes les positions -deux corps en train de s'accoupler avait ainsi été récemment exposés.
Un stock de 12 000 cadavres
Cette fois, les corps mis en vente sur le site Plastination products « proviennent de notre programme de donation », affirme Peter Kiefer, porte-parole de l'Institut de plastination de Heidelberg, interrogé par Rue89 :
« Comme pour les expositions Body Worlds, à ne pas confondre avec celles qui essaient de nous copier [dont Our body, ndlr], tous les corps mis en vente ont fait l'objet d'une libre donation.
Nous avons actuellement 12 000 cadavres enregistrés dans notre programme, ils viennent de partout dans le monde et ont accepté, avant leur mort, d'être ensuite plastinés. Tout cela est légal, bien sûr. »
Monsieur-tout-le-monde n'est toutefois pas autorisé à se procurer des cadavres (compter plusieurs dizaines de milliers d'euros pour un corps entier) : il faut être « qualifié », dit le site, soit prouver que l'on a un intérêt scientifique ou éducatif -ce qui ne prémunit en rien contre d'éventuels trafics ultérieurs :
« [Les potentiels clients] doivent le prouver par un ...
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