L’idée reçue. Malgré l’abondance d’informations sur la sexualité, nous sommes encore victimes de préjugés qui peuvent compliquer notre vie sexuelle. Chaque mois, Catherine Blanc, sexologue et psychanalyste, remet à sa place l’une de ces croyances.
Stimulation d'orgasm |
Simuler, faire semblant d’éprouver du plaisir, serait mentir ? Mais pourquoi réduire la simulation à un coupable secret ou à l’expression d’une manipulation ? Faire l’amour, c’est un rendez-vous où l’on voudrait l’autre tout entier, tout offert, tout à soi. On voudrait le reste du monde disparu, les craintes dépassées, l’évidence trouvée dans la fusion des corps et témoignée dans le plaisir.
Besoin d’être rassuré
Quand les femmes – bien naïvement – pensent que l’érection et l’éjaculation de leur partenaire sont la résultante de leur pouvoir de séduction, les hommes eux aussi cherchent très légitimement dans le plaisir féminin à mesurer leur valeur. D’autant qu’ils sont nourris de l’idée que la jouissance de la femme dépend d’eux, idée que les femmes elles-mêmes cautionnent. Or, l’homme le plus expert, le plus aimant, le plus attentionné du monde ne peut rien si la femme n’est pas prête, ce ou ces soirs-là, à accueillir le plaisir et la révolution interne qu’il implique.
Peur de se mettre à nu
Ne pas jouir peut en effet être pour elle une façon inconsciente de se protéger de ses émotions, de ce trop de fusion attendue, de la peur qu’elle a de perdre le contrôle, de la violence de l’orgasme… Pourtant, tandis qu’elle est tout à cette sauvegarde, subissant le silence de son sexe, elle n’en oublie pas l’attente que l’homme a d’elle et l’enjeu : jouir pour rassurer et être aimée en retour. Ainsi, à renfort de gémissements savamment orchestrés, elle offre ce qu’elle envisage comme une jolie image d’elle-même, à savoir : la victoire de son partenaire ! Une autre femme va chercher dans ces râles l’occasion d’une mise en scène sensuelle dans laquelle elle s’observe. Si une forme d’autoexcitation peut en découler, souvent, la jouissance ne vient pas, faute d’abandon et de lâcher-prise.
Une question de sincérité
Mensonge ? Faudrait-il dire la vérité, toute la vérité ? Sommes-nous seulement aptes, hommes et femmes, à entendre l’absolue franchise de l’autre (...)