Esclavage en Grèce antique

 L’esclavage a été une composante essentielle du développement du monde grec antique pendant toute son histoire. Il est considéré par les Anciens non seulement comme indispensable, mais encore comme naturel : même les stoïciens ou les premiers chrétiens ne le remettront pas en cause. Le grec ancien possède un grand nombre de mots pour désigner l’esclave, dont beaucoup demandent un contexte pour éviter toute ambiguïté. Chez Homère, Hésiode ou Théognis de Mégare, l'esclave est appelé δμώς / dmốs. Le sens du mot est général, mais il désigne plus particulièrement des prisonniers de guerre pris comme butin. À l'âge classique, on le nomme ἀνδράποδον / andrápodon (littéralement « qui a des pieds d’homme », par opposition à τετράποδον / tetrapodon, le quadrupède, c'est-à-dire le bétail). Dans un contexte militaire, le terme désigne le prisonnier en tant que part du butin, c'est-à-dire en tant que bien. Le mot le plus courant est sans doute δοῦλος / doûlos (dérivé du mycénien do-e-ro, 𐀈𐀁𐀫 en linéaire B), employé par opposition à l'homme libre (ἐλεύθερος / eleútheros) et plus particulièrement au citoyen (πολίτης / polítês). La δουλεῖα / douleia désigne le rapport de soumission de l'esclave à son maître, mais aussi celle des enfants par rapport à leur père ou celle des citoyens aux magistrats. Le terme οἰκέτης / oikétês est également employé : littéralement, « celui qui habite la maison », par extension, le « domestique ». Lire la suite...