Citation du jour:

N'oubliez pas de faire un don. Nous avons besoin de votre aide en ces temps difficiles.Faire un don.

Catastrophes naturelles - Noël 2010 en Haïti : Trêve de circonstance…

Source: Alter Press
vendredi 24 décembre 2010
P-au-P., 24 déc. 2010 [AlterPresse] --- La plupart des habitants d’Haïti se laissent gagner par l’atmosphère traditionnelle de trêve, qui accompagne la période de fin d’année en allumant leurs transistors, en mettant de la musique d’ambiance, en essayant de couler de la bière et d’autres boissons typiques du terroir (liqueurs, cocktails de noix de coco et de lait appelés “crémas”, etc.), constate AlterPresse.

Lors même que le cœur n’est pas à la fête, situation politique et épidémie de choléra obligent, les activités globales se déroulent apparemment comme à l’ordinaire en cette fin d’année 2010 en Haïti.

Le report de la publication des résultats définitifs de la présidentielle et des législatives controversées de novembre 2010, en vue d’un processus de recompte des procès-verbaux par une commission technique de l’Organisation des Etats américains (Oea) semble avoir apaisé le jeu politique et les velléités de manifestation de ras-le-bol vis-à-vis du pouvoir.

Cependant, au-delà de la crise post-électorale issue des fraudes et irrégularités pendant le scrutin du 28 novembre, la vie est affectée à nouveau par une pénurie d’essence sur tout le territoire national, depuis le 17 décembre, comme durant les trois années précédentes.

A la veille de Noël, de longues files de véhicules attendent de faire le plein d’essence devant les stations de produits pétroliers. L’annonce du gouvernement, indiquant avoir autorisé les compagnies pétrolières à s’approvisionner par voie terrestre en République Dominicaine, n’a pas eu la vertu de calmer les automobilistes, la rareté de l’essence étant criante partout.

A la mi-journée du 24 décembre 2010, il paraissait plus aisé de s’approvisionner en essence dans différentes stations-service de la zone métropolitaine de la capitale.

Divers quartiers de la zone métropolitaine de la capitale sont privés de courant électrique public depuis plusieurs jours. Rien n’indique que le courant électrique sera rétabli pour la Noël et le reste des jours de 2010. Les transports publics fonctionnent, des bouchons sont même enregistrés sur bon nombre d’artères, la majorité des établissements scolaires est fermée, sauf quelques-uns qui remettent les bulletins d’évaluation périodique de fin d’année.

En dépit des turbulences de début décembre 2010, des compatriotes de la diaspora décident de rentrer, par avions, pour être avec leurs parents à l’occasion des fêtes traditionnelles de fin d’année. A l’aéroport international de Port-au-Prince, plusieurs dizaines de personnes sont allées chercher des proches et amis.

Des voyageuses et voyageurs ont aussi résolu de tourner dos à la capitale, pour retrouver les leurs en province, où le climat ambiant se révèle meilleur qu’à Port-au-Prince, généralement agitée.

Certains restaurants et d’autres établissements dansants, notamment à Pétionville (à l’est de la capitale) proposent des activités, des réveillons et autres spectacles à la fraction du public, qui pourrait faire le déplacement, malgré les réalités dramatiques dans lesquelles est plongée la république caribéenne depuis quelques mois.

Les magasins essaient, tant soit peu, d’offrir un air de détente et des biens de consommation à meilleur prix. Il reste, tout de même, que les calendriers de la nouvelle année (2011) sont très peu remarqués, le marasme économique ayant frappé toutes les couches.

Les marchés publics bourdonnent d’activités et de produits agricoles du terroir, notamment de légumes et condiments pour apprêter la soupe typique de giraumont très appréciée par les familles haïtiennes pour saluer la nouvelle année qui pointe à l’horizon.

Certaines municipalités prévoient des activités culturelles avec des enfants, qui recevront, à l’occasion, différents jouets et autres cadeaux.

Nombreuses sont les personnes à avoir besoin de liquidités pour effectuer des transactions multiples, la plupart des bureaux, entreprises et autres ayant donné la paye du mois de décembre à leurs personnels, une paye comprenant des revenus supplémentaires appelés bonis, comme le stipule la loi haïtienne.

Il en résulte de longues lignes de clientes et clients, très tôt dans la matinée, devant les succursales de toutes les banques, afin de pouvoir récupérer de quoi susceptible de leur permettre de faire face au surplus de dépenses de la période.

Seulement, attention aux pickpockets et autres bandits de grand chemin qui flairent généralement ces périodes de “vaches pleines” pour commettre leurs forfaits.

En revanche, la police nationale d’Haïti (Pnh) affirme avoir pris des dispositions institutionnelles pour contrer les mauvais desseins des lascars. Contrairement aux années précédentes, les voeux ne fusent pas en masse, excepté que tout un chacun souhaite une nouvelle année 2011, moins catastrophique, à quelques semaines du premier anniversaire douloureux du tremblement de terre dévastateur du 12 janvier 2010.

Côté environnement, un front froid plane sur Haïti, diffusant une brise légère et agréable en plusieurs endroits du pays avec une température autour des 20 degrés. [rc gp apr 24/12/2010 12 :00]