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Technologie et Santé - Fabriquer des jouets sans produits chimiques, est-ce possible?

Source: L'expansion.com
Pour créer des jouets plus sains et plus respectueux de l'environnement, les grands fabricants de jouets ont révolutionné leurs méthodes de production. Mais difficile de se passer complètement des produits chimiques.
Les marques Lego (photo) et Playmobil assurent que leurs jouets ne contiennent plus de substances chimiques.
Flickr/bucklava
Patricia Proïa, de l'Afnor, le sait déjà: le label "NF environnement jouets et jeux de société", que son organisme (chargé de gérer en France des normes de qualité et des labels environnementaux) doit lancer en 2011, risque de ne pas rencontrer beaucoup de succès. Non pas auprès des consommateurs: "Nous sommes persuadés qu'il y a une vraie demande pour des jouets plus sains et plus respectueux de l'environnement", explique-t-elle. Ce sont surtout les industriels qui manquent d'enthousiasme : même parmi ceux intéressés par la démarche, beaucoup vont avoir du mal à respecter le cahier de charges. Il va leur falloir du temps pour adapter leurs méthodes de production: "Les premiers produits labellisés apparaîtront probablement en 2012, mais pas avant", explique Patricia Proïa.

Se passer des produits chimiques toxiques pour fabriquer des jouets semble, de fait, assez compliqué. Carine Evano, de Nature et Découvertes, en a fait l'expérience: "Pour le premier âge, nous avons décidé de ne pas proposer de jouet en plastique. Mais le bois et le tissu peuvent aussi poser des problèmes". Les jouets en bois ne sont pas anodins: en contreplaqué, ils peuvent contenir du formaldéhyde, une substance cancérigène. Et on risque aussi de trouver des métaux lourds dans les peintures traditionnelles, tandis que les peintures à l'eau peuvent s'écailler. Le distributeur a fini par dénicher des hochets en bois brut. Pour les doudous, il propose depuis peu des petits animaux en coton bio, teints avec des colorants certifiés Oko-tex, qui garantissent une présence réduite de produits toxiques.

Mais développer de tels doudous n'a pas été facile pour son concepteur, la petite société française Papili. "Au départ, nous voulions des teintures 100% végétales. Mais ces teintures dégorgent, et l'enfant peut les ingérer, ce qui est interdit par les normes de sécurité en vigueur au niveau européen", explique Lucile Bernadac, la fondatrice de la marque. Même chose pour le rembourrage : la laine ne pourrait pas être lavée à haute température, ce qui poserait un problème d'hygiène. Quand au coton, il doit être hydrophile, sinon il se gorgerait d'eau et des moisissures pourraient s'y développer. Mais les fibres de coton hydrophile pourraient passer à travers l'enveloppe du doudou, ce qui est également interdit par la réglementation. Lucile Bernadac a donc dû se résoudre à employer un matériau synthétique, du polyester. "Mais il n'est pas en contact avec l'enfant, et il peut être lavé", souligne-t-elle.

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Et les jouets en plastiques ? Deux grandes marques, Lego et Playmobil, l'assurent : les consommateurs ne trouveront pas de substances chimiques toxiques dans leurs produits. Les phtalates, accusées d'être cancérigènes et toxiques pour la reproduction ? Ils n'en utilisent plus depuis longtemps. "Il y a déjà plus de 15 ans, nous avons renoncé au PVC, susceptible de contenir ces substances. Nous l'avons remplacé par une autre matière", précise un des représentants en France de Playmobil. Quant aux métaux lourds, très toxiques, Lego jure qu'ils ne sont présents qu'à l'état de traces dans ses jouets. "Nos produits sont vendus partout dans le monde, donc nous appliquons toujours les normes les plus strictes. Par exemple, pour le plomb, le seuil en vigueur est deux fois plus élevé dans l'Union européenne que dans l'Illinois, qui est le plus bas du monde. C'est cette réglementation que nous appliquons pour tous nos jouets, quelque soit leur lieu de vente", explique Thomas Tarp, le directeur qualité de la marque danoise. Pour cela, ses équipes exigent des fournisseurs de matière première la liste des produits utilisés, et les testent. Des procédures lourdes et coûteuses, que seuls les plus grandes marques peuvent se permettre...