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Dur, dur d'être papa Par Anne Jeanblanc

Environ 10 % des pères seraient touchés par une dépression dans la période comprise entre le premier trimestre de grossesse de leur femme et l'année après l'accouchement, selon une "méta-analyse" publiée aujourd'hui dans le JAMA ( Journal of the American Medical Association ). Pour arriver à cette conclusion, James Paulson du service de pédiatrie de l'Eastern Virginia Medical School à Norfolk (Virginie) et ses collègues ont analysé 43 études internationales (dont 17 provenant des États-Unis), donnant des informations sur la dépression chez 28.000 futurs et jeunes papas entre janvier 1980 et octobre 2009. Et c'est aux États-Unis que les pères seraient le plus fragilisés à l'arrivée d'un enfant (14,1 % contre 8,2 % au niveau international).

Il est bien établi que la dépression prénatale et post-partum est assez répandue chez les mères (elle toucherait 10 à 30 % des femmes selon les études) et qu'elle a des conséquences négatives sur le développement personnel, celui de l'enfant et de la famille. En revanche, les données sur la dépression chez les pères sont moins nombreuses, rappellent les auteurs. Ils ont donc choisi de s'intéresser au sexe dit fort et aux travaux déjà consacrés à ce sujet pour tenter d'en tirer des conclusions plus définitives. Résultat : un père sur dix connaît un épisode dépressif, la période le plus à risque étant comprise entre trois et six mois après la naissance (25,6 %) et le niveau le plus faible dans les trois premiers mois suivant l'accouchement (7,7 %).

Cette grande étude indique, en revanche, qu'il existe une corrélation entre le baby blues maternel et le paternel, même si son ampleur est qualifiée de modérée par les chercheurs. Ces derniers estiment néanmoins que les professionnels de santé doivent toujours suspecter une dépression chez l'un des membres du couple quand l'autre en souffre. En d'autres termes, que la prévention et la prise en charge de la dépression lors d'une grossesse devraient se focaliser sur le couple et la famille, et non pas seulement sur l'individu. Le but est évidemment de soulager les parents, mais aussi de prévenir d'éventuelles conséquences émotionnelles, comportementales et de développement pour les enfants.