Effondrement des colonies d'abeilles aux Etats-Unis: un virus et un champignon suspectés
The Associated Press
WASHINGTON - Les chercheurs américains tiennent deux nouveaux suspects, un virus et un champignon, dans leur enquête sur les causes du mystérieux effondrement des colonies d'abeilles observé aux Etats-Unis, selon une étude publiée dans la revue "PLoS ONE".
Des échantillons prélevés dans des ruches affectées par le "syndrome d'effondrement des colonies" (CCD) ont montré la présence des deux agents pathogènes. Ceux-ci n'ont en revanche pas été détectés dans les colonies d'abeilles non affectées par le CCD, rapportent les chercheurs dans "PLoS ONE".
"Nous ne savons vraiment pas si ces deux agents pathogènes causent le CCD où si les colonies atteintes par le CCD sont plus susceptibles d'y succomber", précise Jerry Bromenshenk, de l'université du Montana.
Des études précédentes ont examiné d'autres pistes comme des virus multiples et l'impact des pesticides, mais les chercheurs n'ont pas encore réussi à déterminer une cause précise au CCD.
Selon la nouvelle étude, le virus suspect est similaire à un virus signalé pour la première fois en Inde il y a 20 ans et à un autre découvert chez les papillons de nuit. Il affecte l'abdomen des abeilles et peut donner aux tissus une teinte bleutée ou violacée. De son côté, le champignon, baptisé Nosema ceranae, peut rendre les abeilles malades en cas d'ingestion des spores.
"Il semble y avoir une corrélation entre ces deux agents pathogènes", déclare Robert Cramer, pathologiste de l'université du Montana. L'abeille serait d'abord infectée par l'un ou l'autre, ce qui l'affaiblirait et favoriserait son infection par le deuxième agent, explique-t-il.
La chute des populations d'abeilles est jugée préoccupante aux Etats-Unis car cet insecte joue un rôle essentiel dans la pollinisation de nombreuses récoltes dans le pays.
La nouvelle étude s'appuie sur des analyses réalisées par le Centre biologique et chimique Edgewood, un site de l'armée américaine basé dans le Maryland. AP