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Bill Clinton et George W. Bush ensemble au chevet de Haïti : l'un est acclamé comme le messie, et l'autre hué !


Désormais, Bill Clinton et George W. Bush, les deux prédécesseurs de Barack Obama à la Maison Blanche, n'ont plus besoin de l'égide de l'actuel président des Etats-Unis pour former un tandem de choc engagé dans l'avenir de Haïti.

En janvier dernier, suite à la catastrophe qui a ravagé le pays et plongé ses survivants dans une précarité plus alarmante encore qu'auparavant, le président Obama avait sollicité les deux anciens présidents, les conviant ensemble dans le bureau ovale pour leur intimer de s'allier et de porter une partie des efforts américains via le Fonds Clinton-Bush pour Haïti. Vous pouvez d'ailleurs découvrir ci-dessus la vidéo enregistrée conjointement par les deux intéressés et le message qu'ils y délivrent, en page d'accueil du site du Fonds.

Marqué par une histoire tumultueuse, depuis l'indépendance acquise en 1804, parsemée de despotisme et de guerre civile, Haïti entretient un rapport particulier à son voisin américain. Et la visite conjointe de Bill Clinton et George W. Bush, arrivés sur l'île le 22 mars en préambule à une conférence cruciale des Nations Unies à New York le 31 mars, dédiée à la reconstruction du pays (qui nécessiterait près de 12 milliards de dollars), l'a rappelé d'une manière criante.

Dans les rues de Port-au-Prince, Bill Clinton, émissaire spécial de l'ONU dont c'était la troisième visite depuis le séisme qui coûta la vie à 220 000 personnes, a été acclamé comme le messie... tandis que George W. Bush, pour sa première apparition sur le sol haïtien, était conspué comme un bourreau. "A bas Bush! Welcome president Clinton! C'est lui qui nous avait ramené notre président renversé par un putsch en 1991 sous l'administration de Bush père", scande par exemple un groupe de manifestants au passage du cortège. Allusion explicite au coup d'Etat militaire, soutenu par les affairistes et l'administration américaine de Bush père, dont le président Jean-Bertrand Aristide avait été victime en 1991 après quelques mois de mandat seulement. Bush fils paye la brûlure dont a été marquée la population haïtienne, à vif politiquement, par son père. D'autant que ce putsch s'était ensuivi d'une longue période de terreur, des milices à la solde des Etats-Unis (montées sur place par un agent de la CIA) liquidant les résistants, jusqu'à ce qu'Aristide, en exil chez le voisin américain, soit rétabli dans ses fonctions en 1994 par l'administration Clinton et l'opération "Rétablir la démocratie".

L'accompagnateur des deux anciens présidents sur le terrain, le président haïtien René Préval, était quant à lui transparent : "Préval n'a jamais mis les pieds ici depuis le 12 janvier. Il ne fait rien pour nous. Nous ne lui demandons rien. Nous nous adressons à Clinton seulement", stigmatisent les populations locales.

"Notre mission ici est de rappeler au peuple américain qu'il y a encore beaucoup de souffrance en Haïti et qu'il reste beaucoup à faire", a déclaré George W. Bush. "Nous devons aussi nous assurer que les sommes promises sont versées et que l'argent est bien utilisé", a par ailleurs fait valoir Bill Clinton.