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Histoire - Alexandrie, an 415 ; meurtre d'Hypatie et autres massacres

Source: Mediapart
"Quelques moines des montagnes de Nitrie qui avaient été autrefois animés par Théophile contre Dioscore et ses trois frères, étant alors transportés par un zèle trop ardent, prirent les armes pour la défense de Cyrille. Etant sortis de leur solitude, au nombre d'environ cinq cents, ils allèrent dans Alexandre et ayant rencontré le gouverneur Oreste, que l'on portait dans sa chaise, ils l'appelèrent païen et idolâtre. Ce gouverneur, jugeant que c'était un piège qui lui avait été adressé par Cyrille, s'écria qu'il était chrétien et qu'il avait été baptisé à Constantinople par Atticus. Les moines, faisant peu d'attention à ses paroles, un d'entre eux, nommé Ammonius, le blessa d'un coup de pierre à la tête et le mit tout en sang. Ses gardes appréhendant d'être lapidés, s'enfuirent de côté et d'autre; le peuple accourut au secours du gouverneur, écarta les moines, se saisit d'Ammonius et le mit entre les mains du gouverneur qui le fit tourmenter avant tant de violence qu'il en mourut. Il écrivait en même temps aux empereurs ce qui s'était passé. Cyrille leur écrivit aussi et leur fit une relation fort différente de la sienne. Ayant demandé le corps d'Ammonius, il le fit enterre dans une église, lui donna le nom de Thaumase et le loua dans ses sermons comme un martyr qui avait perdu la vie pour la défense de la piété. Cette action de Cyrille ne fut pas approuvée par tous les chrétiens qui savaient qu'Ammonius, bien loin d'avoir perdu la vie pour la foi n'avait souffert que le juste châtiment de son insolence. Aussi Cyrille s'efforça-t-il d'ensevelir peu à peu la mémoire dans l'oubli. Mais son inimitié contre Oreste, bien loin de s'assoupir, se réveilla par un nouvel accident.
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Il y avait dans Alexandrie une femme nommée Hypatie, fille du philosophe Théon, qui avait fait un si grand progrès dans les sciences qu'elle surpassait tous les philosophes de son temps, enseignait dans l'école de Platon et de Plotin, un nombre presque infini de personnes qui accouraient en foule pour l'écouter. La réputation que sa capacité lui avait acquise lui donnait la liberté de paraître souvent devant les juges, ce qu'elle faisait toujours sans perdre la pudeur ni la modestie, qui lui attiraient le respect de tout le monde. Sa vertu, toute élevée qu'elle était, ne se trouva pas au-dessus de l'envie. Mais parce qu'elle avait amitié particulière avec Oreste, elle fut accusée d'empêcher qu'il ne se réconciliât avec Cyrille. Quelques personnes transportées d'un zèle trop ardent qui avaient pour chef un lecteur nommé Pierre, l'attendirent un jour dans les rues, l'ayant tirée de sa chaise, la menèrent à l'Eglise nomme Césaréeon, la dépouillèrent et la tuèrent à coups de pots cassés.Après cela, ils hachèrent son corps en pièces et les brûlèrent dans un lieu appelé Cinaton. Une exécution aussi inhumaine que celle-là couvrit d'infâme non seulement Cyrille, mais toute l'Eglise d'Alexandrie, étant certain qu'il n'y a rien si éloigné de l'esprit du christianisme que le meurtre et les combats. Cela arriva au mois de Mars durant le Carême, en la quatrième année du pontificat de Cyrille, sous le dixième consulat d'Honorius et le sixième de Théodose.

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Ls Juifs commirent bientôt après des cruautés horribles dont ils furent punis commeils méritaient. Comme ils se divertissaient en lieu nomme Inmestar, sis entre Antioche et la Chalcide, lorsqu'ils furent pleins de vi, ils commencèrent à se moquer de Jésus-Christ et des chrétiens et, pour déshonorer plus outrageusement la croix et ceux qui y mettent leur confiance, ils prirent un enfant, l'attachèrent à une croix et se mirent à en rirent et s'en divertirent. Puis, étant transportés de fureur, ils lui donnèrent tant de coups qu'il en mourut. Cette cruelle exécution ayant excité une petite guerre entre les Juifs et les chrétiens, les empereurs envoyèrent ordre aux gouverneurs d'informer contre les coupables et de les punir. Ainsi les Juifs furent châtiés de cette action barbare qu'ils avaient commise en riant."
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Socrate le Scholastique, (380 - 450)  Histoire Ecclésiastique Livre VII, chapitres XIV, XV et XVI