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Le NPD doit exiger l’arrestation de Bush à son retour au Canada

Par Normand Lester | La chronique de Normand Lester – ven. 15 juil. 2011
Le président George W. Bush et ses principaux acolytes, le vice-président Dick Cheney, le secrétaire à la défense, Donald Rumsfeld, le directeur de la CIA, George Tenet ont autorisé l'utilisation de la simulation de noyade contre des détenus à Guantanamo, à Abu Ghraib et dans des prisons secrètes ailleurs dans le monde. Dans un rapport publié cette semaine à New York, Human Rights Watch demande au président Obama d'ordonner l'ouverture d'une enquête criminelle sur leurs agissements.

La grande organisation internationale de défense des droits humains affirme qu'Obama n'a pas le choix puisque les États-Unis sont signataires de la convention de l'ONU contre la torture. Quoi qu'en ait dit Bush, la simulation de noyade constitue un acte de torture en vertu du droit américain comme du droit international. Durant la Seconde Guerre mondiale, des soldats japonais, trouvés coupables de l'avoir pratiquée par des cours martiales américaines, ont été pendus.

Human Rights Watch réclame aussi la création aux États-Unis d'une commission comparable à celle établie après l'attaque du 11 septembre 2001 pour examiner les actions du pouvoir exécutif américain, de la CIA, de l'armée et du Congrès relatives aux politiques et pratiques de torture par l'administration Bush.

Le directeur exécutif de l'organisation, Kenneth Roth se demande comment les États-Unis peuvent insister pour que justice soit faite pour des crimes de torture commis au Darfour, en Libye et au Sri Lanka alors qu'ils mettent leurs propres hauts dirigeants à l'abri d'enquêtes et de poursuites judiciaires pour des faits similaires.

À ce sujet, il faut aussi noter que le Département d'État américain a le culot de publier chaque année un bilan des violations des droits de l'homme dans le monde sans parler des violations commises par ses propres soldats et agents secrets. Avec une incroyable hypocrisie, Washington condamne dans ses bilans la pratique de la torture dans des pays où la CIA a envoyé des islamistes soupçonnés de terrorisme pour en obtenir des renseignements par la torture.

Le porte-parole de HRW ne se fait pas d'illusions au sujet d'Obama. Il déclare que si le gouvernement américain n'engage pas d'enquêtes criminelles crédibles, d'autres pays doivent, en vertu du droit international, poursuivre les dirigeants américains impliqués dans de tels crimes.

Cette menace de poursuite est bien réelle. En février 2011, Bush a annulé un voyage en Suisse où des victimes de supplices qu'il a ordonnés avaient l'intention de porter plainte contre lui. Une enquête sur Bush, Cheney, Rumfeld et Tenet et la torture est ouverte en Espagne. Des documents diffusés par Wikileaks révèlent les pressions exercées par l'administration Obama sur les autorités espagnoles pour qu'elles l'abandonnent.

Depuis la fin de son mandat George Bush est venu deux fois à Montréal pour prononcer des conférences sans être inquiété. Conscient qu'il risque des ennuis pour les crimes qu'il a commis, il semble limiter ses déplacements à l'étranger au Canada. Il doit revenir l'automne prochain.

Ottawa est signataire de toutes les conventions internationales sur la torture, les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité. Le gouvernement Harper doit assumer ses responsabilités et ses obligations en vertu de la Charte des Nations-Unis et des diverses conventions afférentes à la torture et aux droits de l'homme. Il faut que George W. Bush et ses principaux lieutenants soient arrêtés et mis en procès si jamais ils remettent les pieds en territoire canadien.

La nouvelle opposition officielle à Ottawa doit exiger que le gouvernement Harper applique le droit international dans le cas de Bush. C'est une excellente occasion pour Jack Layton et le Nouveau parti démocratique de se démarquer.

Il est temps que les donneurs de leçons américains goutent à leur propre médecine.