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Christianisme - La conversion de Constantin, Empereur Romain

Le problème qui divise encore les historiens est celui de la conversion de l'empereur ; elle intervient sur son lit de mort en 337. Elle est conforme à la coutume en vigueur à l'époque, les fidèles attendant le dernier moment pour recevoir le baptême afin de se faire pardonner les péchés antérieurs mais elle peut apparaître aussi comme la révélation d'un cheminement intérieur remontant à près d'un quart de siècle.

Son père, Constance Chlore, est un païen monothéiste, probablement attaché au culte du Sol Invictus comme de nombreux officier illyriens. Dioclétien ne l'aurait pas fait César s'il avait été chrétien mais, si rien ne prouve qu'il le soit devenu par la suite, celui-ci se comporte toutefois prudemment et, lors de la Grande persécution se serait contenté (selon Eusèbe de Césarée) en Gaule de démolir quelques édifices.

La christianisation de l'Empire

Les chrétiens ne constituent alors qu'une faible minorité des sujets de Constantin[8], répartis très inégalement à travers l'Empire, essentiellement en Orient et en Afrique du Nord. Constantin est un empereur païen, un monothéiste qui honore Sol Invictus mais qui s'intéresse depuis longtemps au christianisme puisqu'il finira par adopter comme religion personnelle en 312.

La progressive conversion de Constantin au christianisme s'accompagne d'une politique impériale favorable aux chrétiens mais le paganisme n'est jamais persécuté. Plusieurs indices témoignent de cette évolution : Constantin abandonne progressivement le monnayage au type de Soleil et fait fréquemment représenter sur ses monnaies des symboles chrétiens. Il reconnaît les tribunaux épiscopaux et fait du dimanche un jour férié obligatoire en 321, à l'exception des travaux des champs. L'Empereur accorde également des dons en argent et en terrains à l'Église, soutenant la construction de grandes basiliques.

Le processus de christianisation de l'Empire à partir de Constantin demeure un phénomène discuté quant à ses modalités concrètes comme en témoignent les travaux des historiens Ramsay McMullen et de Paul Veyne, cités en bibliographie, qui esquissent pour l'un une christianisation paisible et insensible (Veyne) et pour l'autre un processus forcé et accompagné - par un effet boomerang - d'une paganisation du christianisme (McMullen).

Le maintien de l'unité de l'Église

Constantin montre son désir d'assurer à tout prix, par la conciliation ou la condamnation, l'unité de l'Église qu'il considère dès ce moment comme un rouage de l'État et l'un des principaux soutiens du pouvoir, et devient, ce faisant le véritable « président de l'Église »[9]. Au début du IVe siècle, ce projet est contrarié par des crises dont les plus importantes sont la sécession donatiste et la crise arienne.
Le donatisme naît à propos d'une crise concernant la légitimité de l'évêque de Carthage, Cécilius, ordonné en 312 : l'un des consécrateurs a livré des objets sacrés lors d'une persécution. Certains chrétiens considèrent que la cérémonie n'a aucune valeur et élisent un autre évêque, Donatus. Ses partisans nient toute validité aux sacrements conférés par Cécilianus et provoquent des affrontements pour la possession des églises. Constantin tente en vain d'apaiser le schisme par des lettres aux adversaires, puis, devant l'intransigeance des donatistes, convoque lui même les synodes du Latran (313) et d'Arles (314) qui condamnent le donatisme. Au début de 317, l'empereur promulgue un décret qui ordonne aux donatistes de restituer les lieux de culte qu'ils occupent. Devant leur refus, Cecilianus demande l'intervention de l'État pour le faire exécuter mais il y a plusieurs morts. Constantin finit par céder et promulgue en 321 un édit de tolérance laissant aux donatistes les églises qu'ils possèdent tout en maintenant sa condamnation de principe.
À la différence du schisme donatiste qui reste confiné à l'Afrique, l'arianisme se répand dans tout l'Orient. Voulant mettre fin à la querelle qui divise les chrétiens à propos du rapport entre le Fils et le Père, Constantin convoque et préside, sous l'impulsion de son conseiller Ossius de Cordoue - l'un des rares théologiens chrétiens occidentaux de l'époque — le concile œcuménique le 20 mai 325 dans la ville de Nicée, en Bithynie. La conception inspirée par les thèses du prêtre Arius (subordination du Fils au Père) y est condamnée.
  • La plupart des 250 ou 300 évêques présents signent un « symbole » (un accord) comportant le credo encore en usage aujourd'hui dans toutes les Églises chrétiennes.
  • Constantin préside les séances bien qu'il ne soit pas encore baptisé, impose la formule dogmatique finalement adoptée par les pressions constantes qu'il exerce qur les membres de l'Assemblée et se charge d'appliquer les décisions du concile de Nicée en faisant chasser de leurs sièges les évêques « ariens » (on dit aussi « homéens » ; ceux qui ont accepté le credo sont appelés « orthodoxes », « nicéens » ou « homoousiens »). Mais, à la fin de sa vie, Constantin se rapproche des ariens et c'est leur chef, Eusèbe de Nicomédie, qui organise son baptême, sur son lit de mort. La crise arienne durera encore plusieurs décennies.
Ainsi se met en place, dès le régne de Constantin, ce qu'il est convenu d'appeler un régime césaro-papiste, c'est-à-dire un régime comme l'a montré l'historien Gilbert Dagron, dans lequel les pouvoirs politique et religieux, bien que séparés, ne sont pas dissociables car le détenteur du pouvoir politique, qui se prétend désigné par Dieu, participe de la nature épiscopale et exerce son autorité sur l'Église. Les évêques tentent dès le régne de Constantin et encore davantage sous ses successeurs de préserver l'Église contre les empiètements du pouvoir impérial, en particulier dans le domaine du dogme, et, d'autre part, de marquer que, comme chrétien, l'empereur doit être soumis aux mêmes obligations morales et spirituelles que les autres fidèles......Lire la suite de cet article sur Wikipedia