Élections présidentielles haitiennes: Les partisans de Michel Martelly réclament la victoire

Graves violences à Port-au-Prince et dans plusieurs villes de province: les partisans de Michel Martelly réclament la victoire ou le 2ème tour pour leur candidat à la présidence et vandalisent de nombreux édifices publics e des biens privés.
Port-au-Prince, le 8 décembre 2010 – (AHP) – Au moins 3 personnes ont été tuées, plusieurs autres grièvement blessées et d'importants dégats matériels au cours de violenets manifstations organisées mercredi à Port-au-pince et dans plusieurs villes de province par des partisans de Michel Martelly qui reclamaient la victoire ou le 2ème tour pour leur candidat à la présidence.
Michel Martelly

Selon les résultats preliminaires de la presidentielle du 28 novembre, rendus publics mardi soire par le Conseil électoral provisoire (CEP), la candidate du rassemblement des démocrates nationaux progressistes (RDNP) Myrlande Manigat, est arrivée en tête avec 31,37 % suivie du candidat de la plateforme presientielle inite (Unite), Jude Célestin 22.48 % et Michel Martelly, 21,84 %.

Aussitôt après la proclamation de ces resultats, des partisans de Martelly sont descendus dans la rue pour les contester, accusant le CEP de magouilles au profit du candidat Célestin. Ils étaient des milliers mercredi dans plusieurs coins de la capitale particulièrement à Pétion-Ville et Delmas où se trouvent les deux sièges du CEP qu'ils ont lapidés à distance, après qu'ils eurent tenté en vain de les investir.

Le principal siège de la platefome Inité à la Rue Rivière (centre de la capitale) n'a pas eu la même chance. Il a été partiellement incendié par les partisans de Michel Martelly qui ont aussi vandalisé les locaux de Inite dans plusieurs autres villes.

C'est aux Cayes (Sud), la 3ème ville du pays que les violences post-résultats ont été les plus graves. En effet, au moins 2 personnes y ont éte tuées, alors que le bureau électoral departemental du Sud (BED), les succursales de la douane, du Ministère des finances, de la Direction générale des impôts, et de la Banque nationale de crédit ont été brulés ou vandalisés. Des résidences et bien privés ont également été attaqués dans cette ville dont une station de radio appartement à un sénaeur sortant, Carlos Lebon de nouveau candidat pour Inite.

1 personne a également éte tuée au Cap-Haïtien (nord) alors que plusieurs autres ont été blessées à Mirebalais (centre) dont une grièvement.

Face à ces violences inouïes, le candidat/chanteur est intervenu à la radio pour remercier ses partisans de tant d'affection à son égard. Il leur a également promis d'être avec eux jusqu'au bout, tout en leur demandant d'empêcher des infiltrations pour ne pas être rendus responsabes des nombreux actes de brigandage et de vandalisme.
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Auparavant, lors d'une declaration sur la radio d'Etat, le président René Préval dont les manifestants réclament le départ, a reconnu aux citoyens le droit de manifester, mais les a mis en garde contre les actes de violence, rappelant qu'en 2006 lors des manifstations en sa faveur, tout s'etait deroulé sans violence. Il a félicite la police de n'avoir pas cedé à la provocation, mais l'a appelée à protéger les vies et les biens, avec l'appui de la force onusienne.

Côté ráctions, aussitôt après les résultats, l'ambassade des Etats-Unis à Port-au-Prince faisait savoir dans un premier communiqué que "le gouvernement des Etats-Unis est "préoccupé par la publication des résultats préliminaires des élections nationales du 28 novembre par le Conseil Electoral Provisoire (CEP), qui ne correspondent pas avec les résultats publiés par le Conseil National d’Observation Electorale (CNO), lequel avait déployé plus de 5.500 observateurs et observé le dépouillement dans 1.600 centres de vote à l’échelle nationale, avec les observations faites le jour du vote par des officiels américains accrédités par le CEP, et avec le dépouillement observé à travers le pays par de nombreux observateurs nationaux et internationaux".

Une déclaration dont on dit qu'elle a quelque peu mis de l'eau au moulin des manifstants pro-Martelly.

Dans sa declaration sur radio Nationale, Préval a répliqué que ni l'ambassade americaine ni le CNO n'était le CEP, en insistant sur le fait que le CEP est le seul juge en matière électorale et le seul tribunal habilité à se prononcer sur les résultats. Il a du coup demandé aux candidats qui se sentent lésés à emprunter la voie legale des contestation.

Dans un 2ème communiqué, l'ambassade US a davantage insisté sur la nécessité que " tous les Haïtiens, y compris tous les dirigeants politiques et leurs partisans, à s'exprimer pacifiquement maintenant et à travailler à travers le processus de contestation électorale d’Haïti pour résoudre les préoccupations électorales. Les élections de 2010 représentent un test important pour indiquer si le peuple haïtien déterminera sa destinée à travers son vote, et il serait regrettable que des actes de violence entravent ce processus, souligne encore le communiqué, ajoutant que les États-Unis soutiennent le droit du peuple haïtien de s'exprimer à travers des élections libres, justes et transparentes.

Les États-Unis, poursuit encore le texte, ont appelé le Gouvernement d'Haïti, le Conseil Electoral Provisoire, et toutes les forces politiques du pays à travailler à travers le processus électoral pour s'assurer que la volonté du peuple soit reflétée dans les résultats de ces élections. "Les États-Unis réitèrent qu'ils restent prêts à travailler avec le Gouvernement d'Haïti et ses partenaires internationaux pour supporter des résultats électoraux qui reflètent la volonté du peuple haïtien".

Le Canada s'est également dit "inquiet des événements qui se produisent depuis la divulgation des résultats provisoires des élections en Haïti".

« Nous continuons à suivre de près le développement de la situation. Nous exhortons tous les acteurs de la scène politique à remédier aux irrégularités, conformément à la loi électorale haïtienne, a fait savoir le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon qui les enjoint à s’acquitter de leurs responsabilités dans l’intérêt de la population, et à faire preuve d’un engagement ferme envers la paix, les principes démocratiques et l’intégrité du processus électoral.

« Le Canada demande également à tous les acteurs politiques de mettre la paix et les intérêts de la population au premier plan, ainsi que de réitérer les appels à la modération ».

Au niveau local, le Comité Exécutif du Forum Economique du Secteur Privé (qui avait financé les sondages réalisés par le BIDES) a fait part de son étonnement face aux résultats préliminaires des élections du 28 novembre.

Se référant plus particulièrement aux scores obtenus par les candidats à la présidence, le Comité note que ces scores s’écartent sensiblement de ceux issus des comptages d’echantillons de procès-verbaux de bureaux de vote effectués non seulement par le Forum mais également par les organes d’observation, ambassades, institutions internationales et autres entités indépendantes. Le Forum avait alors choisi par sagesse et en respect de la loi electorale de ne pas publier le résultat du comptage réalisé le jour même des élections. Tous ces résultats montrent un deuxième tour entre Myrlande Manigat et Michel Martelly, indique le comité executif.
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Le Forum explique que vu la détérioration rapide de la situation et la colère exprimée par les électeurs déçus des résultats, il fait appel a tous les protagonistes pour trouver rapidement une solution qui respecte de manière claire et nette la volonté populaire. Le pays ne peut pas encore faire les frais d’une crise prolongée et le Forum souhaite que le patriotisme des uns et des autres permette d’éviter le chaos et la destruction des vies et des biens, termine le texte.

La Mission conjointe d'observaton électorale (MOEC) a pour sa part déploré les manifestations violentes qui ont suivi la publication des résultats préliminaires. "Les candidats et leaders politiques devraient appeler leurs partisans au calme dans le but de créer le climat de sérénité nécessaire pour un dialogue fructueux ainsi que pour faciliter l’approche constructive offerte par les recours légaux inscrits dans la Loi Électorale qui fait partie intégrante de l’État de Droit", indique un communiqué.

La MOEC appelle ainsi les candidats et les partis politiques à faire usage des recours légaux pour adresser leurs doléances sur les résultats préliminaires. Elle a également demandé au CEP de garantir que ces contestations soient traitées de manière équitable et transparente en vue de la proclamation des résultats officiels du premier tour des élections présidentielles et législatives le 20 décembre prochain.

Pour sa part, le coordonnateur national Inite qui a subi de graves pertes au cours de la journée de manifstations a appellé les partisans de la plateforme à defendre aussi leurs votes.

Le senateur Joseph Lambert a fait savoir que la plateforme et son candifat à la presidence ont gagné les élections dans de bonnes conditions, même si des fraudes et irrégularités on été commises par les partisans de tous les candidats.

Pour le groupe des 12, la seule solution réside dans l'annulation pure et simple de " la mascarade du 28 novembre".

" Il n'y a pas eu d'elections le 28 novembre, alors de quels resultats et de quelle 2ème tour nous parle-t-on, s'est demandé le candidat de Renmen Ayiti Jean Henri Céant qui a deploré les violences enregistrées tout au cours de la journée.

Ce que le peuple réclame, a-t-il dit, c'est la réalisation de bonnes elections par un CEP indépendant.

En fin de journee, des groupes d'individus violents se réclamant de Repons Peyizan (la plateforme de Martelly) continuaient d'eriger des barricades enflammées un peu partout, notamment sur la route de Tabare. Des tirs d'armes automatiques étaient entendus aussi un peu partout pour empêcher des pillages.

On signalait ainsi une attaque contre la Qincaillerie Dodòf à la rue panaméricaine (Petion-Ville) et le pillage d'un bureau de Voilà au Champ-de-Mars. Une attaque contre le restaurant le Villate où le CEP a organisé rcemment plusieurs rencontres, avait avorté.

L"Aéroport international de Port-au-Prince, les bureaux publics, le commerce, les banques et les écoles étaient restées fermés nercredi en raison des violences.