Recueilli par VINCENT COSTE
Hélène Mandroux, maire de Montpellier et médecin de profession, explique son engagement pour le mariage pour tous.
Qu’est-ce qui a motivé votre engagement en faveur du mariage pour tous ?
Je crois que ça vient de ma profession de médecin. J’ai souvent
rencontré des familles qui découvraient l’homosexualité de l’un de leurs
enfants, des mères qui culpabilisaient, des garçons ou filles qui me
confiaient leur mal-être. Il y avait des situations de rejet
aussi. Je ne comprenais pas, j’expliquais que ça pouvait arriver dans
n’importe quelle famille, que l’homosexualité existait depuis toujours.
À quand remontent vos premières initiatives en tant qu’élue ?
Je suis devenu maire en avril 2004 et, quelques jours après, j’ai reçu
un couple de garçons me demandant si j’acceptais de les pacser en
mairie. J’ai dit oui, puis j’ai annoncé à mes adjoints que, désormais,
ça se passerait ainsi. À l’époque, on se pacsait dans les couloirs
d’un tribunal, ce n’était pas très festif, hein ? Ce fut une de mes
premières décisions. Unilatérale d’ailleurs !
Puis, en 2009, vous lancez l’appel de Montpellier. Pourquoi ?
En 2009, le député Patrick Bloche se battait pour que la question du
mariage pour tous soit mise à l’ordre du jour des débats de l’Assemblée
et du Sénat. Avec mon directeur de cabinet de l’époque, Christian Assaf,
nous avons lancé cet appel en faveur du mariage homosexuel pour aider à
ouvrir ce débat. Puis, en 2011, j’ai marié symboliquement Tito et
Florent, un couple, ils étaient ensemble depuis trente ans. Enfin, il a
été décidé, au hasard d’une discussion avec les futurs mariés et à
l’occasion d’un déplacement à Montpellier de Najat Vallaud-Belkacem, que
le premier mariage homosexuel serait célébré ici.
Sur un plan personnel, que ressentez-vous ? De la fierté ?
Quand tombe une discrimination, on ne peut être que satisfaite. Après,
de la fierté, pff... J’aime faire, je n’ai pas un ego surdimensionné.
Alors, oui, je me dis que j’y suis un petit peu pour quelque chose. Et
comme ce mariage se déroule à Montpellier, ça signifie aussi que j’ai
aidé à monter la mayonnaise. J’en suis très ....LIRE LA SUITE