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ANALYSE: QUE DIT LE CHRISTIANISME ET L’ISLAM A PROPOS DE LA POLITIQUE ?

Dans la première lettre ouverte que nous avions adressée le 24 Février 2010 à celui ou celle qui sera élu Président (e) du Togo lors des élections du 04 Mars 2010, nous avions demandé la dépolitisation des Religions. Alors, certains Chrétiens et Musulmans nous ont interpellé pour savoir, si le Chrétien et le Musulman ne doivent pas faire la politique. A cet effet, nous avons jugé utile de les éclairer à travers ce présent dossier.

I - LE CHRETIEN ET LA POLITIQUE

A- Qu est-ce que la politique ?

La politique est l'utilisation du pouvoir légitime pour atteindre le bien commun de la société, bien commun, qui se concrétise dans "l'ensemble des conditions de vie sociale, qui rendent possible pour les hommes, les familles et les groupes un accomplissement d'eux-mêmes plus plénier et plus aisé" L'activité politique doit donc s'exercer en esprit de service.

B- L’engagement politique du Chrétien

Le chrétien qui fait de la politique - qui veut la faire - doit agir avec désintéressement, cherchant non pas sa propre utilité ni celle de son groupe ou de son parti, mais le bien de tous et de chacun, et donc avant tout le bien de ceux qui, dans la société, sont les plus désavantagés.

A cet effet, la ressource du chrétien, c’est Dieu lui-même. Non pas l’agitation, ni la propagande politique, ni des mobilisations de foules ! Non, la ressource, c’est d’entrer dans la présence de Dieu pour y déposer le fardeau que le monde fait peser sur notre coeur et d’en ressortir pour annoncer la bonne nouvelle de Christ aux hommes. De cette façon, le chrétien pourra servir son Maître correctement. C’est ce que nous montre le Nouveau Testament.

1. Les devoirs d’une citoyenneté politique

Les Chrétiens sont confrontés à au moins quatre devoirs de citoyenneté politique.

● Premièrement, le devoir de prier pour le gouvernement : Nous devons demander l’aide divine, pour la résolution de problèmes socio-politiques qui affectent la vie humaine et la proclamation de l’Evangile de façon négative. Les prières et les supplications des fidèles montent bien plus haut que les montagnes de papier recyclé des déclarations et des actions politiques.

● Deuxièmement, le devoir de voter: Les Chrétiens devraient voter, même si parfois il faut choisir le moindre de plusieurs maux. Parallèlement, l’inscription au vote est une étape préliminaire nécessaire.

● Troisièmement, le devoir de s’instruire et d’être informé : Les Chrétiens, non moins que les autres citoyens, doivent se plonger dans une formation personnelle et permanente, sur les problèmes qui affectent la vie d’aujourd’hui et de demain. L’ignorance en politique n’améliore pas le bonheur spirituel.

● Quatrièmement, le devoir de tenir et de se présenter à un poste de la fonction publique : Les Chrétiens ont ce droit constitutionnel. Certains postes au gouvernement ne nécessitent pas de campagne électorale. Ellen White écrit : "Caressez-vous l’ambition... de faire partie des Assemblées législatives et de contribuer à donner des lois au pays ? Il n’y a rien à blâmer dans de telles aspirations". Toutefois, il est vrai qu’elle conseille aux pasteurs et enseignants employés par la dénomination de s’abstenir d’activités politiques partisanes. La raison qu’elle en donne est claire : une politique de parti risque d’engendrer des divisions. Un pasteur pourrait facilement diviser l’assemblée selon les différents partis, et diminuer ainsi considérablement sa capacité à servir de berger pour tout le troupeau.

2. Relations avec les autorités politiques en place ?

Dans ce cas de figure, nous allons prendre l’exemple du Christ. Jésus Christ n’a fait que rarement allusion au type de société politique auquel ses disciples devraient aspirer. Il n’a pas prétendu être un croisé ou un réformateur socio-politique. Il n’a pas énoncé de programme. Les tentations au désert avaient clairement une dimension politique et il y a résisté. Bien qu’il ait eu plus d’une occasion de s’emparer du pouvoir par une sorte de coup d’Etat (cf. la multiplication des pains et l’entrée triomphale à Jérusalem), il n’a pas choisi cette option.

Toutefois, les enseignements de Jésus Christ ne peuvent qu’avoir des conséquences socio-politiques importantes lorsqu’ils sont mis en pratique par la communauté chrétienne. Il a offert de bonnes nouvelles pour les pauvres, la liberté pour les opprimés et " la vie avec abondance" (Jean 10 : 10). Les Chrétiens modernes, suivant l’exemple des chrétiens à travers les âges, doivent donc reconnaître qu’une certaine responsabilité sociale leur incombe. Les pionniers Chrétiens prêchaient non seulement l’Evangile du salut personnel, mais étaient aussi soucieux de la condition des alcooliques, des esclaves, des femmes opprimées et des besoins d’éducation des enfants et des jeunes.

3. Le fondement biblique de la responsabilité sociopolitique

La responsabilité sociopolitique chrétienne se base sur deux fondements bibliques. Tout d’abord, la doctrine de la création. Dieu a créé un univers et nous a établis comme ses gérants. En tant que tels, nous sommes donc à la fois responsables et redevables du domaine sous notre juridiction.

Ensuite, la doctrine de l’humanité. Les humains ont été créés à l’image de Dieu. Les paramètres de notre responsabilité envers le service se trouvent dans la notion biblique de la nature humaine. La conception chrétienne ne voit pas les hommes comme les restes d’un naufrage flottant sur la mer, mais comme des personnes devant jouer un rôle responsable et ayant un avenir brillant. Ce potentiel humain donne sens, but et optimisme aux chrétiens au service d’autrui dans un cadre communautaire.

Ainsi, le christianisme n’est pas une religion qui prône une introversion ou un individualisme isolés ; c’est une religion communautaire. Les vertus et les dons chrétiens ont des implications sociales. Un engagement pour Jésus-Christ veut dire, un engagement envers tous les enfants de Dieu, et cet engagement entraîne une responsabilité envers les autres et leur bien-être.

4. Ne rien faire, c’est faire quelque chose

La mise en place d’un ordre politique dans notre société, est une mesure providentielle de Dieu, pour l’humanité déchue. Dieu ne demande pas aux gens "biens" de la société de rester en dehors du processus politique du gouvernement, ni de laisser aux "méchants" le contrôle économique et sociopolitique Les chrétiens doivent être le sel et la lumière du monde et de la société. Ils ne peuvent donc simplement pas s’abstenir du processus politique. En fait, une telle abdication est en soi une action politique, qui ouvre la porte du contrôle politique à ceux qui soutiennent des valeurs non chrétiennes. "Ne rien faire", c’est une prescription assurée, pour permettre au péché de devenir maître. Les Chrétiens ont à la fois le droit et le devoir d’utiliser leur citoyenneté terrestre pour permettre à l’Eglise de remplir son mandat divin, et de participer individuellement au soulagement des besoins sociaux affligeants.

5. Le danger de la politisation

En politique, succès veut dire compromis, exaltation de soi, dissimulation des faiblesses et partialité. Il devient parfois nécessaire d’accepter un moyen expéditif qui ne correspond pas à nos meilleures convictions morales. La politique est un maître exigeant et peut devenir très absorbante. Les politiciens chrétiens sont sur la corde raide. Ils doivent éviter l’influence de l’activisme politique, qui est ironique, qui prend sur tout et qui peut dévaluer leurs efforts à un point, où il semble qu’il n’y a pas de Dieu qui s’implique dans les affaires des hommes.

Il existe un danger croissant de politisation des églises. Cela a entraîné non seulement l’implication d’églises dans l’activité politique, mais aussi l’interprétation de la foi et de l’Evangile chrétiens en termes de valeurs politiques. Dans de nombreuses églises, il semble que l’intérêt soit passé de la moralité individuelle à la moralité sociale. Le résultat est que dans certains segments de la société ecclésiastique, on a permis à des idées séculières de modeler les valeurs chrétiennes, au point qu’on ne constate plus guère de différence entre le séculier et le sacré. Il est triste de voir que les dispositions des chrétiens sont souvent les mêmes que celles de la société en général.

6. Une participation circonspecte de l’Eglise

Une Eglise avec des milliers de membres adultes, ne peut pas éviter tous les contacts avec l’Etat ni toute participation en politique. Les organisations de l’Eglise, et non seulement les membres, ont des droits et des responsabilités. L’Eglise a le droit d’intervenir en ce qui concerne des actions législatives ou réglementaires qui affectent — négativement ou positivement — sa mission.

L’Eglise ne doit jamais s’identifier à un parti ou système politique particulier. Une telle identification pourra apporter un bref alpha de privilèges temporaires, mais inévitablement, elle entraînera l’Eglise le long de la pente glissante de la politique vers un oméga où prophétie et évangélisation se retrouvent paralysées. Bref, "l’Eglise doit être l’Eglise", non un autre agent sociologique. Son moyen le plus prometteur pour changer la société est de changer les personnes. Ce faisant, les Chrétiens remplissent la double mission que Dieu leur a confiée dans le monde : évangélisation et service.

7. L’Eglise doit éveiller les consciences

Cet éveil des consciences concerne non seulement les chrétiens, mais aussi, tous les hommes de bonne volonté qui acceptent l’existence de valeurs naturelles et de valeurs morales qui dépassent leurs désirs ou leurs sentiments et qui s’imposent à leur Moi. Les nier, nuit au Bien Commun, même s’il s’agit de répondre au vœu d’une majorité. En acceptant que des personnes non croyantes soient capables d’adhérer à ce message, nous reconnaissons que l’Esprit souffle où il veut. Le Catéchisme nous enseigne que: "La réalisation la plus complète du bien commun se trouve dans la communauté politique qui défend et promeut le bien des citoyens et des corps intermédiaires, sans négliger le bien universel de la famille humaine". Eclairer le citoyen pour qu’il décide en fonction du Bien Commun est ainsi, une mission essentielle de l’Eglise. Personne ne peut lui interdire ou lui reprocher de l’exercer. Elle n’insistera jamais assez sur l’absolue priorité aux pauvres et sur le respect de la vie sous toutes ses formes dont seul Dieu est le maître.

Conclusion

La vie du chrétien au sein de la société est un témoignage de tolérance et d'acceptation de l'autre avec sa différence. Cette vie est faite de patience en vue d'une vie meilleure faite de justice et d'amour. Qu'attendons-nous du chrétien d'aujourd'hui, face à une situation complexe dans la société? Il ne lui convient plus de se ranger automatiquement du côté de la majorité sans réflexion préalable. Son attitude comme son action doivent refléter une maturité d'esprit qui n'intervient pas au hasard.

Pour ce faire, une formation civique et chrétienne solide s'impose à tous. "Dans tous les secteurs de la vie de l'Eglise, la formation est d'une importance capitale (...) Le programme de formation doit inclure, en particulier, la formation des laïcs à jouer pleinement leur rôle d'animation chrétienne de l'ordre temporel (politique, culturel, économique et social) qui est une caractéristique de la vocation séculière du laïcat. On encouragera les fidèles laïcs compétents et motivés à s'engager dans la politique, dans laquelle, en exerçant correctement des charges publiques, ils pourront travailler au bien commun, et en même temps, préparer la voie à l'évangile".

II- L'ISLAM COMME SYSTEME POLITIQUE

Selon Dr. Abdulaziz Othman Altwaijri Directeur Général de l'ISESCO "L’éducation politique découle de l’essence même de la religion islamique et fait partie intégrante des principes constitutifs et des finalités de la Charia". Dans son exposé, il souligne, qu’il serait donc aberrant, de faire une quelconque distinction entre l’éducation politique, l’éducation morale islamique, l’éducation de l’individu et celle de la société. Car ces notions se rejoignent dans le cadre de l’unité de l’approche islamique et de son appréhension globale de la vie des hommes, des communautés et de l’univers. Partant de cette interdépendance qui lie les uns aux autres, les principes de l’éducation en islam, la théorie politique a été structurée sur les valeurs éternelles de l’islam, dont on peut énumérer quelques unes se rattachant au volet de la politique :

A) L’islam, qui est à la fois une croyance et une charia (dispositif légal et réglementaire), règle les détails de la vie spirituelle et matérielle. Il est foi et action, éthique et conduite. Il a établi les règles générales qui embrassent tous les volets de la vie. De ce fait, l’islam rejette l’adage qui "rend à Dieu ce qui est à Dieu, et à César ce qui est à César ", considérant que c’est là un principe qui heurte l’essence même de la religion islamique, qui érige Dieu en principe absolu de cet univers. Hommes, vie et univers sont la propriété incontestée de Dieu.

B) L’islam n’a pas abandonné la vie dans l’ici-bas à l’anarchie et n’a pas laissé la communauté des hommes sans des règles qui régissent leur vie et confortent les fondements de la vie communautaire. Il a, en effet, veillé à l’organisation des relations sociales au sein de la famille, de la communauté et de la société. C’est dans cet esprit que le prophète Mohammed, paix et salut soient sur lui, a assis les piliers de la première société musulmane. Ainsi naquit le premier Etat islamique, avec pour constitution les commandements du saint Coran d’abord, puis les règles générales puisées dans la révélation faite au prophète -paix et salut soient sur lui- et les enseignements tirés de la vie de tous les jours et de l’expérience née de la prime genèse de la société islamique. Investi de plusieurs pouvoirs politique, administratif, financier et judiciaire, le prophète a été, outre sa mission d’envoyé de Dieu, le fondateur et le chef de l’Etat islamique. C’est ainsi que le premier Etat islamique de Médine est resté toujours un modèle à suivre pour les musulmans au fil des âges.

C) Bien que dépositaire d’un système de vie global, l’islam n’en a pas pour autant, proposé des règles précises et détaillées du mode de gouvernement de l’Etat et de son dispositif économique, social et administratif. Il s’est suffi à décréter les principes généraux, les dispositions légales et les orientations, dont l’observation mène tout droit au salut et à la félicité dans le monde de l’ici-bas et de l’au-delà. De fait, l’islam a garanti à l’homme la liberté de pensée, qui lui permet de construire des théories et d’imaginer des plans d’action pour la gestion de sa vie et des affaires de l’Etat et de la société, en conformité avec les prescriptions générales de la religion. C’est là une forme d’hommage que l’islam rend à l’homme en lui donnant toute la latitude de déployer son imagination et sa créativité et de prendre en considération les particularités de son temps et l’importance de ses ressources propres.

Le prophète -paix et salut soient sur lui- a su jeter les bases d’une société unifiée et chapeautée par un Etat unifié. Le système de gouvernement qu’il a mis en place a été servi de plate-forme aux gouvernements qui lui avaient succédé. En s’inspirant toujours de ce modèle pionnier. Ses califes ont mis sur pied d’autres matrices politiques pour le compléter. L’expérience de la gestion des affaires de l’Etat s’agrandissait alors au fil du temps pour donner enfin lieu à la théorie politique islamique.

D) L’approche islamique de la vie se caractérise par sa flexibilité qui est en harmonie avec l’essence humaine. C’est pourquoi l’islam s’est gardé d’imposer aux hommes un système figé pour la gestion des affaires générales et d’imposer un canevas de gouvernement réducteur. En se défendant également de constituer des règles immuables pour l’organisation des Etats et des gouvernements, il s’est suffi à instaurer un “cadre général” de la société ou un “système général” de l’appareil d’Etat. Ces deux schémas s’inspirent des principes intangibles de la charia islamique, puisés dans le saint Coran et la Sunna avérée du prophète. Il s’agit en l’occurrence de la justice, de la choura (concertation) et de l’égalité dans l’exercice des droits et l’accomplissement des devoirs. Dans le même ordre d’idées, l’islam a laissé aux hommes toute la latitude de régler leur conduite en fonction des intérêts des individus et de la communauté et à la lumière de ces principes génériques.

Aussi, le système de gouvernement islamique, repose-t-il sur un dispositif de principes fondateurs qui sont loin d’être figés. Il marque ainsi son exception par rapport aux régimes totalitaires qui confisquent aux citoyens le droit à la créativité en matière de politique et au façonnement de leur devenir et des règles de vie. C’est pour cela que la pensée politique islamique doit être vivace et évolutive pour pouvoir s’adapter aux changements du temps, tout en s’inspirant du cadre général islamique.

Parce qu’elle découle de cette matrice de principes, la conception islamique de la politique, qui vise l’instauration de la justice au sein des sociétés islamiques, est empreinte d’humanisme, d’ouverture et de flexibilité. Elle se caractérise aussi par sa capacité à se renouveler en permanence et à suivre les évolutions qui rythment la vie sur terre.

Nombreux sont les Oulémas et les intellectuels musulmans intéressés à l’élaboration théorique de la doctrine politique islamique, qui se sont accordés à désigner cette doctrine par le vocable de “politique religieuse”. Une telle appellation montre que cette doctrine est mise au service des intérêts des individus et du pays tant dans le monde de l’ici-bas que dans l’au-delà. Ils ont énoncé le principe selon lequel cette politique religieuse se conçoit en fonction de l’intérêt général. Certains docteurs de loi religieuse musulmane sont même allés jusqu’à ériger la théorie des "intérêts courants" en source de la réglementation religieuse, en ce sens que la loi de Dieu consacre de tout principe qui permet de préserver les intérêts de la Oumma. Autrement dit, c’est l’intérêt qui détermine l’œuvre de législation en matière de gestion politique. Ceci est d’autant plus vrai que ce principe fondateur procède d’une approche qui prend en considération les valeurs humanistes et les réalités existantes, loin de tout figement.

La pensée politique islamique a recouvert une multitude de courants et de doctrines, notamment ceux ayant trait à la question du califat et des critères de choix du chef de l’Etat, ainsi qu’à d’autres problématiques connexes qui ont fait l’objet de nombreuses polémiques. De notre part, nous appréhendons cette grande diversité qui a marqué l’histoire de la pensée politique islamique dans une optique diamétralement opposée à celle que préconisent la plupart des chercheurs contemporains, qu’ils soient arabes ou orientalistes. En effet, nous estimons que la différence d’opinions en matière de politique, responsable de la diversité des approches politiques islamiques, témoigne de la vitalité et de la fraîcheur du système islamique. C’est l’expression patente du génie musulman et du dynamisme de la société islamique et la négation du figement et de la résistance au progrès intellectuel.

Il est souhaitable d’énoncer dans le détail les principes et les règles du gouvernement et de la pratique politique qui ont présidé à l’instauration du premier Etat islamique, du temps du prophète. Pour cela, il convient de citer un certain nombre d’orientalistes, notamment des orientalistes allemands qui ont émis des jugements équitables à ce sujet.

Ainsi, Dr V. Fitzgerald a dit: “Non seulement l’islam est une religion mais aussi un système politique. Même si vers la fin du vingt et unième siècle les voix de certains musulmans prétendument modernistes se sont élevées pour prêcher la séparation des deux volets, l’islam n’en reste pas moins fondé sur l’intime corrélation de la politique et de la religion, qu’il serait aberrant de dissocier”. Plusieurs d’entre eux ont fini par désavouer leurs prétentions.

M. C.A. Nallino affirme à son tour: “ Mohammed a fondé une religion et un Etat qui se sont toujours chevauchés de son vivant ”.

Quant au Dr Shacht, il soutient : “Plus qu’une religion, l’islam propose des théories juridiques et politiques. C’est somme toute un système complet qui englobe, en sus de la culture, religion et politique”.

Pour sa part, M.R. Strothmann affirme : “L’islam est un fait religieux parce qu’il a été fondé par un prophète qui s’est distingué par sa sagesse en tant que politique (ou comme chef d’Etat).”

Et M. D.B. Macdonald, d’affirmer à son tour: “Ici,-je veux dire à Médine-, le premier Etat islamique a vu le jour et la législation islamique était née”.

Pour sa part, Sir T. Arnold affirme: "Le prophète était à la fois chef spirituel et chef d’Etat".

Ce sont là autant de témoignages qui émanant d’éminents penseurs de l’Occident et qui attestent que l’islam est à la foi un système politique et une matrice religieuse. Il ne peut y avoir d’Etat sans théorie politique qui prenne forme dans la réalité et sans principes constitutionnels et sans éducation politique à laquelle les individus sont initiés au sein de la société.

Un dossier élaboré le 05 Mars 2010 par Prosper AHIAFOR,
Président du Mouvement Mahatma Gandhi Section - Togo