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Jardinage - La ferme des légumes d'antan : le rêve de François le petit jardinier

Source: La Voix du Nord
PAR VALÉRY DUHAUT
Il pourrait être chefd'un magasin de jardinage, prendre des vacances et finir ses journées à des heures raisonnables. Mais François Delepierre a toujours voulu faire du maraîchage àson compte et à sa façon. Il a réalisé son rêveà Offin. Avec ses parents, il y a développé des tas d'activités, au prix de journées de travail considérables.

Un truc de vieux, le jardinage ? Allons bon. François Delepierre avait 5 ou 6 ans qu'il affirmait déjà qu'il voulait être paysan et cultiver des fruits et des légumes. Ses parents haussaient les épaules. « Ça lui passera », se disaient-ils. Aujourd'hui, papa et maman peuvent constater que les dires du petit, c'était du solide. Le gamin, qui a maintenant 30 ans, a sa petite ferme à Offin et il y a développé tellement d'activités que Daniel et Dominique Delepierre sont venus s'installer avec le fiston pour lui donner un coup de main.

Tout a donc commencé à Avion. Dans les années 80, la majorité des garçons pensent au foot et au RC Lens. François, lui, songe à jardiner ! Le potager et la petite basse-cour des parents l'attirent beaucoup. Mais ça ne lui suffit pas. Il se documente beaucoup. Bientôt, il se retrouve aux Jardiniers de France.

Et un jour que le conférencier n'est pas là, c'est à lui qu'on demande de prendre le relais. « J'avais 16 ans. J'ai pris la parole devant 80 personnes âgées en moyenne de 60 ans de plus que moi. »
Entrepreneur à 16 ans

Ses connaissances étonnent. Si bien que l'association décide de lui octroyer deux ou trois parcelles des jardins ouvriers. François Delepierre est encore à deux ans de la majorité. Ça ne l'empêche pas de créer sa micro-entreprise. « Je vendais les légumes dans le garage de mes parents. Et je me suis très vite rendu compte que les anciennes variétés que je cultivais plaisaient beaucoup aux clients. » Cette petite affaire sera une sorte de laboratoire, en vue d'une installation future. En attendant, le jeune homme fait ses armes dans une grande jardinerie artésienne, Delbard. Un jour alors qu'il vient passer un entretien à Fruges en vue de rejoindre les magasins Point vert, il découvre la fermette d'Offin, entourée d'un hectare, à vendre.
Culture bio

L'aventure est lancée. Passons sur les démarches administratives auprès d'organismes bien dépourvus devant un tel projet. À la Toussaint 2006, il vend ses premiers chrysanthèmes. En avril de l'année suivante, il ouvre son magasin. On y trouve des légumes, des fruits, des fleurs, des plants, des confitures. Tout ou presque vient de la ferme.

François Delepierre cultive, mais explique aussi, à raison de deux animations par mois. Il a ressuscité les anciennes variétés. « Les gens ont tellement dû manger des topinambours ou les panais pendant la guerre, que ça leur donnait des mauvais souvenirs. Ils n'en voulaient plus.

Aujourd'hui, ils redécouvrent et ils adorent. » Le maraîcher, adepte des méthodes naturelles (cendre, chaux et fumier pour l'engrais, coccinelles pour éliminer les pucerons), cultive façon bio. Et depuis un an, sa mère a ouvert une auberge où elle propose des plats à base de tous ses produits. Ici, les visiteurs et les clients savourent. François et ses parents aussi, du moins quand ils ont le temps. •