Le patrimoine français, à travers ses musées et monuments, est "sous-exploité" et reste trop souvent à l'écart des grands circuits touristiques, pointe un rapport remis mardi au gouvernement qui appelle notamment les acteurs du secteur à faire "cause commune". Avec plus de 14.000 monuments classés et 42 sites inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco, la France dispose de "trésors" qui suscitent "un extraordinaire attrait", mais qui "souffrent parfois d'un déficit de notoriété et sont souvent à l'écart des grands circuits touristiques", a résumé le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault. Il souligne ainsi que "ce patrimoine est aujourd'hui sous-exploité à l'échelle de notre territoire national". Les politiques publiques en matière de culture, de patrimoine, de tourisme et d'urbanisme "doivent être mieux articulées" et des "synergies dégagées", selon lui.
Martin Malvy, président de l'association "Sites&cités remarquables de France" et ancien président de la région Midi-Pyrénées, a remis mardi au Quai d'Orsay son rapport intitulé "54 suggestions pour améliorer la fréquentation touristique de la France à partir de nos patrimoines". "Malgré la très large répartition du patrimoine sur l'ensemble du territoire national, un fort déséquilibre existe entre l'attractivité de Paris et celle des autres régions françaises", résume le rapporteur qui rappelle qu'en 2015, sur les 17 sites dont la fréquentation dépasse le million de visiteurs, 14 se situent à Paris ou à proximité comme Versailles. L'organisation des transports et communications est par ailleurs "très centralisée", et l'offre en termes de culture et de patrimoine "au sens large est souvent située sur des territoires à l'écart des principaux axes de communication", est-il indiqué.
Le rapport pointe aussi le fait que les investissements alloués aux Directions régionales des affaires culturelles (Drac) traduisent un "fort déséquilibre" en faveur de l'Ile-de-France, et que la promotion du patrimoine "est le fait d'une multitude d'acteurs". Parmi ses mesures, le rapport préconise par exemple de "mobiliser le secteur des transports pour assurer une meilleure accessibilité", "mettre à niveau le parc hôtelier [...] situé hors des périmètres des métropoles" ou même d'inciter les sites patrimoniaux en manque de ressources de "recourir aux financements participatifs". Lire la suite sur lefigaro.fr