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Société - Cameroun: Attitude des jeunes face à la politique par Emmanuel B Beyokol

Source: Camer.be
Cameroun: les jeunes fâchés avec la politique ou le politique?

De prime abord, il est clair que de l'enfance jusqu'à la période post-pubère, l'être humain a plusieurs intérêts au nombre desquels la politique ne figure pas. Pendant cette période, en effet, celle-ci lui paraît comme la chasse gardée d'une certaine classe, des gens d'un certain âge...Aussi le jeune se préoccupe -t'il, souvent, plus, de sa propre personne , en cherchant les voies et moyens de plaire aux autres autour de lui et de se plaire, au quotidien. Le jeune en cette période là, veut répondre aux aspirations de son cœur et surtout de son corps, lesquels attirent permanemment son attention sur ce qu'il n'a pas, mais qu'il devrait avoir, sur ce qu'il fait, mais qu'il ne devrait pas faire selon la société (ou le contraire).Pour lui, sa jeunesse est le moment ou jamais au cours duquel il doit jouir de la vie au maximum.

Pourtant, lorsqu’une des valeurs, un domaine, un projet, qui les tiennent à cœur sont au devant de la scène politique, mieux que quiconque, les jeunes savent faire entendre leurs voix, et ce, par tous les moyens. Ils se rapprochent alors éventuellement de ce politique qui mieux que les autres semble les comprendre, et faire de leurs combats, les siens.

La situation diffère entre l'Afrique et l'Europe à bien d'égards.

En Europe, les jeunes ne sont pas fâchés avec la politique, ils ne le sont non plus avec le politique, car il ne s'agit pas d'une affaire de personnes. Ils sont fâchés plutôt avec ces politiques qui leur sont imposées, qu’ils subissent, et contre lesquelles, ils ne peuvent qu’agir, même avec violence.

En Suède, en France et ailleurs en Europe, les jeunes constatent de plus en plus la nécessité de s'intéresser à la chose politique, afin que leurs hommes politiques changent ces politiques qui ne leur conviennent pas ou plus. La création du parti des pirates, dans plusieurs pays européens, qui rencontre les désirs profonds de liberté des jeunes, dont la moyenne d'âge en Suède serait de 25 ans l'illustre bien .

Dans le même sens, le virage extrémiste de la part des jeunes, peut être compris dans un pays comme la Suède où l'extrême-droite pour la première fois se retrouve au parlement depuis Septembre dernier, parce qu'elle aura su bénéficier d'un vote inhabituel des jeunes en faveur de ses listes. Ces jeunes, qui, de plus en plus, dans leurs recherches d'emplois, dans leurs conquêtes amoureuses, et parfois dans leurs "folies», rencontrent la concurrence très rude de ces gens venus d'ailleurs (les immigrés) qui ne comprennent et /ou ne respecteraient, ni leur culture, ni leurs lois très souvent...

Dans le cas spécifique français, les jeunes en majorité sont distants de la politique, méfiants du politique dans une proportion non négligeable, mais tous vigilants quant aux politiques de leur classe dirigeante, et mieux que nulle part en occident, savent le faire savoir. Leur mobilisation contre diverses réformes telles le CPE, la réforme des universités et lycées, celle des retraites, entre autres ont pu le laisser redécouvrir.

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Contrairement à l'attitude des jeunes en Europe, et en France, en particulier, en Afrique, les jeunes sont véritablement fâchés et avec la politique, et avec le politique.

Dans plusieurs pays africains, la politique, telle que les hommes politiques la présentent est une affaire exclusive de personnes initiées, mal intentionnées, motivées par un désir ardent d'enrichissement personnel, possédant des pouvoirs superfétatoires ; un business très utile à elles, leurs familles , proches et certains cercles occidentaux peu recommandables ,mais très nocif pour leurs communautés nationales .Le politicien africain passe pour un individu prêt à tout pour accéder au pouvoir et y rester, le plus de temps possible. Pourrait-on alors dans un contexte de guerres pré ou post-électorales redoutées ou vécues, attendre d'un jeune africain qu'il aime la politique, qu’il en soit fier, alors que celle-ci lui arrache sa famille, ses amis et connaissances violemment ou peut à tout moment le faire? NON ! NON! NON!

La politique au Cameroun par exemple se résume essentiellement aux processus électoraux, auxquels, les jeunes sont confinés par les politiciens. Ceux-ci ne travaillant point pour l'instauration d'une culture politique réfléchie et viable au sein des jeunes et de la société camerounaise en général, l’indifférence des jeunes face à la politique est devenue une affaire de personnes, qui met les camerounais dans une impasse du genre : "on sait qui on ne veut plus, mais on ne sait pas qui on veut ou qui on a pour le remplacer», alors même que toute personne qui parle de politique n'est regardée qu'avec beaucoup de suspicions et se voit prêter l'intention de perpétuer la méthode négro-africaine de faire la politique ...La conséquence directe est qu'en ce jour, à moins d'un an d'une élection présidentielle qui se veut le point culminant de l'histoire du pays, les jeunes disent "Tsuip,aka'a,pffff,mouf,c'est ce qu'on mange?" aux opérations d'inscription sur les listes électorales.....

En conclusion, l’état d'esprit du jeune et de la société en générale face à la politique est conditionné par les politiques du politique en Europe, et l'attitude du politique en Afrique. Dans les deux cas, il incombe avec urgence au politique d'être conscient des responsabilités qui sont les siennes plus que jamais auparavant. Le politique ne doit jamais, quoi qu'il advienne perdre de vue, qu’il est un serviteur de la société dont il est mandataire. Aussi, doit-il être prompt à l'écouter, et à lui renvoyer ses aspirations profondes sous forme de décisions, lois, institutions, qui constituent le gage de la cohésion indispensable à toute société.