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Montréal met le cap haïtien

La première édition du Week-end d’Haïti promet des rencontres historiques, gastronomiques, musicales, littéraires et touristiques



Des musiciens jouent de la trompe de bambou, un instrument de diffé?rentes tailles, dans le village de Milot, au nord d’Haïti.
Photo : Hélène Clément Des musiciens jouent de la trompe de bambou, un instrument de diffé?rentes tailles, dans le village de Milot, au nord d’Haïti.
Week-end d’Haïti à Montréal
17, 18 et 19 mai.
Soirée d’inauguration : 20 $; concert : 30 $
film et conférence-débat : 20 $.
La première édition du Week-end d’Haïti, un événement à saveur multidisciplinaire, s’amorce ce vendredi soir. Au menu de ce rendez-vous culturel : rencontres avec des professionnels du voyage, des écrivains, des chefs cuisiniers, concert de musique haïtienne et projection d’un documentaire historique sur la première élection démocratique en Haïti. Une occasion de souligner à la fois la fête du drapeau haïtien (18 mai 1803) et la richesse culturelle de ce pays.

Et quelle richesse ! Mais qui demeure sur bien des aspects méconnue, vu que l’image médiatique d’Haïti en est plutôt une de catastrophes naturelles, de crises politiques, de corruption et de misère que de bonnes nouvelles. Pourtant, le pays déborde de créativité.

« C’est cette image négative qui colle à la peau d’Haïti depuis des décennies que j’ai voulu changer en mettant sur pied Week-end d’Haïti, explique Nancy Roc, fondatrice et directrice d’Incas Productions, une société spécialisée en organisation d’événements. « Il y a pourtant des choses uniques en gastronomie, peinture, artisanat, littérature, musique et danse. C’est ça, l’âme haïtienne. Et c’est aussi ça qui fait vibrer les Québécois. Il existe une histoire d’amour et de solidarité entre les deux sociétés. Et depuis le séisme de janvier 2010, les Québécois se sont encore plus rapprochés d’Haïti.»

Trois moments forts

Incas Productions profitera de l’ouverture du Week-end d’Haïti, ce soir au Blueprint Lounge, à proximité du Quartier des spectacles de Montréal, pour lancer la version finale de son e-book touristique d’Haïti.

Le livre numérique, abondamment illustré de photos, propose de l’information historique et culturelle ainsi que de bonnes adresses pour un voyage réussi en Haïti.

« Avec ce e-book, Haïti s’ouvre au monde en invitant les visiteurs à vivre une expérience visuelle unique, parsemée d’histoire et de culture, explique Nancy Roc. Puisse cet outil d’information et de communication servir à promouvoir Haïti et son grand potentiel. »

À cette occasion, le grand public pourra aussi rencontrer Jerry Tardieu, directeur général de l’hôtel Royal Oasis, premier établissement cinq-étoiles en Haïti, inauguré le 12 décembre dernier à Pétion-Ville.

L’eau à la bouche

La présence de Hans Chavannes et Kenny Pelissier, du traiteur Casserole Kreole, ajoutera certainement du piquant à cette soirée inaugurale. Les deux chefs d’origine haïtienne présenteront quelques créations gastronomiques aux saveurs caribéennes. « Mon cousin et moi cuisinons nos plats haïtiens avec des produits du terroir québécois, mais aussi avec des épices d’un peu partout dans la Caraïbe. Comme le curry de la Jamaïque et de Trinidad et Tobago, ou le colombo de la Martinique », explique Hans Chavannes. La cuisine est très variée en Haïti. Au sud du pays [Les Cayes, Jacmel], on utilise beaucoup la noix de coco dans les recettes, tandis qu’au nord, à Cap Haïtien par exemple, on cuisine avec la noix d’acajou. »

Parmi les entrées, une crème de giraumon (sorte de courge). « Chaque 1er janvier en Haïti, on sert la soupe de giraumon, à base de pommes de terre et de viande. C’est une tradition pour commémorer l’indépendance d’Haïti (1er janvier 1804). J’ai varié la recette de base, que je servirai dans des verrines. Il y aura des « canapés verts » aussi. Le nom de ce hors-d’oeuvre à base d’avocat est celui d’un quartier connu de l’est de Port-au-Prince : Canapé Vert. »

Samedi soir, au Cabaret du Mile-End, c’est en compagnie du chanteur, guitariste et compositeur Wesli et de la chanteuse Tifane que les participants fêteront le drapeau haïtien. Lui, d’origine haïtienne vivant à Montréal, elle, Haïtienne fraîchement arrivée, seront accompagnés du musicien Toto Laraque et de son orchestre.

Le docu de clôture

Et pour clôturer le Week-end d’Haïti, il y aura projection dimanche, à la Grande Bibliothèque de Montréal, du film du cinéaste haïtien Arnold Antonin, Gérard Gourgue, l’homme par qui le cours de l’histoire aurait pu changer.

Le documentaire relate les événements politiques ayant conduit dans le sang les premières élections « démocratiques » du 29 novembre 1987.

Ce film sera suivi d’une table ronde animée par Rodney Saint-Éloi, fondateur de la maison d’édition Mémoire d’encrier.

Le professeur et écrivain haïtien Michel Soukar et la sociologue renommée Danièle Magloire sont invités à commenter ce documentaire qui a fait couler bien des larmes en Haïti et dont l’objectif est de rafraîchir la mémoire collective.