La notion du football populaire dans notre SOCIÉTÉ.
Une fleur PARMI les hommes : le football
Le football, « langage universel » pour certains auteurs, génère une culture spécifique avec ses codes, son vocabulaire, ses rites initiatiques et toute sa cohorte de productions artistiques. Du cinéma à la chanson en passant par tous les arts, le football est en effet une source d'inspiration universelle depuis plus d'un siècle. L'humaniste français Albert Camus, ancien gardien de but, rend d'ailleurs un vibrant hommage au football en déclarant : « Tout ce que je sais de plus sûr à propos de la moralité et des obligations des hommes, c'est au football que je le dois ».
Certains artistes s’inspirent directement du phénomène du football
Les chants tiennent une place importante dans la culture football. Clubs et équipes nationales génèrent des chansons dont certaines sont d'authentiques succès commerciaux, d'allez les Verts ! De Jacques Monty en France au milieu des années 1970 aux multiples chants de clubs anglais édités à partir de 1971 (ex. : We can do it (Liverpool FC)). Toutefois, les supporters préfèrent généralement recycler des chants n'ayant aucun rapport avec le football. Ainsi, l'hymne emblématique des supporters est You' ll Never Walk Alone depuis 1965 et son adoption par les fans de Liverpool FC et du Celtic Glasgow. Ce chant fut créé pour une comédie musicale américaine sans rapport avec le football. Certains artistes, en revanche, s'inspirent directement du phénomène football. Le groupe Queen exploite ainsi cette influence dans ses titres We Will Rock You et We Are the Champions.
Dans le domaine du cinéma, tous les aspects du jeu ont été explorés depuis 1911 et le premier film du genre, Harry The Footballer du Britannique Lewin Fitzhamon : de la folie de certains supporters dans « À mort l'arbitre de Jean-Pierre Mocky » (1984, un an avant le Drame du Heysel), à la satire sociale avec Coup de tête de Jean-Jacques Annaud (1979) en passant notamment par la fresque historique avec Le Miracle de Berne (Das Wunder von Bern) de Sönke Wortmann (2003) et l'exotisme avec La Coupe (The Cup), film australo-bhoutanais de Khyentse Norbu (1999) nous racontant les aventures de deux jeunes Tibétains réfugiés dans un monastère bouddhiste, qui tente de suivre la Coupe du monde 1998 à la télévision, exemples qui illustrent encore et toujours l'universalité du ballon rond.
Dans le domaine de la peinture, on citera les footballeurs abstraits de Nicolas de Staël, série de 25 toiles et nombre d'esquisses peintes par l'artiste au cours d'un match France-Suède en 1952 au Parc des Princes.
En littérature, Nick Hornby publie Fever Pitch en 1992 qui fait évoluer la perception du phénomène supporté par les Britanniques.
Citons également des auteurs comme Pierre Bourgeade (Le Football, c'est la guerre poursuivie par d'autres moyens chez Gallimard en 1981) ou le plus léger René Fallet (Le Triporteur chez Denoël en 1951) sans oublier les pionniers Henry de Montherlant (1895-1972), Jean Giraudoux (1882-1944) et Albert Camus (1913-1960) qui introduisent le football dans la littérature.
En Allemagne, on monte des pièces de théâtre axées sur le football : la pièce burlesque un footballeur et un indien d'Amérique (Fussballspieler und Indianer, écrite en 1924 et montée en 1926), satire pointant déjà la place des médias dans le sport, sous le maillot rouge et blanc (Stimmung Rot-Weiss, 1971) et la guerre des États (Länderkampf, 1971), dénonçant les passions nationalistes engendrées par le football.