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Le monde post-Covid sera celui de la démobilité

 La croissance contemporaine des mobilités se conçoit alternativement comme extension des opportunités ou comme puissante menace environnementale. Prendre la route, le train ou l'avion incarne à la fois du plaisir personnel et de la destruction écologique collective.

La perspective de la «démobilité» –un néologisme qui date des années 2000– cherche à dépasser cette tension, sans verser dans une décroissance obligée. La mobilité, en période pré-Covid, était en vogue. Dans le monde, nous nous déplacions toujours davantage. Covid ou non, le thème de la mobilité –car c'est un secteur majeur d'activité– donne lieu à toujours plus d'innovations sur les plans techniques, mais aussi sur ceux de l'organisation et du management. La vision idyllique consiste à souligner que le transport ne serait plus –salut à Proust– du temps perdu. Puisque nous sommes équipés de tablettes et de portables, nos budgets-temps affectés aux déplacements seraient devenus des moments de loisir, de travail, d'évasion. Cette vision positive du développement des vies mobiles butte sur le caractère insoutenable de la croissance de la mobilité. Insoutenable sur les registres de l'environnement –c'est l'étalement de l'empreinte carbone–, de l'offre –c'est la congestion– et de la vie quotidienne –c'est l'exaspération dans les bouchons ou les métros bondés. Soulignons que le «vivre ensemble» à quatre par mètre carré est particulièrement insupportable. À rebours donc de l'image de la mobilité enchantée s'élève celle des déplacements éprouvants. Lire la suite...