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Musique: Tout sur la salsa

La salsa (mot espagnol qui signifie « sauce ») désigne à la fois une danse, un genre musical, mais également une famille de genres musicaux (musique latino-américaine). Un musicien (ou chanteur) ou bien danseur de salsa est appelé salsero (salsera au féminin).

La musique

Formation typique

Les instruments utilisés dans la salsa sont le résultat de plusieurs siècles d’innovation et de développement. Comme les cultures autochtones ont été virtuellement détruites par les colonisateurs européens, il reste peu de preuves de leurs contributions musicales. Certains termes et instruments ont cependant survécu.

Pour plus de détails, voir l'article : instruments de la musique cubaine.

La formation typique comprend :

* une section rythmique :
o basse : Son rythme est appelé tumbao.
o piano : son rythme est le montuno, adapté du rythme joué au tres. C'est Arsenio Rodriguez qui a enseigné à son pianiste à jouer ce rythme.
o des percussions :
+ congas : (aussi appelées tumbadoras à Cuba). Instrument de la rumba avec lequel on joue notamment le rythme du guaguanco. Arsenio Rodriguez l'a introduit dans le son cubain, qui est devenu son montuno. Le rythme des congas est aussi appelé tumbao.
+ bongos : utilisés par le son cubain, ils avaient été remplacés par les congas dans le son montuno. Avec la salsa, les deux instruments cohabitent.
+ Le timbal ou les timbales : Ressemble à une batterie mais sans grosse caisse, avec des fûts métalliques. Provient du danzon, repris par le mambo et les formations de type "charanga". Tito Puente en a fait un instrument majeur de la salsa

* une section cuivre (appelée metales en espagnol) : trompettes, trombones, parfois saxophones ;

* flûte(s) et violon(s), dans les formations de type charanga, issues du danzon, ainsi que dans la timba

* des voix :
o chant : les chanteurs improvisent souvent. Ceux qui sont doués pour cela sont appelés soneros. Dans les morceaux influencés par le guaguanco (une des formes de la rumba), le chant commence souvent par la diana, des "a lé la lé lala" plaintifs…
o chœurs (en espagnol : coro).

Le nombre de cuivres, de voix et de percussions peut varier.

Durant les années 1970, la plupart des groupes tenteront, en faisant varier ces paramètres, de créer « leur » son.

Les variations à base d'instruments européens, africains et créoles ont produit beaucoup de combinaisons en fonction du style de musique interprétée et des instruments disponibles. Beaucoup d'ensembles cubains sont dérivés de la tradition orchestrale alors que d'autres sont une combinaison de styles de musique folklorique et paysanne.

Racines musicales cubaines

Ce qu'on appelle aujourd'hui salsa est un terme aussi large que jazz ou rock. Difficile à définir et sujet à controverses, ce complexe musical est plus qu'un genre musical, une fusion ou un style musical. Il est issu de nombreux rythmes tels que le son, le mambo et la guaracha de Cuba, la plena et la bomba de Porto Rico, et différents styles tels que la charanga, le conjunto, le sexteto et d'autres. Mais il est principalement basé sur une fusion de son montuno et de mambo. Les premières chansons sont Donde estabas anoche (1925, Ignacio Pineiro) et Echale salsita (1933, Ignacio Pineiro). Par confusion ou but commercial, on utilise parfois le terme 'salsa' pour y englober d'autres genres incompatibles tel que le merengue, le cha cha cha, voire la latin-house, la cumbia, la bachata.


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Le terme salsa englobe cette variété de styles rythmiques et de formes musicales. Pour étudier les racines de la salsa, nous devons nous tourner vers Cuba à cause de ses contributions énormes à ce type de musique. Des pays comme les É.-U., Porto Rico, le Venezuela, le Mexique, la Colombie et la République dominicaine ont aussi contribué au développement de la salsa, mais c'est à Cuba que furent développées ses bases.

Techniquement, la salsa peut être décrite comme un terme général qui regroupe toutes ces musiques, lesquelles sont toutes structurées autour d'une cellule rythmique appelée clave. Ce qui distingue le rythme de la salsa est cette structure rythmique dans laquelle présence et rythme sont strictement maintenus par les musiciens et les arrangeurs, qui créent ainsi une base rythmique unique dans les styles musicaux d'origine afro-caraïbe.

La musique cubaine est une fusion d'harmonies, de mélodies, de rythmes et d'instruments d'Afrique et d'Europe. Cette fusion continue d'éléments dès le XVIe siècle a donné naissance à une multitude complexe et fascinante de formes musicales, donnant à la salsa sa variété d'aspects, d'instrumentations, de pas de danse, de formes poétiques, de structures et de phrases rythmiques et mélodiques.

Un facteur majeur dans le développement de la salsa est sa connexion profonde avec plusieurs styles de percussion, ceci plus particulièrement à Cuba, où les peuples africains réduits en esclavage purent préserver leurs traditions sacrées et séculaires de percussion. Un élément unique de cette tradition est le lien entre musique naturelle ,telle le punk ou le rock, et langage où la parole s'étend au-delà du morceau pour devenir un instrument.

Cette intégration de la percussion dans la culture populaire est peut-être la caractéristique dominante des musiques afro-cubaines -- et de toutes les musiques afro-centristes.

L'héritage rythmique de la salsa est directement lié à la musique populaire cubaine. D'importance particulière à cet égard sont les formes connues comme rumba, son et danzón, lesquelles représentent la consolidation d'éléments séculaires et religieux africains et européens.

Le son montuno

Le son montuno a été fondé par le cubain Arsenio Rodriguez vers 1930 à partir du son cubain (apparu au carnaval de Santiago de Cuba en 1892, et issu du changui né vers 1860, jouée par un trio de musiciens : un « tres », des bongos et parfois des claves et un instrument de basse, la marimbula au début), en remplaçant le tres par le piano et les bongos par des congas jouant le rythme rumba du guaguanco. Un grand sonero est Benny Moré (Caballero que bueno baila usted, Vertiente Camaguey et Santa Isabel de la layas).

Diffusion de cette musique à Porto Rico puis New York

La création de l'État libre et associé de Porto Rico en 1952 déclenchera de grandes sorties migratoires de cette île vers la côte Est des États-Unis, et spécialement vers le Spanish Harlem (El Barrio), une partie du quartier « East Harlem » de Manhattan à New York entre la 1re et la 5e avenue et les 96e et 125e rues Est (on les baptise Nuyorican).

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Ainsi, de nombreux musiciens portoricains jouent à New York les rythmes latins à la mode. Ces rythmes proviennent majoritairement de Cuba, alors centre de la vie culturelle des Caraïbes de par sa situation géographique.

Mais après la révolution cubaine achevée en 1959, de nombreux cubains émigrent aussi aux États-Unis (New York et Miami). Cuba, par l'embargo, perd son rôle culturel central, laissant à New York ce rôle de pôle d'attraction.

La musique à New York sera alors majoritairement d'inspiration cubaine, jouée par des musiciens de toutes les Caraïbes. En particulier, le combo de Cortijo et son chanteur Ismael « Maelo » Rivera cumulent les premières en jouant ces rythmes lors d'une tournée à New York. Les portoricains ne délaissent pas pour autant leurs propres rythmes (bomba, plena…).

New York voit défiler plusieurs modes venues de Cuba :

* le son cubain en 1928
* le mambo en 1949 (après avoir transité par le Mexique)
* le cha-cha-cha en 1954
* la pachanga en 1964,
* le boogaloo en 1966 (proche du rhythm'n'blues, destiné à contrer la musique des Beatles).

Vers 1967, les musiciens vont revenir à des sources plus latines, le son montuno particulièrement.

Les musiciens new-yorkais vont innover en utilisant également des bongos et en ajoutant un ou plusieurs trombones à la section cuivre (Eddie Palmieri et la Perfecta, Willie Colon inspiré par Mon Rivera).

Citons : Lebron Brothers, Charlie Palmieri, Johnny Pacheco, Richie Ray et Bobby Cruz, Willie Colon, accompagné de Celia Cruz, Hector Lavoe puis Ruben Blades, Ray Barretto, Roberto Roena, Cheo Feliciano, Bobby Valentin… (la plupart font partie de la maison de disque Fania, qui est à la salsa ce que la Motown est à la soul).

À partir de 1973, sous l'impulsion de la Fania, le nom de salsa sera massivement utilisé commercialement pour désigner ce mouvement. Le mot espagnol signifie sauce.

Salsa colombienne et salsa cubaine

La salsa se diffuse ensuite en Colombie (patrie de la Cumbia et du Vallenato, et de très nombreux rythmes : Joe Arroyo, Fruko, Yolanda Rayo…) et partout dans le monde.

À Cuba, le mot salsa est très peu utilisé pour parler de musique (il a été adopté pour désigner la danse casino pour les touristes). On continuera à parler de Casino ou de Son ; celui-ci sera modernisé par le groupe de Juan Formell, Los Van Van et s'appellera d'abord songo, avant de devenir la timba à la fin des années 1980, avec NG La Banda. La salsa cubaine est représentée par Albita, Willy Chirino, certains titres de Maraca et d'Issac Delgado (La vida es un carnaval, une cumbia arrangé en salsa pour Celia Cruz). Le terme salsa étant très populaire, les non connaisseurs emploient le terme salsa cubaine pour désigner également la timba pratiquée par Los Van Van et d'autres.

La Salsa Romántica

À partir de 1981, l'industrie en crise va tenter d'élargir son public. La salsa devient Salsa Romántica (ou Salsa Sensual, Salsa Sexy : principalement des reprises de ballades romantiques ou boléros; les textes et les arrangements sont moins agressifs, plus « mous ». Les pionniers seraient Orquesta Versalles avec le single Todo se derrumbo, une reprise d'une ballade de Manuel Alejandro, orchestrée en salsa par Fitto Faster "Palabra". Le terme Salsa Romántica est dû à Louie Ramírez, qui avait sous-titré l'album Noche Caliente, Los éxitos más románticos de ayer en ritmo de salsa. Willie Rosario qualifiera cette musique de Salsa Monga, elle deviendra Salsa Erótica (puis Salsa de Escritorio suivant Tommy Muriel).

A posteriori, on qualifiera alors la salsa des années 1970 de salsa dura, salsa gorda ou encore salsa clasica. Parmi les premiers chanteurs de salsa romantica : Eddie Santiago, Frankie Ruiz, Lalo Rodriguez, Willie González. Et leur nombre n'a fait que croître depuis les années 1990 : Luis Enrique, Jerry Rivera, Rey Ruiz, Marc Anthony, Tito Rojas, Tito Nieves, José Alberto ‘’El Canario’’, Tony Vega, Victor Manuelle, Domingo Quiñones, Michael Stuart et tant d'autres…

La clave

La caractéristique la plus extraordinaire et unique de la musique cubaine, de la salsa et d'autres musiques latino-américaine comme la musique brésilienne est le concept binaire de cellule rythmique appelé clave.

Celle-ci consiste en une mesure « forte » contenant trois notes (aussi appelée tresillo en espagnol) et une mesure « faible » contenant deux notes.

La danse

La salsa est une danse improvisée qui respecte des pas de base, qui se danse généralement à deux, où le garçon guide la fille (parfois mal interprété comme une forme de machisme), mais que l'on peut pratiquer également seul, ou à plusieurs : en ligne (comparsa, salsa suelta), à plusieurs couples (rueda de casino), ou encore un leader et deux partenaires (plus rarement deux leaders et une partenaire)), etc.

Minutage

Le principe est d'alterner les pas gauche (g) et droite (d). Pour la cavalière, les pas sont inversés : (d) et (g) ensuite). La légère difficulté est de les bouger sur le rythme de la musique : gauche-droite-gauche (pause) et droite-gauche-droite (pause) ((d)(g)(d) (pause) et (g)(d)(g) pour les cavalières).

Le quatrième temps est une pause : certains comptent « 1,2,3 ... 5,6,7 ... » (ou « 1,2,3, ET 4,5,6 ET ») au lieu de « 1,2,3,4 (5,6,7,8) »). Bien qu'on ne la "compte" pas, il est très important de marquer la pause.

Elle peut aussi se danser sur la rythmique sur "...2,3,4... 6,7,8". C'est ce qu'on appelle le "On2" style Palladium.

On peut aussi danser "On2" en restant sur "1,2,3... 5,6,7..." en utilisant le New-York Style. (1er petit pas, 2e grand pas)

Il existe également une façon marginale de danser en marquant les temps de la clave avec les pieds, ce qui est plus compliqué.

Pas de base

La salsa se danse en 8 temps avec 6 temps dansés et 2 temps de pause. Les pas se comptent ainsi : «1,2,3,( ),5,6,7,( )». Les temps 4 et 8 ne sont pas comptés car ce sont les temps de pause.

Les pas du cavalier et de la cavalière s'effectuent en miroir : lorsque le cavalier effectue les pas des 4 premiers temps, la cavalière effectue ceux des 4 derniers, qui sont inversés ; par exemple, si le cavalier déplace son pied gauche, la cavalière déplace son pied droit.

Un des pas de base les plus pratiqués, le pas « L.A. » ou « sur-1 » (décalage d'un temps du pas de mambo), s'effectue ainsi : Temps 1 (pour le cavalier, la cavalière commence par le temps 5), on avance le pied gauche en avant puis on décolle le pied droit, Temps 2, on repose le pied droit, Temps 3, on ramène derrière le pied gauche, et Temps 4, on marque une pause.

Les quatre autres temps sont inversés : Temps 5, on recule le pied droit (la cavalière effectue ce pas-là, lorsque le cavalier effectue le Temps 1, avancer le pied gauche, ce qui évite aux danseurs de se marcher sur les pieds) et on décolle le pied gauche, Temps 6, on repose le pied gauche, Temps 7, on ramène devant le pied droit, et Temps 8, on marque de nouveau une pause.

Il existe d'autres variantes tout en gardant quelques principes de base :

* le temps 4 et le temps 8 sont des temps de pause
* le cavalier sur le 1 commence toujours avec le pied gauche (et à 5 avec le pied droit)
* la cavalière sur le 1 avec le pied droit (et à 5 avec le pied gauche)
* l'alternance des pieds est respectée : gauche, droite, gauche et droite, gauche, droite (pour le cavalier)

Parmi ces variantes, citons :

* le « pas de salsa » : quasiment identique au pas de mambo ; Le principe est ici "derrière/derrière" au lieu de "derrière/devant" : Temps 1 on recule le pied gauche (au lieu de l'avancer comme dans le mambo, et donc on l'avance sur le 3e, et c'est le pied droit qu'on avance sur le temps 5 au lieu de le reculer, et donc on le recule sur le temps 7). Souvent, on "croise" légèrement les pas (voir ci-après, « pas croisé ») ;
* le « pas croisé » : quasiment identique au pas de salsa, le principe est "derrière/derrière". Temps 1 à 4, même principe que pour le pas de salsa, en reculant le pied gauche, on le décale un peu à droite. Temps 5 à 8 : Même chose avec le pied droit, que l'on recule donc également et qu'on décale un peu à gauche ;
* le « pas de rumba » (ou de guaguanco, ou pas de côté) : ici on se déplace sur les côtés ("gauche/droite" au lieu d'avancer/reculer ("devant/derrière") pour le pas de mambo); pied gauche à gauche puis pied droit à droite. Variante : On peut aussi aller plusieurs fois à gauche, puis plusieurs fois à droite ;
* le « pas marché » : c'est un peu comme le pas de mambo, mais sur le temps 2 on avance le pied droit, sur le temps 5 on avance le pied droit (au lieu de le reculer), et sur le temps 6 on avance le pied gauche.

Il est essentiel pour un danseur de salsa de maîtriser les pas de bases et le timing (sur la musique) avant de pouvoir réaliser des figures.

Les différents styles

On distingue, parmi les multiples manières de danser la salsa, 3 styles principaux :

* Le style cubain (ou casino), le plus couramment pratiqué en France, du fait de la forte diaspora cubaine y résidant et transmettant sa culture. Les écoles de danse enseignent essentiellement ce style, peut-être plus facile à aborder pour la sensation physique des européens.
* La salsa proprement dite, improprement appelée « portoricaine » en France, style le plus courant dans le monde, dont la caractéristique est de respecter une ligne de danse. Ce style regroupe plusieurs sous-classes principales : le style L.A. se danse « sur le 1 », le style New York sur le 1 également mais en commençant par un pas sur place (pas arrière pour l'homme sur le 2, suspension à cette position sur 3-4) et le mambo ou Palladium, précurseur des deux précédents, aujourd'hui restreint à la compétition, qui se danse « sur le 2 » (suspension-2-3-4, suspension-6-7-8, comme les pas du son cubain dont il est directement issu).
* Le style colombien, plus nerveux et légèrement sautillant, très pratiqué en Amérique latine. Les colombiens aiment à danser sur les disques de boogaloo qu'ils passent à vitesse supérieure (33 tours passé en 45 tours, 45 tours en 78 tours).

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Le style cubain (ou casino)

Le style cubain vient de la danse casino des années 1950, telle que pratiquée dans les chorégraphies du Tropicana, fameux club de La Havane, et prend ses racines dans le son cubain : très africain, « dans le sol », les gestes sont économisés -- on peut le danser dans des endroits bondés --, les passes épurées, il n'y a pas de jeux de jambes. Le couple se déplace essentiellement en décrivant des cercles successifs. C'est avant tout une danse de la rue, populaire, sociale. Il se danse normalement sur le temps « 1 », , au contraire du son cubain traditionnel où le « 1 », est suggéré par une mise en suspension du corps.

La rueda de casino, une variante de ce style, consiste en des rondes (rueda) de couples où un meneur annonce les passes à venir. Tous les danseurs effectuent ces passes en même temps, de sorte que les danseurs changent fréquemment de partenaire.

Salsa dite « portoricaine »

En danse, l'appellation salsa « portoricaine » (ou « porto ») est typiquement française (en musique, la salsa portoricaine (salsa puertorriqueña en espagnol), désigne normalement n'importe quel style de musique salsa jouée par des portoricains, mais en France cela désigne les musiques préférées des danseurs de salsa : la salsa "dura" des années 1970 (Fania et autres) ou de groupes actuels faisant revivre le son de cette époque, certains mambos et morceaux de latin jazz, etc.).


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Ce style ne vient absolument pas de Porto Rico mais des États-Unis. Les Français appellent les différents style de "salsa en ligne" salsa portoricaine car c'est lors d'un congrès de salsa qui avait lieu à Porto Rico que des danseurs français ont découvert cette façon de danser qui est originaire des États-Unis en fait (Eddie Torres est considéré comme un des fondateurs de cette danse).

Le style new-yorkais

Dans le style new-yorkais, on respecte une ligne de danse. Il s'agit du style où la danseuse tourne le plus sur elle même. On peut le qualifier de plus démonstratif : il inclut en particulier de nombreux jeux de jambes (shines, de l'anglais shoe shine signifiant "cirage de chaussure", comme par exemple le Suzie Q). À l'inverse du précédent, ce style de salsa se danse « sur le temps faible (2e temps) », ce qui signifie que le changement de direction (le break) s'effectue sur le 2e temps. Il dérive du mambo.

Le style de Los Angeles

Le style de Los Angeles (L.A. Style) est proche du style New Yorkais, mais se danse sur le "1" et peut être acrobatique.

Le style colombien

Le style colombien est, quant à lui, le plus commun en Amérique latine. Il consiste en une danse très proche du corps de son/sa partenaire, où prime l'esthétique et le caractère plus que le mouvement ou les figures. Les jeux de jambes sont généralement plus complexes que pour les autres styles, tirant parfois vers le twist.

La salsa appelé caleña (originaire de la ville de Cali) a plusieurs différences sur la salsa cubaine et New York : un timing basé non pas sur le rythme mais sur la mélodie (différence la plus notable), des pas plus rapides et des changements soudains sur la chanson. À la fin de les années 60, à Cali, les danseurs de salsa, habités par le rythme jouent les disques 33 tours en 45 tours : cela les met en valeur, et montre l'agilité de ces danseurs, pour la plupart issus de la l'immigration noire arrivée par Buenaventura. On dit aussi pour cette raison que la salsa est la voix de peuple pauvre qui a fait sa révolution à travers la salsa, pendant que dans le monde les Beatles étaient en plein explosion…

Formes de danses dérivées de la salsa

La salsa-aérobic combine des mouvements d’aérobic classiques avec des pas empruntés au mambo, à la samba, au cha-cha, au flamenco, au merengue et à la salsa.

Le Ragga Jam Salsa est une nouvelle tendance qui résulte du métissage des danses afro-caraïbéennes et jamaïcaines et s'inscrire dans la mouvance des musiques salsa-ragga et salsaton.

On parle parfois de Salsa-Tap lorsque l'on danse des claquettes sur de la salsa, chose qui reste extrèmement rare.

Le principe de la rueda de casino a été appliqué à d'autres danses : rueda de bachata, swing rueda, etc.

Académisation

Danse majoritairement populaire et apprise dans la rue, elle s'académise à grande vitesse depuis 1996. Cette année vit la naissance à Porto Rico de ce que l'on appelait alors le « Congrès Bacardi de la salsa » devenu « Congrès mondial de la Salsa ». Depuis, les congrès de danse salsa[1] se sont généralisés au monde entier provoquant une académisation de cette danse et une séparation marquée entre les professionnels et les amateurs.

La salsa comme activité physique

La salsa permet d’entretenir son corps tout en partageant des émotions.

C'est une danse qui demande au corps à la fois d’être souple (pour pouvoir enchaîner les pas et les figures) et tendu (pour marquer le rythme), et fait bien travailler certaines parties du corps comme la taille, les cuisses, les abdominaux ou le dos.

Le mot « salsa »

De nombreuses sources désignent le titre du son cubain « Echale Salsita » du Septeto d'Ignacio Piñeiro comme étant à l'origine du mot salsa. Or, si le son est bien l'ancêtre de la salsa, le mot salsa n'est pas encore utilisé pour désigner une musique, et dans ce morceau, il a juste la signification du mot espagnol salsa ("sauce"). C'est le public qui l'emploie pour que l'orchestre se "mette à chauffer". De même employait-on le terme "jazz". Les connotations étant tout à la fois sexuelle et culinaires.

Dans les années 1940, les cubains désignent par salseros des musiciens qui jouent dans différents groupes, mais il est encore trop tôt pour parler d'un genre Salsa.

En 1961, Cal Tjader et Eddie Palmieri publient un album intitulé Salsa Del Alma, Soul Sauce, en anglais.

En 1962, Pupi Legarreta sort un album intitulé Salsa Nueva con Pupi Legarreta.

En 1966, lors d'une interview de Richie Ray et Bobby Cruz à la Radio Difusora du Venezuela Richie répond que leur musique est comme la sauce ketchup, et l'animateur Phidias Danilo Escalona reprend le terme de sauce (salsa).

Cela dit, le mot SALSA n'est vraiment utilisé qu'à partir de 1973, lorsque Izzy Sanabria (illustrateur des pochettes de la Fania) l'utilise dans le magazine Latin New York (LNY) comme un mot nouveau pour désigner la musique latine, et que le label Fania l'utilise à son tour.

En août, le concert des Fania All Stars au Yankee Stadium est filmé et sortira sous le nom « Salsa » en 1976.

Le 17 novembre 1973 (à 18h30) démarre à la télévision new-yorkaise le « SALSA TV SHOW » sur le canal 41 (WXTU). Le DJ Polito Vega anime « 100% Salsa » sur la radio WBNX. Larry Harlow enregistre un album intitulé « Salsa ». Désormais, cette musique (qui existait depuis quelques années déjà) porte un nom.

Le mot salsa s'est vu donné un tas de définitions différentes : pour certains, il s'agit de la fusion de plusieurs rythmes (mais il s'agit plutôt d'un confusion avec le « melting pot »); pour d'autres : - un genre musical (dérivé du son mutuno) - une étiquette commerciale - une famille plus ou moins large de genres musicaux, (elle inclut la plupart des musiques cubaines, la bomba et la plena de Porto Rico, la cumbia et le vallenato de Colombie, la bachata et le merengue dominicain, mais certains y incluent finalement toutes les musiques tropicales). Il faut cependant en exclure les musiques du Brésil de langue portugaise et fondées sur un instrumentarium relativement différent.

En revanche, on peut inclure dans le coffre à malices "Salsa" le Candombé d'Uruguay qui s'appuie sur la clave (3-2). Bien qu'issu de restes musicaux autorisés à l'exécution pendant le carnaval et donc joué à l'aide de seuls tambours et chanté-dansé, il est également instrumentalisé et souvent d'une façon assez proche de la salsa Boricua (de Porto Rico). La langue commune provoque ce rapprochement. Écouter Ruben Rada, les frères Fattorusso et un joli groupe de "Latin-Jazz" de Montevideo nommé Lady Jones-Las Dijones... D'autre part, nombreux sont les tangos (d'origine uruguayenne par le biais de la milonga et du candombé) repris par les salseros, sous forme de boléros (entre autres El Gran Combo De Puerto Rico) ou de Danzon ou Montuno comme El Dia Que Me Quieras de Carlos Gardel et La Pera repris par les portoricains Cheo Feliciano et Eddie Palmieri, arrangé par le pianiste colombien Eduardo Martinez.

Cultures africaines dans les Caraïbes

Les africains qui furent amenés aux Caraïbes provenaient principalement des régions côtières de l'ouest de l'Afrique. Les Africains de différentes nations jouèrent un rôle important dans le développement musical du nouveau monde. Certains des peuples les plus influents furent : les Yorubas du Nigeria, les Bantous du Congo et de l'Angola, les Ewes-Fon et les Fanti-Ashanti du Dahomey et les malé ou Mandingues du Soudan.

Bien que certaines traditions musicales africaines furent perdues après avoir été transplantées aux Caraïbes, beaucoup se perpétuèrent jusqu'à nos jours. Ces traditions incluent :

* Des chants question-réponse (antiphonaux) dans lesquels des lignes improvisées par le chanteur solo reçoivent une réponse chorale fixe.
* Une polymétrique telle que des métriques doubles ou triples jouées simultanément.
* Une polyrythmie qui inclut des syncopes et des surimposition de différentes parties, avec toutefois une pulsation qui tend à diviser les cellules en deux ou quatre temps.
* Des gammes pentatoniques et non européennes, particulièrement en respect des lignes vocales improvisées qui contiennent des inflexions ornementales.
* Le développement et la création de nombreux instruments, aussi bien de percussions et mélodiques.

Les instruments africains ne furent pas apportés avec le trafic d'esclaves. Les africains recréèrent leurs instruments avec les matériaux disponibles dans les îles et firent des adaptations au passage. Avec des variations, ces créations furent assez semblables à leurs ancêtres africains. Ce sont principalement des percussions, des cloches et des shakers.

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Influences espagnoles

De toutes les influences de la musique occidentale dans les Caraïbes, celle de la musique d'Espagne est prédominante dans les îles de langue espagnole. La musique espagnole, de par l'histoire riche et mouvementée de ce pays, est elle-même une combinaison d'influences européennes, arabes, gitanes, nordiques, indiennes et juives. La musique urbaine des Caraïbes fut influencée directement par la musique de la cour d'Espagne, de son théâtre, de son armée et de son église. La musique rurale que l'on trouve dans toute l'Amérique latine -- connue comme música campesina (musique paysanne) -- est presque entièrement d'origine espagnole.

La tradition séculaire espagnole démontre un grand amour de la musique et de la danse populaire régionale, y compris des chants d'amour et nostalgiques, ainsi que des danses jubilatoires pratiquées par toutes les classes économiques de la société. De façon similaire, les peuples africains préservèrent leurs chants et leurs danses, ces dernières étant souvent polyarticulées (beaucoup de danseurs ensemble), ce qui attira la sensibilité des colonisateurs espagnols. Ce fut à travers l'échange entre les Africains et la classe ouvrière espagnole que les danses africaines devinrent une part de la culture populaire cubaine, et qu'elles remontèrent lentement l'échelle sociale jusqu'à être acceptées par la classe supérieure.

Le flamenco fut introduit à Cuba durant le seizième siècle et il influença la musique des Caraïbes comme de l'Amérique latine. Avec le flamenco, de nouvelles influences arrivèrent : ce furent les gammes et les modes de l'Orient et des Indes, leurs instruments et rythmes couplés avec la musique du nord de l'Espagne et d'autres influences qui affectèrent le développement musical des Caraïbes. Ces formes et styles qui apparurent comprennent : la habanera et la rumba à Cuba, le joropo en Colombie et le jarabe au Mexique, ainsi que d'autres.

Influences du jazz et de la musique nord-américaine

Les styles musicaux d'Amérique du Nord, de l'Europe et des Caraïbes ont échangé des informations et se sont influencés les uns les autres pendant des siècles. C'est cependant lors du dernier siècle que nous trouvons les influences réciproques les plus notables, surtout entre le jazz nord-américain et la musique cubaine.

Il y a plusieurs facteurs qui conduisirent à ces influences réciproques :

* L'incorporation de traditions religieuses d'Afrique dans la musique cubaine.
* L'adaptation du style des fanfares militaires européennes dans l'instrumentation populaire.
* Le développement harmonique et les innovations introduites par les impressionnistes européens, mélangées avec les harmonies africaines (comme les gammes pentatoniques et "blue").

Au début des années 1920, des styles comme le ragtime two-step, le fox-trot, le charleston et les claquettes étaient populaires dans les salles de danse cubaines. Des orchestres interprétaient de la musique traditionnelle cubaine mais ils utilisaient aussi l'instrumentation des orchestres de jazz, et de nouvelles harmonies "jazz" furent introduites dans cette musique populaire. Des artistes étrangers adaptèrent les rythmes cubains et les Cubains se mirent à commercialiser leur musique pour les touristes et sur les marchés extérieurs.

L'invention de la radio dans les années 1920, ainsi que le développement de l'industrie d'enregistrement des disques et du film parlant allaient développer le goût des auditeurs et permettre à la musique cubaine de connaître une renommée mondiale. Elle joua même un grand rôle comme source d'innovation et d'inspiration. Elle influença les styles étrangers tout comme elle avait réussi à assimiler et incorporer des influences étrangères. Cela résulta dans un style presque indistinguable de ses contre-parties "étrangères".

Le jazz et la musique des Caraïbes partagent un développement parallèle, surtout du fait que la Nouvelle-Orléans, le berceau du jazz, fait partie de la communauté des Caraïbes. Vers les années 1930, la musique cubaine et celle de Porto Rico s'établirent à New York et se répandirent à travers les États-Unis. Cette musique latine eut une profonde influence sur la musique nord-américaine, influence qui se perpétue encore aujourd'hui. La constante évolution de cette musique a donné naissance à des formes musicales comme le cubop, le latin jazz, la salsa, le latin rock et le latin fusion. Elle s'est aussi répandue dans des genres comme le rhythm and blues, le rock and roll et même le rap.

Cependant à Cuba, le jazz et les autres formes de musiques nord-américaine ont continué d'évoluer à l'intérieur du contexte de la musique traditionnelle cubaine. Les artistes cubains perpétuent non seulement les traditions de leur propre musique populaire, mais ils continuent aussi à explorer et créer de nouveaux sons en mélangeant les anciens styles avec les nouveaux, aussi bien qu'avec d'autres influences culturelles venues du Brésil, de Haïti, de la Jamaïque et d'Amérique du Sud : c'est la cas de la timba.

Bibliographie

* (en)´(es) Latin Beat Magazine en anglais et espagnol et ses archives sur le net

* Chatelain, Daniel. Œuvre complète. Dont articles dans Percussions Magazine.
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* Saúl Escalona (1998). La salsa : "pa' bailar mi gente" : un phénomène socioculturel. Éditions L'Harmattan. ISBN 2-7384-6690-7
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