Citation du jour:

N'oubliez pas de faire un don. Nous avons besoin de votre aide en ces temps difficiles.Faire un don.

Sport - Cyclisme: une saison 2010 en trompe-l'oeil

Source: Nouvelobs.com
par Gilles Le Roc'h

PARIS (Reuters) - L'année 2010 aura été, pour un cyclisme de plus en mondialisé et médiatisé, riche en événements sportifs et extra sportifs, mais sa lecture se fait en trompe-l'oeil.
Quelques images fortes resteront, comme les larmes de Mark Cavendish à Montargis, la surpuissance de Fabian "Spartacus" Cancellara sur les pavés et le sourire de Thor Hushovd dans l'arc-en-ciel automnal de Geelong.

D'autres encore: le retour à la lumière d'Ivan Basso, le coup de vieux de Lance Armstrong, ou encore le duel Andy Schleck-Alberto Contador gâché par un saut de chaîne, et pour l'Espagnol par un contrôle positif qu'il a attribué à l'ingestion de viande contaminée.

En dépit de la sérénité apparente de l'Union cycliste internationale (UCI), accentuant la mondialisation à marche forcée, et de quelques organisateurs assurant à leurs clients que tout va bien, le monde du cyclisme peine à retrouver une totale crédibilité.

Mais il reste à la une des gazettes, occupant les pages sportives et celles des faits divers.

Côté sport, les bonnes nouvelles ne manquent pas, comme le sacre mondial du Norvégien Thor Hushovd, dont la carrière exemplaire méritait une telle consécration, et les deux victoires d'étape du Belge Philippe Gilbert dans la Vuelta puis son deuxième succès acquis dans le Tour de Lombardie, après avoir échoué d'un rien dans ce même championnat du monde.

GÉNÉRATION FRANÇAISE PROMETTEUSE

Et les promesses sont nombreuses: la montée en puissance de l'Italien Vincenzo Nibali vainqueur du Tour d'Espagne et troisième du Tour d'Italie, la confirmation du talent du Slovène Janez Brajkovic, lauréat du Critérium du Dauphiné, l'émergence de jeunes champions comme les Slovaques Peter Sagan et Peter Velits, leur voisin tchèque Roman Kreuziger ou le Norvégien Edvald Boasson-Hagen.

En attendant une prometteuse génération française incarnée par Thibaut Pinot, Cyril Gautier, Johan Le Bon et le champion du monde juniors Olivier Le Gac.

A ces étoiles sportives, présentes et à venir, se superposent les frasques de Mark Cavendish, souvent victime de ses nerfs les soirs de défaite.

En Romandie, le Britannique cesse sa course après avoir adressé un bras d'honneur aux journalistes. En Suisse, il est coupable d'une manoeuvre trahissant ses doutes et fait chuter plusieurs de ses rivaux.

Dans le Tour, il connaît l'humiliation à Reims avant de renaître le lendemain à Montargis et d'éclater en sanglots pour évacuer le stress qui était le sien depuis des mois.

Puis il reprend sa marche conquérante, gagne cinq étapes puis encore trois autres de la Vuelta, le maillot du classement par points en prime. En quelques mois, celui dont la réputation de "bad boy" sert le personnage est devenue une star.

Publicité
Célibataire et disponible. Écrivez-moi.
Il prend la place de Lance Armstrong, qui a peut-être accompli l'année de trop. À 39 ans, le Texan a souffert, bien plus qu'en 2009 pour l'année de son retour consacrée par sa troisième place dans le Tour.

Chemise de bucheron sur le dos dans son chalet du Colorado, il avait annoncé en décembre qu'il lutterait pour la victoire dans le Tour. Sa saison n'a été qu'une suite de complaintes.

LANDIS ACCUSE ARMSTRONG

Un virus l'a privé de Milan-San Remo, sa préparation a été décriée au soir d'une défaite dans le Critérium International. Une échappée de quelques secondes dans le Tour des Flandres a ravivé la flamme médiatique avant qu'un virus ne l'accable dans le Circuit de la Sarthe, suivi d'une chute dans le Tour de Californie.

Entre-temps, son ancien lieutenant Floyd Landis a avoué ses propres fautes et désigné le septuple vainqueur du Tour comme ayant été son initiateur au dopage.

Les mois passant, "le boss" tombe de son piédestal avant que ses trois chutes dans la huitième étape du Tour de France menant à Morzine ne ruinent tous les espoirs du leader de RadioShack.

Armstrong déclinant, la place du roi a été prise en avril par le Suisse Fabian Cancellara, accusé ensuite d'avoir utilisé un vélo à moteur pour gagner les classiques flandriennes. Puis en mai par le repenti Ivan Basso, vainqueur du Giro. Puis par Andy Schleck, deuxième du Tour de France.

Le premier rôle revient pourtant à Alberto Contador, vainqueur à Paris dans la difficulté pour la troisième fois, avant qu'un contrôle anti-dopage positif au Clenbutérol ne le place sous la menace d'une lourde sanction.

Edité par Gilles Trequesser