Aider les gens a une valeur inestimable pour Valérie Bellerose.
La directrice de la Corporation des transports collectifs de la MRC de Maskinongé peut discuter longtemps de tout ce qui comporte ce service.
Elle y est arrivée en août 2005, soit moins d'un an après son lancement. Elle est donc en mesure de constater son développement et ses répercussions.
«Tu poses des gestes et ça aide des gens directement. Ça permet de t'accomplir personnellement.»
Celle qui célébrera son 29e anniversaire de naissance vendredi est née à Saint-Félix-de-Valois. Détentrice d'un baccalauréat en communication sociale à l'Université du Québec à Trois-Rivières, spécialisation en communication organisationnelle, Mme Bellerose était attirée par l'aspect humain.
«J'ai touché aux relations publiques. Mais ce qui m'intéressait le plus, c'était le côté planification et ça me rapprochait du milieu communautaire.»
Après ses études universitaires complétées en 2004, elle joint les rangs du Centre local de développement de Joliette. Elle passe ensuite au Carrefour jeunesse emploi d'Autray-Joliette et arrive au sein de l'équipe de la Chambre de commerce de Berthier au début de 2005.
«À la chambre, c'était beaucoup de représentations, de 5 à 7. C'est après que je suis arrivée ici. C'était toute une marche de passer des 5 à 7 chics au milieu communautaire: on arrive avec des gens qui ont des problèmes, qui sont moins fortunés, qui ont des fois des problèmes de santé.»
«Mais je me suis rendue compte que c'est là les vraies valeurs de la vie que sont le respect, l'engagement, le partage et le soutien aux gens. Ça te rapproche de l'essence même de l'être humain: je connais le cas d'une dame qui a pu sortir de sa maison avec le transport collectif, qui a appris à écrire et qui travaille aujourd'hui. C'est quelque chose!», note celle qui a siégé au sein des conseils d'administration du Centre de femmes de Louiseville, de l'Association des transports collectifs ruraux du Québec, de la Corporation de développement communautaire de la MRC de Maskinongé et qui est actuellement membre du c.a. de l'organisme louisevillois Premier envol.
Système D
À son arrivée à la corporation, Mme Bellerose ne connaissait pas grand-chose du transport collectif et se retrouvait dans un milieu inconnu. Seule employée du service, elle a choisi d'adopter la méthode «des petits pas».
«J'ai convaincu les élus pour le financement du transport. J'ai approché directement les différents organismes du territoire pour offrir le service. Et je me suis bâtie une équipe», raconte Mme Bellerose, en parlant d'Annik Carle (agente de liaison), de Karine Perreault (agente de développement) et de Céline Bastien (réceptionniste).
La corporation a obtenu l'appui de la part des maires de la MRC. Elle profite aussi de la collaboration des organismes qui font part de leurs besoins de transport.
«Le transport se fait par autobus scolaire, par le transport adapté, par l'autobus du Centre de santé et des services sociaux de la MRC de Maskinongé et par le taxi collectif intégré qui a déjà des circuits. Au total, on offre 700 disponibilités de transports par semaine.»
Si les débuts ont été modestes (1259 transports en 2005, la première année complète d'activités de la corporation), les prévisions pour 2010 sont de plus de 4000 transports. La corporation compte 500 membres, dont 150 qui sont des utilisateurs réguliers.
«En 2009, on a changé notre image. Les gens nous connaissent plus. Ils utilisent le transport collectif pour de la formation, pour des rendez-vous médicaux ou pour aller travailler. Mais il y a le côté social aussi. Le transport aide à briser l'isolement. On a une population vieillissante qui ne suit pas de formation ou qui ne travaille plus, mais elle a besoin de sortir de la maison. Les gens retrouvent leur autonomie.»
Maintenant que le service a atteint une certaine vitesse de croisière, Valérie Bellerose veut s'assurer de maintenir la qualité du transport collectif qui fait la bonne réputation de la corporation autant sur le territoire de la MRC de Maskinongé qu'un peu partout au Québec.