Bien sûr, je comprends aisément que certains soient irrités par la couverture médiatique dont bénéficie cet événement planétaire. Cependant, en lisant ce genre de réactions, je me repose la question, pourtant élémentaire : "Pourquoi aimons-nous le football ? Qu'est-ce qui rend ce sport si suivi, partout dans le monde, sans différence de culture ou de pays ?". Quelques indices à suivre.
Ce que ce post n'est pas.
Cet article n'aura pas pour conclusion : "le football c'est mieux que le tennis, le rugby et la natation réunis". Chacun de ses sports rencontre ses propres adhérents, ses propres fans, et il serait vain et bête d'essayer d'en tirer une hiérarchie qualitative, forcément subjective. On essaiera seulement de distinguer les qualités essentielles du football, d'en souligner les principaux atouts, qui le rendent si aimé, et si apprécié de par le monde.
Le football, c'est LE sport universel !
Contrairement au tennis, au rugby, ou au handball, le football est le sport universel par excellence. Joué sur tous les terrains vagues du monde, pratiqué par les enfants dès qu'ils savent aligner un pied devant l'autre, le football unit des peuples entiers en une seule pratique, un seul sport. En Côte d'Ivoire, comme en Roumanie, en Angleterre comme au Portugal, vous trouverez sans peine quelques gosses qui savent manier le ballon en cuir, et seront ravis de dribbler et de montrer l'étendue de leur talent.
Avec des règles on ne peut plus simples (l'équipe qui marque le plus de buts remporte le match), loin du réglement du rugby par exemple, qui se trouve être un poil plus compliqué, le football remporte une forte adhésion de la part de ses supporters, sans pour être autant difficile d'accès.
Le football, pour son suspense
Un sport dans lequel ni la Russie, ni les USA, ni la Chine ne trustent les premières places ne peut pas être un mauvais sport. Si, d'ordinaire, les JO et autres championnats du monde dans les autres disciplines sportives (ahtlétisme, natation, ski, tennis...) sont sous l'emprise des trois pays susnommés, le football reste une discipline sportive dans lequel les pays du Vieux Continent (Italie, Allemagne, Angleterre, Espagne, France ) et d'Amérique du Sud (Argentine, Brésil) gardent une réelle mainmise. Les pays d'Afrique (Cameroun, Côte d'Ivoire, Nigéria, Egypte) devraient, cependant, être amenés à jouer un plus grand rôle dans les prochaines années, avec (pourquoi pas ?) un pays africain vainqueur cette année sur le continent.
Le sport-roi fait surtout beaucoup d'aficionados par ses retournements de situation, parfois inespérés. On retiendra évidemment la mythique victoire de Liverpool contre le Milan AC, en finale de Ligue des Champions, en mai 2005. Menés 3-0 à la mi-temps, les Liverpudliens réussirent à renverser une montagne, et tous les pronostics qui les enterraient vivants, en parvenant à égaliser dans les limites du temps réglementaire, avant de s'imposer aux tirs aux buts. Les supporters de Liverpool se souviendront ainsi à jamais du "Miracle d'Istanbul", où se tenait la finale.
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Clara - Âge: 24 - Pas d'enfantsCélibataire et disponible. Écrivez-moi
Le football aime surtout détruire les pronostics, et se plaît à sacrer des champions pas forcément attendus par les parieurs les plus avisés. En général, les favoris des différents Coupes du Monde se prennent les pieds dans le tapis, et font mentir les pronostics. La Wunder-Team de Hongrie, annoncée championne du monde en 1954, et qui comptait dans ses rangs Ferenc Puskas, Sandor Kocsis, fut battue par l'Allemagne en finale ; le Brésil, en 1950, fut battu en finale à domicile, alors qu'il était archi-favori ; les Pays-Bas, battus deux fois de suite en finale, en 1974, alors qu'ils comptaient dans leurs rangs Johan Cruyff, triple Ballon d'Or ; le Brésil encore, piteusement éliminé en 1982 et 1986, alors qu'il comptait des joueurs comme Zico, Socrates, ou Roberto Dinamite... Les exemples sont nombreux, mais ils tendent à prouver qu'une seule chose : si les équipes sont annoncées favorites, elles doivent encore le prouver sur le terrain. Le football n'est pas une science exacte...
Qui aurait cru en la victoire de l'Italie en 2006, alors qu'elle était engluée dans les affaires de corruption qui éclaboussait son Championnat, et qu'elle n'avait plus remportée ce titre depuis 24 ans ? Qui aurait également parié sur la France, qui a réalisé un superbe parcours lors de cette même édition, alors qu'elle s'attirait les foudres de la presse, qui y voyait une équipe vieillissante et dépassée ?
Le football, pour sa beauté
Ce n'est pas faire injure aux autres sports que d'affirmer que le football reste l'un des sports les plus variés, l'un des plus techniques, et l'un des plus beaux à voir. Combinant des gestes techniques tous plus nombreux les uns que les autres, le football se distingue par le nombre inimaginable de combinaisons.
A l'inverse du rugby, qui comporte peu de gestes techniques différents (à part peut-être la chistera), le football regorge de possibilités, pour tout joueur possédant le talent nécessaire. Si tel dribbleur peut se lancer dans une course effrénée, éliminant tel ou tel adversaire sur une roulette ou un flip-flap, un autre pourra adresser une superbe passe dans le dos de la défense, afin que son partenaire élimine le gardien d'une feinte de corps tout en beauté. Vous l'aurez compris, de par le nombre de tirs possibles, de dribbles, de passes, le football reste un jeu ouvert, et impressionnant.
Certes, il serait faux et mensonger de dire que chaque match de football est un sommet du genre, et une rencontre historique. Certes, la plupart des "petites équipes" offrent rarement des matchs de très grande qualité, mais le très haut niveau, comme en Ligue des Champions ou en Coupe du Monde, nous réserve des rencontres proprement stupéfiantes. Ce sont souvent de ces matchs dont on se souvient plusieurs années plus tard.
Plusieurs footballeurs ont logiquement marqué ces rencontres sportives, de par leur performance inoubliable, leur talent hors du commun, leurs buts hors du temps. D'autres joueurs nous ont accoutumé à des gestes de grande classe, qui sont immédiatement rentré dans l'Histoire. Comment ne pas se souvenir du prodigieux arrêt de Gordon Banks devant Pelé en 1966 ? Le Roi Pelé en tirera une phrase magnifique, depuis rentrée dans la légende : "J'ai marqué un but, mais Banks l'a arrêté"
A moins de vivre dans un bunker enterré sous 150 mètres de neige dans le cercle polaire, vous devez sûrement savoir que dans quelques jours se tiendra la compétition la plus prisée par tous les amateurs de football, la Coupe du Monde. Certes, mais beaucoup s'enflamment à cette occasion : "Marre du foot !", "Les joueurs de foot sont payés à rien foot !", "Panem et circensem, donnez-leur du pain et des jeux, et ils oublieront tous leurs soucis".
Bien sûr, je comprends aisément que certains soient irrités par la couverture médiatique dont bénéficie cet événement planétaire. Cependant, en lisant ce genre de réactions, je me repose la question, pourtant élémentaire : "Pourquoi aimons-nous le football ? Qu'est-ce qui rend ce sport si suivi, partout dans le monde, sans différence de culture ou de pays ?". Quelques indices à suivre.
Ce que ce post n'est pas.
Cet article n'aura pas pour conclusion : "le football c'est mieux que le tennis, le rugby et la natation réunis". Chacun de ses sports rencontre ses propres adhérents, ses propres fans, et il serait vain et bête d'essayer d'en tirer une hiérarchie qualitative, forcément subjective. On essaiera seulement de distinguer les qualités essentielles du football, d'en souligner les principaux atouts, qui le rendent si aimé, et si apprécié de par le monde.
Le football, c'est LE sport universel !
Contrairement au tennis, au rugby, ou au handball, le football est le sport universel par excellence. Joué sur tous les terrains vagues du monde, pratiqué par les enfants dès qu'ils savent aligner un pied devant l'autre, le football unit des peuples entiers en une seule pratique, un seul sport. En Côte d'Ivoire, comme en Roumanie, en Angleterre comme au Portugal, vous trouverez sans peine quelques gosses qui savent manier le ballon en cuir, et seront ravis de dribbler et de montrer l'étendue de leur talent.
Avec des règles on ne peut plus simples (l'équipe qui marque le plus de buts remporte le match), loin du réglement du rugby par exemple, qui se trouve être un poil plus compliqué, le football remporte une forte adhésion de la part de ses supporters, sans pour être autant difficile d'accès.
Le football, pour son suspense
Un sport dans lequel ni la Russie, ni les USA, ni la Chine ne trustent les premières places ne peut pas être un mauvais sport. Si, d'ordinaire, les JO et autres championnats du monde dans les autres disciplines sportives (ahtlétisme, natation, ski, tennis...) sont sous l'emprise des trois pays susnommés, le football reste une discipline sportive dans lequel les pays du Vieux Continent (Italie, Allemagne, Angleterre, Espagne, France ) et d'Amérique du Sud (Argentine, Brésil) gardent une réelle mainmise. Les pays d'Afrique (Cameroun, Côte d'Ivoire, Nigéria, Egypte) devraient, cependant, être amenés à jouer un plus grand rôle dans les prochaines années, avec (pourquoi pas ?) un pays africain vainqueur cette année sur le continent.
Le sport-roi fait surtout beaucoup d'aficionados par ses retournements de situation, parfois inespérés. On retiendra évidemment la mythique victoire de Liverpool contre le Milan AC, en finale de Ligue des Champions, en mai 2005. Menés 3-0 à la mi-temps, les Liverpudliens réussirent à renverser une montagne, et tous les pronostics qui les enterraient vivants, en parvenant à égaliser dans les limites du temps réglementaire, avant de s'imposer aux tirs aux buts. Les supporters de Liverpool se souviendront ainsi à jamais du "Miracle d'Istanbul", où se tenait la finale.
Le football aime surtout détruire les pronostics, et se plaît à sacrer des champions pas forcément attendus par les parieurs les plus avisés. En général, les favoris des différents Coupes du Monde se prennent les pieds dans le tapis, et font mentir les pronostics. La Wunder-Team de Hongrie, annoncée championne du monde en 1954, et qui comptait dans ses rangs Ferenc Puskas, Sandor Kocsis, fut battue par l'Allemagne en finale ; le Brésil, en 1950, fut battu en finale à domicile, alors qu'il était archi-favori ; les Pays-Bas, battus deux fois de suite en finale, en 1974, alors qu'ils comptaient dans leurs rangs Johan Cruyff, triple Ballon d'Or ; le Brésil encore, piteusement éliminé en 1982 et 1986, alors qu'il comptait des joueurs comme Zico, Socrates, ou Roberto Dinamite... Les exemples sont nombreux, mais ils tendent à prouver qu'une seule chose : si les équipes sont annoncées favorites, elles doivent encore le prouver sur le terrain. Le football n'est pas une science exacte...
Qui aurait cru en la victoire de l'Italie en 2006, alors qu'elle était engluée dans les affaires de corruption qui éclaboussait son Championnat, et qu'elle n'avait plus remportée ce titre depuis 24 ans ? Qui aurait également parié sur la France, qui a réalisé un superbe parcours lors de cette même édition, alors qu'elle s'attirait les foudres de la presse, qui y voyait une équipe vieillissante et dépassée ?
L'Italie, championne du monde 2006
Le football, pour sa beauté
Ce n'est pas faire injure aux autres sports que d'affirmer que le football reste l'un des sports les plus variés, l'un des plus techniques, et l'un des plus beaux à voir. Combinant des gestes techniques tous plus nombreux les uns que les autres, le football se distingue par le nombre inimaginable de combinaisons.
A l'inverse du rugby, qui comporte peu de gestes techniques différents (à part peut-être la chistera), le football regorge de possibilités, pour tout joueur possédant le talent nécessaire. Si tel dribbleur peut se lancer dans une course effrénée, éliminant tel ou tel adversaire sur une roulette ou un flip-flap, un autre pourra adresser une superbe passe dans le dos de la défense, afin que son partenaire élimine le gardien d'une feinte de corps tout en beauté. Vous l'aurez compris, de par le nombre de tirs possibles, de dribbles, de passes, le football reste un jeu ouvert, et impressionnant.
Certes, il serait faux et mensonger de dire que chaque match de football est un sommet du genre, et une rencontre historique. Certes, la plupart des "petites équipes" offrent rarement des matchs de très grande qualité, mais le très haut niveau, comme en Ligue des Champions ou en Coupe du Monde, nous réserve des rencontres proprement stupéfiantes. Ce sont souvent de ces matchs dont on se souvient plusieurs années plus tard.
Plusieurs footballeurs ont logiquement marqué ces rencontres sportives, de par leur performance inoubliable, leur talent hors du commun, leurs buts hors du temps. D'autres joueurs nous ont accoutumé à des gestes de grande classe, qui sont immédiatement rentré dans l'Histoire. Comment ne pas se souvenir du prodigieux arrêt de Gordon Banks devant Pelé en 1966 ? Le Roi Pelé en tirera une phrase magnifique, depuis rentrée dans la légende : "J'ai marqué un but, mais Banks l'a arrêté"
Comment rester de marbre devant les dribbles chaloupés des grands techniciens du genre, dans la veine des Garrincha, Maradona et, plus proches de nous, Ronaldinho, Cristiano Ronaldo et Messi ?
La plupart de ces joueurs ont pu exprimer leur art dans un cadre technique, et une équipe spécialement taillés pour eux. Il faut dire que le football offre à peu près toutes les possibilités tactiques. Les amateurs de beau jeu se réjouissent du retour du toque, jeu fluide à une touche de balle ressuscité par les joueurs du FC Barcelone, tandis que les tacticiens-nés prennent un plaisir fou à voir jouer l'Inter de Milan, récent champion d'Europe, et adepte d'une véritable rigueur défensive à l'ancienne, un catenaccio actualisé. Si vous aimez un jeu rigoureux et physique, il faudra vous pencher du côté du Championnat d'Angleterre, réputé pour la vigueur de ses contacts physiques, et son règlement plutôt permissif. Si en revanche, vous appréciez un jeu léché et construit, vous suivrez avec bonheur le Championnat espagnol, sans doute le plus technique du monde.
Le football, pour vivre des émotions incomparables
Nous nous souvenons tous, à peu près, de ce que nous faisions le 12 juillet 1998, jour où la France a battu le Brésil 3-0 en finale de la Coupe du Monde, au Stade de France. Pour certains, ce sont des souvenirs inoubliables, pour d'autres un moment à jamais gravé dans l'histoire collective d'un pays et d'un peuple. Il suffisait de voir les Champs-Elysées à l'issue de ladite rencontre, pour se rendre compte de la ferveur populaire qui avait envahi le pays, suite au sacre tant attendu des Bleus.
Sans vouloir rabâcher les nombreux auteurs et sociologues qui se sont penchés sur le sujet, le football, particulièrement en Coupe du Monde, reste un important facteur de communion nationale. Souvenons-nous de l'euphorie qui avait envahi notre cher pays suite aux succès de 98 et 2000, souvenons-nous de la bande à Platini, qui nous a fait chavirer à l'issue de sa victoire contre le Brésil en 86, et, pour les plus anciens, les Piantoni, Kopa et Fontaine, qui parvinrent à accrocher la troisième place en 1958, en Suède.
N'avons-nous pas fait l'expérience d'une telle euphorie collective ? Dans un bar, dans la rue, dans un stade, nous avons suivi les matchs de l'équipe de France lors du dernier Mondial. Tant bien que mal, à la télévision, à la radio, par SMS, ou par Internet, nous avons voulu nous informer, être au courant des résultats de cette équipe qui nous faisait honneur grâce à son parcours plus que probant, en témoignent les victoires successives contre l'Espagne (8è), le Brésil (quarts de finale), et le Portugal (demi-finale).
Le football, pour refaiiiiiire le match !
Comment ne pas relier le football à ses éternelles discussions entre initiés, durant la saison, ou à l'occasion de matchs internationaux ? Combien de fois avons-nous fustigé l'arbitre, décidément trop proche de l' équipe adverse ? Combien de fois avons-nous refait la composition d'une équipe, et n'avons-nous pas remplacé tel joueur par un autre ? Combien de fois avons-nous critiqué les choix de Raymond Domenech, et combien de fois avons-nous appelé à sa démission ?
En période de Coupe du Monde, les résultats sont vivement commentés par les amateurs de football. Nombre d'actions de jeu contestables sont ainsi rentrées dans la légende, à cause de leur ambiguité dans le jeu, et de par leur influence sur le reste du match.
Nos grand-parents commentaient déjà le but de Geoffrey Hurst, lors de la finale de la Coupe du Monde 1966. Ce but validé par l'arbitre est tout autant contesté par les supporters de l'Allemagne, équipe vaincue de l'époque. Si le joueur a récemment avoué que son but n'était pas valable, les discussions à ce sujet n'ont pas fini de germer.
Nos parents se sont eux montrés très critiques vis-à-vis de la fameuse agression d'Harald Schumacher contre Patrick Battiston, lors du match France-RFA, demi-finale de la Coupe du Monde 1982. Si pour certains elle constitue le tournant du match (le gardien adverse n'écopant d'aucun carton, et la France ne bénéficiant d'aucun penalty), elle hante encore les esprits des supporters français, longtemps abattus par cette action entrée dans l'Histoire.
Enfin, plus proche de nous, la main de Thierry Henry a récemment provoqué une vive polémique au niveau mondial. On a longtemps débattu de son caractère volontaire (ou non). Nombre de personnes (politiques compris !) se sont mêlés au débat, et l'image de Henry en a d'ailleurs pris un sacré coup.
A moins de vivre dans un bunker enterré sous 150 mètres de neige dans le cercle polaire, vous devez sûrement savoir que dans quelques jours se tiendra la compétition la plus prisée par tous les amateurs de football, la Coupe du Monde. Certes, mais beaucoup s'enflamment à cette occasion : "Marre du foot !", "Les joueurs de foot sont payés à rien foot !", "Panem et circensem, donnez-leur du pain et des jeux, et ils oublieront tous leurs soucis".
Bien sûr, je comprends aisément que certains soient irrités par la couverture médiatique dont bénéficie cet événement planétaire. Cependant, en lisant ce genre de réactions, je me repose la question, pourtant élémentaire : "Pourquoi aimons-nous le football ? Qu'est-ce qui rend ce sport si suivi, partout dans le monde, sans différence de culture ou de pays ?". Quelques indices à suivre.
Ce que ce post n'est pas.
Cet article n'aura pas pour conclusion : "le football c'est mieux que le tennis, le rugby et la natation réunis". Chacun de ses sports rencontre ses propres adhérents, ses propres fans, et il serait vain et bête d'essayer d'en tirer une hiérarchie qualitative, forcément subjective. On essaiera seulement de distinguer les qualités essentielles du football, d'en souligner les principaux atouts, qui le rendent si aimé, et si apprécié de par le monde.
Le football, c'est LE sport universel !
Contrairement au tennis, au rugby, ou au handball, le football est le sport universel par excellence. Joué sur tous les terrains vagues du monde, pratiqué par les enfants dès qu'ils savent aligner un pied devant l'autre, le football unit des peuples entiers en une seule pratique, un seul sport. En Côte d'Ivoire, comme en Roumanie, en Angleterre comme au Portugal, vous trouverez sans peine quelques gosses qui savent manier le ballon en cuir, et seront ravis de dribbler et de montrer l'étendue de leur talent.
Avec des règles on ne peut plus simples (l'équipe qui marque le plus de buts remporte le match), loin du réglement du rugby par exemple, qui se trouve être un poil plus compliqué, le football remporte une forte adhésion de la part de ses supporters, sans pour être autant difficile d'accès.
Le football, pour son suspense
Un sport dans lequel ni la Russie, ni les USA, ni la Chine ne trustent les premières places ne peut pas être un mauvais sport. Si, d'ordinaire, les JO et autres championnats du monde dans les autres disciplines sportives (ahtlétisme, natation, ski, tennis...) sont sous l'emprise des trois pays susnommés, le football reste une discipline sportive dans lequel les pays du Vieux Continent (Italie, Allemagne, Angleterre, Espagne, France ) et d'Amérique du Sud (Argentine, Brésil) gardent une réelle mainmise. Les pays d'Afrique (Cameroun, Côte d'Ivoire, Nigéria, Egypte) devraient, cependant, être amenés à jouer un plus grand rôle dans les prochaines années, avec (pourquoi pas ?) un pays africain vainqueur cette année sur le continent.
Le sport-roi fait surtout beaucoup d'aficionados par ses retournements de situation, parfois inespérés. On retiendra évidemment la mythique victoire de Liverpool contre le Milan AC, en finale de Ligue des Champions, en mai 2005. Menés 3-0 à la mi-temps, les Liverpudliens réussirent à renverser une montagne, et tous les pronostics qui les enterraient vivants, en parvenant à égaliser dans les limites du temps réglementaire, avant de s'imposer aux tirs aux buts. Les supporters de Liverpool se souviendront ainsi à jamais du "Miracle d'Istanbul", où se tenait la finale.
Le football aime surtout détruire les pronostics, et se plaît à sacrer des champions pas forcément attendus par les parieurs les plus avisés. En général, les favoris des différents Coupes du Monde se prennent les pieds dans le tapis, et font mentir les pronostics. La Wunder-Team de Hongrie, annoncée championne du monde en 1954, et qui comptait dans ses rangs Ferenc Puskas, Sandor Kocsis, fut battue par l'Allemagne en finale ; le Brésil, en 1950, fut battu en finale à domicile, alors qu'il était archi-favori ; les Pays-Bas, battus deux fois de suite en finale, en 1974, alors qu'ils comptaient dans leurs rangs Johan Cruyff, triple Ballon d'Or ; le Brésil encore, piteusement éliminé en 1982 et 1986, alors qu'il comptait des joueurs comme Zico, Socrates, ou Roberto Dinamite... Les exemples sont nombreux, mais ils tendent à prouver qu'une seule chose : si les équipes sont annoncées favorites, elles doivent encore le prouver sur le terrain. Le football n'est pas une science exacte...
Qui aurait cru en la victoire de l'Italie en 2006, alors qu'elle était engluée dans les affaires de corruption qui éclaboussait son Championnat, et qu'elle n'avait plus remportée ce titre depuis 24 ans ? Qui aurait également parié sur la France, qui a réalisé un superbe parcours lors de cette même édition, alors qu'elle s'attirait les foudres de la presse, qui y voyait une équipe vieillissante et dépassée ?
L'Italie, championne du monde 2006
Le football, pour sa beauté
Ce n'est pas faire injure aux autres sports que d'affirmer que le football reste l'un des sports les plus variés, l'un des plus techniques, et l'un des plus beaux à voir. Combinant des gestes techniques tous plus nombreux les uns que les autres, le football se distingue par le nombre inimaginable de combinaisons.
A l'inverse du rugby, qui comporte peu de gestes techniques différents (à part peut-être la chistera), le football regorge de possibilités, pour tout joueur possédant le talent nécessaire. Si tel dribbleur peut se lancer dans une course effrénée, éliminant tel ou tel adversaire sur une roulette ou un flip-flap, un autre pourra adresser une superbe passe dans le dos de la défense, afin que son partenaire élimine le gardien d'une feinte de corps tout en beauté. Vous l'aurez compris, de par le nombre de tirs possibles, de dribbles, de passes, le football reste un jeu ouvert, et impressionnant.
Certes, il serait faux et mensonger de dire que chaque match de football est un sommet du genre, et une rencontre historique. Certes, la plupart des "petites équipes" offrent rarement des matchs de très grande qualité, mais le très haut niveau, comme en Ligue des Champions ou en Coupe du Monde, nous réserve des rencontres proprement stupéfiantes. Ce sont souvent de ces matchs dont on se souvient plusieurs années plus tard.
Plusieurs footballeurs ont logiquement marqué ces rencontres sportives, de par leur performance inoubliable, leur talent hors du commun, leurs buts hors du temps. D'autres joueurs nous ont accoutumé à des gestes de grande classe, qui sont immédiatement rentré dans l'Histoire. Comment ne pas se souvenir du prodigieux arrêt de Gordon Banks devant Pelé en 1966 ? Le Roi Pelé en tirera une phrase magnifique, depuis rentrée dans la légende : "J'ai marqué un but, mais Banks l'a arrêté"
Comment rester de marbre devant les dribbles chaloupés des grands techniciens du genre, dans la veine des Garrincha, Maradona et, plus proches de nous, Ronaldinho, Cristiano Ronaldo et Messi ?
La plupart de ces joueurs ont pu exprimer leur art dans un cadre technique, et une équipe spécialement taillés pour eux. Il faut dire que le football offre à peu près toutes les possibilités tactiques. Les amateurs de beau jeu se réjouissent du retour du toque, jeu fluide à une touche de balle ressuscité par les joueurs du FC Barcelone, tandis que les tacticiens-nés prennent un plaisir fou à voir jouer l'Inter de Milan, récent champion d'Europe, et adepte d'une véritable rigueur défensive à l'ancienne, un catenaccio actualisé. Si vous aimez un jeu rigoureux et physique, il faudra vous pencher du côté du Championnat d'Angleterre, réputé pour la vigueur de ses contacts physiques, et son règlement plutôt permissif. Si en revanche, vous appréciez un jeu léché et construit, vous suivrez avec bonheur le Championnat espagnol, sans doute le plus technique du monde.
Le football, pour vivre des émotions incomparables
Nous nous souvenons tous, à peu près, de ce que nous faisions le 12 juillet 1998, jour où la France a battu le Brésil 3-0 en finale de la Coupe du Monde, au Stade de France. Pour certains, ce sont des souvenirs inoubliables, pour d'autres un moment à jamais gravé dans l'histoire collective d'un pays et d'un peuple. Il suffisait de voir les Champs-Elysées à l'issue de ladite rencontre, pour se rendre compte de la ferveur populaire qui avait envahi le pays, suite au sacre tant attendu des Bleus.
Sans vouloir rabâcher les nombreux auteurs et sociologues qui se sont penchés sur le sujet, le football, particulièrement en Coupe du Monde, reste un important facteur de communion nationale. Souvenons-nous de l'euphorie qui avait envahi notre cher pays suite aux succès de 98 et 2000, souvenons-nous de la bande à Platini, qui nous a fait chavirer à l'issue de sa victoire contre le Brésil en 86, et, pour les plus anciens, les Piantoni, Kopa et Fontaine, qui parvinrent à accrocher la troisième place en 1958, en Suède.
N'avons-nous pas fait l'expérience d'une telle euphorie collective ? Dans un bar, dans la rue, dans un stade, nous avons suivi les matchs de l'équipe de France lors du dernier Mondial. Tant bien que mal, à la télévision, à la radio, par SMS, ou par Internet, nous avons voulu nous informer, être au courant des résultats de cette équipe qui nous faisait honneur grâce à son parcours plus que probant, en témoignent les victoires successives contre l'Espagne (8è), le Brésil (quarts de finale), et le Portugal (demi-finale).
Le football, pour refaiiiiiire le match !
Eugène Saccomano (montage DjDave5)
Comment ne pas relier le football à ses éternelles discussions entre initiés, durant la saison, ou à l'occasion de matchs internationaux ? Combien de fois avons-nous fustigé l'arbitre, décidément trop proche de l' équipe adverse ? Combien de fois avons-nous refait la composition d'une équipe, et n'avons-nous pas remplacé tel joueur par un autre ? Combien de fois avons-nous critiqué les choix de Raymond Domenech, et combien de fois avons-nous appelé à sa démission ?
En période de Coupe du Monde, les résultats sont vivement commentés par les amateurs de football. Nombre d'actions de jeu contestables sont ainsi rentrées dans la légende, à cause de leur ambiguité dans le jeu, et de par leur influence sur le reste du match.
Nos grand-parents commentaient déjà le but de Geoffrey Hurst, lors de la finale de la Coupe du Monde 1966. Ce but validé par l'arbitre est tout autant contesté par les supporters de l'Allemagne, équipe vaincue de l'époque. Si le joueur a récemment avoué que son but n'était pas valable, les discussions à ce sujet n'ont pas fini de germer.
Nos parents se sont eux montrés très critiques vis-à-vis de la fameuse agression d'Harald Schumacher contre Patrick Battiston, lors du match France-RFA, demi-finale de la Coupe du Monde 1982. Si pour certains elle constitue le tournant du match (le gardien adverse n'écopant d'aucun carton, et la France ne bénéficiant d'aucun penalty), elle hante encore les esprits des supporters français, longtemps abattus par cette action entrée dans l'Histoire.
Enfin, plus proche de nous, la main de Thierry Henry a récemment provoqué une vive polémique au niveau mondial. On a longtemps débattu de son caractère volontaire (ou non). Nombre de personnes (politiques compris !) se sont mêlés au débat, et l'image de Henry en a d'ailleurs pris un sacré coup.
On l'a bien compris, le football déchaîne les passions, anime les discussions, et continuera pendant encore longtemps à nous faire prendre du plaisir. Certes, nous nous interrogeons souvent sur l'ultra-médiatisation à outrance, il faut le reconnaître, de certains matchs, qui n'en valent peut-être pas la peine ; nous nous montrons sceptiques, voire critiques envers les salaires des joueurs, particulièrement indécents en cette période de crise, qui n'épargne personne ; nous dénonçons la starification de joueurs, en dépit des résultats du terrain.
Mais quand la pression monte, quand les artistes rentrent sur le terrain, et que le coup d'envoi est donné, il n'y a plus qu'un coeur qui bat à l'unisson.