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Fra Angelico, Les précurseurs du Christ avec les saints et les martyrs, 1423-1424 |
Observé par: les catholiques
Type: Célébration religieuse
Signification: Célébration de tous les saints
Date: 1er novembre
Observances: prières
Lié à: Commémoration des fidèles défunts
Histoire
Cette fête a longtemps eu lieu après les fêtes de Pâques ou suite à la Pentecôte. Au Ve siècle, elle est célébrée en Syrie le vendredi de Pâques[1]. A Rome, au Ve siècle également, une fête en l'honneur des saints et martyrs était déjà célébrée le dimanche après la Pentecôte[1].
Après la transformation du Panthéon de Rome en sanctuaire chrétien, le pape Boniface IV le consacra, le 13 mai 610, sous le nom de l'église Sainte-Marie-et-des-martyrs. Boniface IV voulait ainsi faire mémoire de tous les martyrs chrétiens dont les corps étaient honorés dans ce sanctuaire. La fête de la Toussaint fut alors fêtée le 13 mai, date anniversaire de la dédicace de cette église consacrée aux martyrs[1] [2].
C'est peut-être à partir du VIIIe siècle qu'elle est fêtée le 1er novembre, lorsque le pape Grégoire III dédicace, en l'honneur de tous les saints, une chapelle de la basilique Saint- Pierre de Rome[1].
Vers 830, le pape Grégoire IV ordonne que cette fête soit célébrée dans le monde entier[1]. Pour certains, c'est à l'occasion de cette décision, prise en 835, que la fête de la Toussaint est fixée au 1er novembre[2].
Sur le conseil de Grégoire IV, l'empereur Louis le Pieux institua la fête de tous les saints sur tout le territoire de l'empire carolingien.
Signification
Cette fête se fonde sur des textes bibliques comme, entre autres, l'Apocalypse de saint Jean (Apoc., 7,2-14), la première lettre de saint Jean (ch.3) et l'évangile selon saint Matthieu (ch 5, 1-12).
Elle est dédiée à Tous les Saints. «Cette célébration groupe non seulement tous les saints canonisés, c’est-à-dire ceux dont l’Église assure, en engageant son autorité, qu’ils sont dans la Gloire de Dieu, mais aussi tous ceux qui, en fait et les plus nombreux, sont dans la béatitude divine» (Dom Robert Le Gall)[2]. Il s'agit donc de toutes les personnes, canonisées ou non, qui ont été sanctifiées par l'exercice de la charité, l'accueil de la miséricorde et le don de la grâce divine[3]. Cette fête rappelle donc à tous les fidèles, la vocation universelle à la sainteté[4].
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Un cimetière à la Toussaint en Pologne |
Elle ne doit pas être confondue avec la Commémoration des fidèles défunts, fêtée le lendemain. Cette dernière est un héritage des lectures monastiques du « rouleau des défunts » : la mention des frères d'une abbaye, ou d'un ordre religieux, au jour anniversaire de leur décès. Elle a été inaugurée par Odilon, abbé de Cluny au XIe siècle.
Cependant, du fait qu'en France, le 1er novembre, jour de la Toussaint, est un jour férié, l'usage est établi de commémorer les morts ce jour au lieu du 2 novembre, comme le témoigne la tradition multi-séculaire de chandelles et bougies allumées dans les cimetières et, depuis le XIXe siècle et le fleurissement, avec des chrysanthèmes, des tombes à la Toussaint (évènement particulièrement bien représenté dans le tableau "La Toussaint" du peintre Émile Friant) ; ces deux gestes symbolisant la vie heureuse après la mort.
Sources
* Théo, l'encyclopédie catholique pour tous, ed. Mame, Paris, 2009
* La Toussaint et la fête des morts
* Dom Robert Le Gall, Dictionnaire de Liturgie, Editions CLD, Rééd 2001, 278 pages
* Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux, Les Fêtes celtiques, Ouest-France Université, coll. « De mémoire d’homme : l’histoire », Rennes, 1995, (ISBN 2-7373-1198-7).
Références et notes
↑ a, b, c, d, e et f Théo, encyclopédie catholique pour tous, Ed. Mame, p.1032
↑ a, b et c Dom Robert Le Gall, Dictionnaire de Liturgie, Editions CLD
↑ Ephata, Missel de la vie chrétienne, Ed. le Sarment/Fayard, 1998, p.1930-1935
↑ Concile Vatican II, Lumen Gentium, Ch.5, par.39-42