Par Audrey Pelé
Dans Lumière, les adeptes d'un mouvement de jeûne extrême décrivent leur mode de vie dans lequel il n'y a pas de place pour la nourriture. La Miviludes dénonce ce film et cette pratique.
L'affiche du film. Crédits photo: Jupiter communications. |
Une pratique dangereuse
Selon les estimations de la Miviludes, entre 300 et 400 personnes seraient des sympathisants du mouvement respirianiste en France et une centaine adeptes du «processus du 21e jour». C'est au cours de cette période que l'adepte va effectuer un jeûne pendant lequel son corps va s'habituer progressivement à ne plus manger. Avant d'arrêter définitivement toute nourriture.
Lors du processus, que l'on réalise avec un gourou du mouvement, «on paye pour ne pas manger», dénonce Georges Fenech. «Les adeptes se voient proposer l'achat de livres, de DVD où autres conférences à prix coutant», précise-t-il. «Un véritable business», selon le président de la Miviludes qui parle d'une pratique «charlatanesque». Mais pas sans danger. Un être humain ordinaire ne serait pas capable de survivre plus d'une semaine sans eau ou soixante jours sans nourriture. On comptabilise actuellement trois décès de disciples du mouvement respirianiste à travers le monde.
«Le jeûne, une méthode à la mode»
Difficile pourtant de lutter contre cette pratique dangereuse. «Lorsque des conférences liées au respirianisme vont avoir lieu en France, la Miviludes prévient les pouvoirs publics qui peuvent les faire interdire si une mise en danger des participants est constatée ». L'institution prévoit également la mise en place d'une campagne d'information pour avertir les individus qui pourraient être tentés par cette pratique même si Georges Fenech reconnaît que Lumière n'a pu être interdit en France. Selon lui, la préoccupation majeure tient dans l'engouement récent pour une forme de jeûne pratiqué quelques jours qui consiste par exemple à se nourrir uniquement de fruits ou de légumes. Une méthode à la «mode» qui permettrait de détoxifier l'organisme. «Ce type de jeûne peut séduire et devenir la porte d'entrée vers une pratique plus extrême comme le respirianisme», s'inquiète-t-il. Le président de la Miviludes admet toutefois qu'«il est impossible d'interdire aux gens de ne pas manger».