D'ordinaire, on se confesse mal, ou par igno-
« rance ou par négligence ou par honte, ou par une
« sorte de malice. L'ignorance empêche de connaître
'< les péchés, leurs causes, leurs différentes espèces,
leurs circonstances, et de discerner leur gravité; par
« conséquent on ne sait pas les confesser distinctement.
La négligence empêche de repasser souvent
les péchés, afin d'en avoir douleur et contrition
« et de se les rappeler pour savoir ensuite les dire con-
« venablement et entièrement. Elle fait retarder la
« confession soit de crainte d'être fatigué par les
« oeuvres de la pénitence imposée, ou de ne pouvoir
« continuer et persévérer à bien faire, soit parce qu'il
« semble difficile de s'abstenir des fautes et des plai-
« sirs de la chair, et des oeuvres auxquelles on est
« habitué selon les conseils de sa propre prudence, et
« selon l'appétit et le désir de sa propre volonté. La
honte empêche les pécheurs d'oser déclarer les pé-
« chés déshonnêtes, abominables, par lesquels il leur
« semble de mériter blâme, déshonneur, infamie.
« Voulant orgueilleusementpasser pour bons, mais ne
e voulant pas l'être, ils taisent par honte ce qu'ils ont
« commis vicieusement et sans honte, et ce qu'ils « pourraient, avec une honte fructueuse, confesser utia
lement. La malice les retient obstinés dans leur per-
« verse volonté; et, par leur goût vicieux et corrompu
« à mal vouloir et à mal faire, ils ne s'affligent ni ne
« se repentent d'avoir mal fait, et ne se proposant
« pas dans le coeur de bien se conduire à l'avenir. »
Les maximes suivantes sur la confession aux iaïcs
paraîtront peut-être aujourd'hui quelque peu étranges
quoique l'intention rende toujours louable et efficace
leur pratique ·
« Le prêtre seul est ministre du sacrement de la pé-
« nitence, et à lui seul, comme ministre de l'Eglise, on
« doit faire la confession sacramentelle. En cas de
« nécessité, si le pécheur ne pouvait trouver de prêtre,
« il pourrait se confesser à un laïc. Je dis qu'on
pourrait se confesser, non qu'il soit nécessaire de le
<' faire puisqu'au défaut de prêtre, il suffit, pour le
« salut, de la contrition avec le désir de se confesser, Lire la suite..,.