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Histoire et société - Le libertinage, les Grecs et 2000 ans de christianisme

Source: Agoravox
Parfois nous n'osons nous l'avouer, mais la vision d'un cul magnifique, c'est souvent ce que nous donne nos émotions les plus intenses et nous ne nous sentons jamais aussi vivants, aussi proches de la connaissance la plus intime du monde que quand nous bandons, quand nous prenons et quand nous jouissons.
Il n'est rien de plus urgent, à mon sens, que de retrouver cette unité que 2000 ans de christianisme nous ont fait perdre et de réconcilier enfin l'esprit et la chair.

Il suffit de posséder un peu de culture pour savoir que nous devons tout aux Grecs, la tragédie, la comédie, la littérature, la géographie, l'histoire, la philosophie, toutes les catégories de la pensée, la démocratie, la politique, ce peuple de sages et de guerriers a presque tout inventé,

Ce peuple est aussi le premier a avoir pris la beauté au sérieux, à oser placer le Beau au dessus du Bien, Regarder les statues de leurs dieux, écouter Homère raconter la gloire et la beauté du corps des guerriers, la marque de la divinité et de l'héroïsme est toujours, l'éclat, la fascination physique et le saisissement qu'ils provoquent,

Pour effacer de la mémoire des hommes la gloire d'Apollon et les jolis tétons d'Aphrodite, il a fallu l'image terrible terrible du corps souffrant et martyrisé d'un Dieu crucifié, le dénigrement de la chair, une esthétique nouvelle et épouvantable, celle de la mort, de la souffrance et de l'horreur,

Nos saints sont presque tous des martyrs, aux corps blessés, tailladés, livrés aux crocs ou à la flamme, comme si tout l'Occident avait été emporté pour deux mille ans par un terrible instinct de mort,

Ce n'est bien sur pas un hasard si la Renaissance de l'Europe a été la redécouverte de la beauté des corps nus et s'est achevée par ce cri « ;Le bonheur est une idée neuve en Europe « ; comme si avec l'Ancien Régime on voulait briser aussi des siècles d'anathèmes contre cette idée simple que cela vaut la peine d'essayer d'être heureux,

Aussi loin que je remonte dans ma vie consciente, je suis un matérialiste, cela signifie que je crois que la science et l'intelligence peuvent nous aider à déchiffrer le monde, le comprendre, le transformer et qu'aucune joie, aucune consolation ne nous attend quand nous auront franchi les portes de la mort, sinon le néant et l'oubli,

La science, justement, celle de la physique quantique ou celle de l'évolution, nous apprennent que nous sommes l'une des composantes d'un univers en mouvement, régi par des lois qui s'expriment par les infinies contingences qui sont le mode d'existence de la nécessité,

Des milliards d'années d'évolution où la vie a surgi, pris des formes de plus en plus complexes jusqu'à aboutir à l'émergence capable de scruter le ciel avec intelligence,

Si nous voulons bien admettre que nôtre vie consciente est le produit ultime de l'évolution, que nos pensées et nos rêves sont le seul point où l'univers est conscience de lui même, alors il faut aller au bout de ce raisonnement, l'art, la littérature, toutes les catégories de la pensée et de l'émotion constituent ce moment merveilleux où l'évolution n'est plus le simple produit de la combinaison aveugle de forces mécaniques ou naturelles, mais devient l'expression, de la volonté, le jaillissement d'une force créatrice proprement humaines,

Joseph Brodsky allant même jusqu'à dire que la poésie comme raffinement ultime du langage est le point, le plus élevé qu'ait atteint l'évolution,

Nous sommes en apparence très loin de nôtre libertin et pourtant cette soif de connaissances, cette volonté prométhéennes d'aller jusqu'au bout de tout ce que nous pouvons lire, comprendre, admirer, aimer, cette volonté jamais assouvie de rire, pleurer, s'émouvoir, épuiser toutes les formes possibles de l'amour, du chagrin, du désir, de la passion et même du jeu, tout ce foisonnement, cette exubérance maitrisée tout cela n'est rien d'autre que la volonté de remplir totalement nos existences et une vie ne saurait être toute à fait pleine sans Vermeer, Shakespeare ou Mozart,

Reste le libertinage comme mode de vie et de pensée des rapports amoureux, difficile de citer Darwin ou Einstein pour justifier un amour immodéré des jupons retroussés ou des petites culottes baissées, la satisfaction de tous les sens, l'épuisement de tous les désirs, tous les délires et tous les fantasmes que la chair et l'esprit peuvent ressentir ou imaginer et cela sans autre justification que le plaisir de se faire du bien et d'en donner,


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Nous sommes comme être humains face à une double malédiction, l'une purement naturelle et l'autre d'origine religieuse et biblique,

Nos corps sont voués à la déchéance physique et à la mort biologique, plus tôt ou plus tard sonne l'heure de la fin de toute chair quand vient ce jour fatal où il n'y plus pour nous ni chaleur, ni froid, ni caresses où c'en est fini pour toujours du parfum des fleurs et le grondement des vagues de l'océan,

Il faut prendre au sérieux la beauté des femmes, elle ne devrait pas être galvaudée dans des revues infâmes, elle est notre bien le plus précieux,

Si je regarde le portrait qu'a fait Vermeer de la jeune fille à la perle ou le visage de nos plus belles, je ne peux rien trouver qui soit plus digne d'admiration, rien qui soit autant capable de nous emporter ainsi jusqu'aux ultimes limites de la perfection, de l'émotion et de tout ce qui nous fait vivre, rugir et bander,

A l'éternité qui nous menace et finit toujours par l'emporter, nous ne pouvons opposer que la fulgurance et l'éclat de l'instant, que nos corps brulent comme des feux de joie et se moquent de la cendre, qu'ils se fassent fontaines et torrents et soient doux comme l'herbe tendre.

Quand viendra l'heure du dernier sommeil, nous pourrons dire en souriant, ce que nous voulions nous l'avons fait, nos bouches et nos cœurs sont rassasiés et nous quittons ce monde que nous avons tant aimés avec tristesse mais sans regrets, nous sommes la race humaine indomptable et indestructible, d'autres viendront après nous, nos enfants sont notre éternité.

COMMENTAIRES (même source)
La puissante émotion que procure la beauté ne conduit pas forcément au libertinage. Elle peut conduire au contraire à la fixation sur une seule personne réelle (comme par exemple pour le garçon du film Malena) ou sur une personne fantasmée pas encore rencontrée (comme par exemple pour Pygmalion).

Pygmalion était uniciste, il n’envisageait qu’une seule beauté incarnée et se concevait aliéné ou entièrement dévoué à cette unique érigée en déesse, alpha et oméga de tout.

Il y a probablement un lien entre la fascination pour la beauté et le libertinage mais ce lien est ténu. Dans le libertinage, il y a davantage la soif de consommer, de jouir pleinement de la vie de manière somme toute assez simple et sans tourments (si l’on n’est pas marié) avec tout ce qui passe à sa portée et cela sans prise de risque (surtout quand on s’affiche carrément libertin).
Dans le libertinage, il y a du butinage sans que ressorte spécialement le goût pour la grande beauté (qui doit obligatoirement inclure la notion de rareté), sans que ressorte la souffrance de la quête impossible ou l’angoisse devant l’extrême fragilité de la beauté absolue (beauté surtous les plans) qu’on aurait trouvée ou qu’on serait sur le point de toucher.

Le libertinage semble inclure d’emblée la solution. Se voir et s’accepter libertin, c’est déjà sortir du tourment de fond car il n’y a aucune difficulté majeure à butiner d’une femme ordinaire à une autre femme ordinaire. Le libertinage serait alors bien grec.

Alors que le pygmalisme, grec aussi mais en sa marge, inclut une souffrance puisque tous les Pygmalion ne rencontrent pas une Aphrodite qui exauce leur voeu. Du coup, le pygmalisme serait la source du concept chrétien où tout s’entend au travers de la douleur et de la passion de la quête de l’Unique.


Le libertinage bien assumé ne désocialise pas (les célibataires) et peut être assez facilement heureux alors que le pygmalisme conduit assez sûrement au désespoir si la rencontre avec la Parfaite, l’Irremplaçable ne se produit pas ou si elle disparaît.
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D’abord, je ne vois pas le rapport entre esthétisme, célébration de la beauté du corps et libertinage.
Les Grecs n’étaient absolument pas libertin. Pourquoi l’auteur fait-il ce parallèle incongru entre la célébration du corps de l’antiquité Grecque et le libertinage moderne ?

Ensuite, pourquoi fustiger la seule pudibonderie chrétienne ?
Hormis le tantrisme, toutes les religions, TOUTES, toutes les gnoses, toutes les morales politiques ont cultivé la vertu, la tempérance, en un mot, la discipline sociale et son extension aux choses du sexe.
L’hindouisme est pudibond, Le Taoïsme, le confucianisme, le shinto, le judaïsme, l’Islam. La Rome républicaine était fort pudibonde.
C’est simple, il s’agit seulement de régler les choses du sexe. Les seules société libertines et libertariennes sont profondément inégalitaires.
L’étalage du beau correspond toujours à l’élitisme de celui qui est capable de le posséder avec son implication : l’esclavage.
Sade lui même, sur la fin de sa vie, s’était rendu compte que dèrrière le libertinage à outrance il y avait "la volonté d’assujetir nos épouses pour assouvir nos désirs inavouables".

Il y a toujours l’enfer sous les pavé de bonnes intentions. L’enfer de la dictature morale de caporaux de chambrée sous les pavés des cul-bénis et bigot de tout poil, et l’enfer de l’exploitation, de l’oppression et de l’esclavage sous ceux du libertarisme.

Où est le juste milieu ?

Surement pas du coté du censeur religieux éructant dèrrière son bréviaire mais pas non plus du coté de l’auteur, enfant gâté d’un pays riche qui fait son caca nerveux egoïste sans penser plus loin que le bout de sa bite